Starligue
Istres retrouve sa place dans l'élite
Après une saison impressionnante, Istres retrouve sa place dans l'élite, trois ans après l'avoir quittée. Et aimerait bien ne pas refaire l'ascenseur.
"Sportivement et historiquement, on peut dire qu'Istres retrouve sa place en première division. Le club mérite d'exister à ce niveau là. Mais il faut travailler le reste, car la Starligue est un championnat qui avance vite." Gilles Derot, l'entraineur du club provençal, en est convaincu. Son club, de par son histoire, mérite sa place dans l'élite du handball français. Et si on regarde les chiffres, on aurait plutôt tendance à lui donner raison. Sur les vingt dernières années, Istres en a passé 15 au plus haut niveau, remportant même au passage une coupe de la ligue en 2009. Et il n'y a pas qu'en regardant vers l'arrière qu'on serait tenté de le croire. L'an passé, en tout cas, son équipe a tout renversé sur son passage. 21 matchs sans défaite, un Final Four de la coupe de la ligue qui, a écouter les uns et les autres, a cassé cette belle dynamique, et un titre au final amplement, la saison aura "rempli tous les objectifs."
Un groupe conservé
Mais désormais, c'est une toute autre affaire qui se profile. Rien qu'à regarder les trois premiers adversaires des Istréens en championnat, à savoir Dunkerque, Paris et Montpellier, on se rend bien compte qu'on a changé d'étage. "Il y a un petit peu d'appréhension, mais surtout de l'excitation à l'idée de jouer dans le meilleur championnat du monde. Il va falloir rapidement hisser le niveau pour avoir notre mot à dire" explique Derot, qui a fait son retour sur le banc en 2013. Pour être prêt le plus rapidement, lui et son staff ont fait le choix de conserver presque inchangé un groupe qui tournait comme une horloge avant l'été. Si on excepte l'aile droite, où Andréa Guillaume et Théo Laguillaumie (photo de gauche) sont arrivés, et deux joueurs étrangers sur la base arrière (Stojanovic et Feuchtmann), tout le monde est encore là. "On n'a pas voulu déstabiliser un groupe qui donnait déjà satisfaction, même s'il n'est pas si vieux que ça en terme d'expérience collective. Selon moi, ces garçons ont le niveau pour jouer en Starligue, il fallait juste apporter quelques renforts sur les postes sensibles" continue l'entraineur.
Ne pas refaire l'ascenseur
Cela suffira-t-il à ne pas faire l'ascenseur, comme le club a pu le faire par le passé ? La dernière montée, en 2014, s'est soldée par un retour aussi sec au niveau en dessous. Mais cette fois, l'expérience de joueurs comme Guillaume Crépain, Robin Capelle ou même du défenseur Vaidotas Grosas, pourrait s'avérer prépondérante. "Je compte sur eux dans l'approche des lendemains et surlendemains de match. Pour aider leurs coéquipiers à se remettre dans le bon sens, à vite basculer vers autre chose" explique leur entraineur, alors que ces trois éléments cumulent presqu'une quinzaine d'années au plus haut niveau à eux trois. Car oui, cette saison, Istres va devoir apprendre à perdre, ce qu'il n'a connu que quatre fois depuis septembre dernier. "Accepter, pas apprendre" corrige Derot, pour finir. Dans les attitudes, déjà, Istres n'est pas un promu comme les autres.
Kevin Domas