Starligue - J16
Le PSG assomme Montpellier
Paris a remporté le choc au sommet contre Montpellier (26-19) en réalisant une démonstration en défense. Les parisiens reviennent à quatre points du MHB au classement.
C’était le duel que toute la France du handball attendait. Cette 16ème journée de Starligue s’annonçait comme un moment clé de la saison, là où tout pouvait basculer pour le titre entre des héraultais confortablement installés en tête du classement et des parisiens dans un rôle inédit de poursuivants. Il a suffi de quelques secondes de jeu pour comprendre tout l’enjeu qui pesait autour de ce match. Les défenses sortent les barbelés dès le départ, avec beaucoup de mobilité et des duels dignes d’un match de Ligue des Champions.
Les deux équipes, qui se connaissent parfaitement, ne sont pas là pour se faire de cadeau. Vincent Gérard monte rapidement en température en détournant un tir de Rémili puis un jet de sept mètres de Hansen, de retour. Il faut ainsi attendre plus de 3 minutes 30 pour voir le premier but du match par Abalo !
Un 6-0 parisien dévastateur
Invaincu depuis six matches, toutes compétitions confondues, Montpellier fait durer ses phases offensives au maximum de ses possibilités. Truchanovicius ou encore Guigou sur penalty permettent aux héraultais de faire un premier break (3-5, 15’). Dans ce match à l’ancienne, pauvre en buts et souvent haché, la défense rugueuse des frères Karabatic, Rémili et Sagosen ne réussit pas immédiatement à faire déjouer les montpelliérains. Mais le travail de sape des parisiens finit par payer. Le MHB se retrouve soudain plus emprunté en attaque, comme si le ballon était devenu trop lourd. Le PSG ne se fait pas prier pour passer un 6-0 grâce à Hansen à deux reprises, Abalo, Narcisse par deux fois, Keita et Rémili (11-6, 28’). Nikola Karabatic est quant à lui au four et au moulin des deux côtés du terrain.
Le temps mort posé par Patrice Canayer un peu plus tôt ou encore l’entrée en jeu de Fabregas ne changent rien. Corrales fait déjouer les héraultais un à un, avec 10 arrêts à 59% de moyenne lors du premier acte. Melvyn Richardson symbolise ce passage à vide du MHB à lui seul avec une perte de balle devant la défense parisienne. Le PSG, qui a enfilé son costume européen dans le money-time, rentre aux vestiaires avec un avantage de quatre buts (11-7).
Sagosen et Corrales s’amusent
Invaincu dans sa salle cette saison, Paris repart comme il avait fini la première période : à fond, avec la ferme volonté de laisser son adversaire la tête sous l’eau. Sagosen se régale dans la défense héraultaise avec cinq buts, répondant aux quatre réalisations de Richardson (18-11, 39’). Montpellier n’y est plus vraiment et donne l’impression d’être sans réaction face au rouleau compresseur parisien. Et comme Corrales ferme toujours la cage parisienne à double tour, Patrice Canayer est bien impuissant sur son banc pour trouver une solution.
Avec ce visage-là, le MHB n’a plus rien de la bête noire qui s’est si souvent interposée sur la route des parisiens depuis le rachat du club par QSI à l’été 2012 (7 victoires toutes compétitions confondues). Quand il joue à un tel niveau, avec Nikola Karabatic qui se bat comme un mort de faim sur tous les ballons et un Rodrigo Corrales des très grands soirs, Paris est injouable. Montpellier recule petit à petit, réduit à néant ou presque en attaque (22-12, 43’). Le choc tourne à la démonstration. L'entrée de Portner, puis le retour de Gérard dans les cages, ne permettent pas de créer d'électrochoc. Les gardiens héraultais regardent de loin le show de Corrales, impressionnant de sérénité et de justesse sur chacun de ses arrêts (25-13, 51'). Avec 18 parades à 58% de moyenne, il a été Omeyresque.
Les dix dernières minutes permettent aux parisiens de régaler un public aux anges tant la démonstration est remarquable. "Si on perd, on est mort" annonçait Luc Abalo avant le match dans les colonnes du Parisien. Une chose est sûre : en s'imposant 26-19, Paris respire encore. Au vue de sa prestation du soir, nul doute qu'il sera un redoutable adversaire pour le MHB jusqu'à la dernière journée. Avec quatre points d'avance au classement, Montpellier a cependant encore un joker et demi devant lui. Une situation que les parisiens lui envient très certainement malgré leur tour de force.
A Coubertin, Olivier Poignard