Starligue
Montpellier, la saison d'après

Après avoir remporté la Champions League et touché des doigts le titre de champion de France, Montpellier aimerait forcément connaitre une saison aussi riche. Mais on serait presque tenté de dire que le plus dur commence pour les Héraultais.
Et maintenant, on fait quoi ? Telle pourrait être la question que les joueurs de Montpellier ont pu se poser quand ils se sont retrouvés pour la préparation de la nouvelle saison. Il faut dire qu’après un exercice où ils ont fait cavalier seul en tête du championnat avant de tomber à deux journées de la fin, et qui a été conclu en montant au sommet de l’Europe, le risque était présent que certains s’endorment sur leurs lauriers. « Des fois, après un grand titre, tu prends la grosse tête. Personne n’en parlait, mais tout le monde avait un peu peur que ça nous arrive, mais c’est la bonne surprise, on a fait une préparation très sérieuse » témoigne le MVP du dernier Final Four de Cologne, Diego Simonet. Mais si l’intensité mise sur le parquet de l’Eurotournoi de Strasbourg pendant le weekend est une indication, de repos, il n’y a pas eu. Deux victoires face à Nantes et Veszprem et une défaite de trois buts contre Paris en finale laissent Patrice Canayer plein d’enseignements : « On a fait le choix de ne jouer que des top teams européennes. Avant d’arriver ici, on restait sur deux défaites face à Berlin et Barcelone et on a su renouer avec la victoire. La véritable satisfaction, c’est qu’on finit cette série de matchs amicaux sans grosse blessure. »
Mathieu Grébille, comme une seconde recrue
Il aurait été en effet dommage que l’un ou l’autre ne puisse pas honorer l’Axone de Montbéliard, théâtre du Trophée des Champions le weekend prochain, de sa présence. Encore que, du côté du MHB, l’intérêt de cette compétition soit relativisé. « Je l’ai incluse dans mon bloc de préparation. Pour nous, le premier vrai test sera la réception d’Aix pour la première journée de championnat. Il nous reste donc encore dix jours pour travailler et deux matchs pour valider les enseignements dans les conditions réelles » continue Patrice Canayer. Les enseignements, ce sont que le pivot suédois Fredric Pettersson, arrivé de Toulouse cet été, est déjà parfaitement dans le moule. Que les jeunes, comme Kyllian Villeminot ou Jean-Loup Faustin, auront encore leur mot à dire. Et que Mathieu Grébille est une vraie solution sur un poste d’ailier gauche qu’il a déjà occupé par le passé. « Je le considère vraiment comme une seconde recrue. Je compte vraiment sur lui et il va nous apporter une véritable plus-value. On a quand même essayé de ne pas trop tirer sur lui, cela fait un an qu’il n’a pas joué à cette intensité et il faut voir comment son corps va réagir » explique Canayer à propos de celui qui s’est fait poser une butée dans l’épaule droite, réduisant quelque peu la laxité de son articulation.
Tout le monde voudra faire tomber le champion d'Europe
Avec 19 pros, Montpellier semble donc armé pour le programme dantesque qui l’attend. Le championnat, certes, mais aussi les poules hautes de la Champions League, auquel le club n’avait n’avait plus participé depuis 2016, et où il croisera le fer avec Barcelone, Kielce, le Vardar Skopje, Rhein-Neckar Löwen ou Veszprem. « Physiquement, cela va être lourd à gérer mais psychologiquement aussi. Quand on joue Barcelone, Veszprem ou Kielce, on se doit d’être à 100% impliqué. Si, la saison passée, on a pu se relâcher sur certains matchs, cette fois on ne pourra pas le faire. Mais c’est pour ça que nous avons fait le choix d’avoir 19 pros, on aura besoin de tout le monde pour aller au bout ». D’autant plus compliqué que, quand on se balade dans les quatre coins de l’Europe avec l’étiquette de champion d’Europe en titre dans le dos, on est forcément plus attendu. « Ce qui va changer cette saison, c’est le regard des autres sur nous. Tout le monde aura une petite motivation supplémentaire pour nous faire tomber. Rien ne nous sera donné mais on n’a pas non plus de craintes. On va continuer à proposer du jeu et on fera du mieux possible » avance l’entraineur héraultais. Les objectifs sont, peu ou prou, les mêmes que tous les étés : un titre et une qualification pour la prochaine Champions League. En gros, la barre est placée à la même hauteur que l’été dernier. Et on sait comment les choses ont fini.
Kevin Domas