CdF (H) - 1/2 finale
Chambéry retrouve Bercy
Cinq années après sa dernière finale, perdue face à Paris, Chambéry va retrouver Bercy pour enfin accrocher la coupe de France à son palmarès. Un droit obtenu de haute lutte face à Montpellier (33-29). Un champion d'Europe qui n'a pas pris le match par le bon bout.
Le Phare rempli jusqu'aux cintres, avec des places vendues en quelques minutes, était bouillant au moment de lancer la demi-finale. Les joueurs locaux vont se mettre d'entrée au diapason de la salle, avec Alexandre Tritta percutant et Alejandro Costoya au relais (7-3, 10e). Un début de match qui met les partenaires de Nikola Portner dans de mauvaises conditions : "Je n'ai pas vu en première mi-temps une équipe qui avait envie d'aller en finale. On avait l'impression de jouer sur un rythme de match amical en les laissant faire ce qu'ils voulaient de nous." Son entraîneur Patrice Canayer, aura des mots plus dur encore : "Vous m'aviez demandé si l'expérience servait, et j'avais dit que oui. Mais il faut croire qu'on avait laissé l'expérience dans le bus."
Les Savoyards, loin de lever le pied, enfoncent le clou. Et à voir la première célébration de Niko Mindegia qui enflammait la salle, on sentait que le soir était peut-être le bon pour Chambéry (18-11, MT). "Avant le match j'avais dit – pardon pour l'expression – qu'il faudrait être des chiens de la casse. Lâche sans filtre Quentin Minel. Et ça s'est montré, ils ont mis 6-7 buts en 20 minutes, on les a tué." Dans les choix forts du soir on notera que Julien Meyer a commencé, fidèle a l'habitude en coupe, un choix bénéfique (8/18 à 44% à la pause).
Montpellier rompt mais ne plie pas
Encore faut-il finir le travail. Montpellier n'est pas de ces équipes qui abandonnent facilement. "Pendant 30 minutes, on a clairement pas été à la hauteur de l'exigence physique et mentale que nécessite une demi-finale de coupe de France à l'extérieur. La deuxième mi-temps a été bien meilleure dans ce registre là." confirme Patrice Canayer. Plus d'impact, donc plus de sanctions de part et d'autres dans un retour de vestiaire débridé où les exclusions s'enchaînent (20-15, 37e). Mais rien ne semblait pouvoir arriver à Chambéry, à l'image d'un Arthur Anquetil qui connaissait bien son pourcentage de réussite avant la rencontre (54% en championnat) et l'a explosé ce soir (6/8 à 75%). "Montpellier a aussi fait un grand match, ils n'ont pas lâché ! Mais tout le monde a été énorme ce soir : il fallait être à 200% pour le faire" s'extase Quentin Minel.
D'autant que le coup de pouce arrive à la 44e minute. Insatisfait du refus d'un passage en force, Mohamed Mamdouh le montre ostensiblement. Une première exclusion qui ne calme pas le pivot montpelliérains, qui prend une seconde sanction et un rouge pour trois fois 2 minutes. Ce qui offre alors à Chambéry quatre minutes en supériorité numérique pour augmenter son capital de points, qu'il monte jusque huit (27-19, 47e). Le retour final de Montpellier grâce aux nombreuses parades de Portner sur les pivots savoyards ne pèsera pas assez lourd. Même s'il offrira la balle de -3 à ses coéquipiers, la messe est dîtes dans les dernières minutes (33-29, SF).
Revoir Bercy
Pour mesurer l'exploit du soir, on peut noter que Chambéry n'avait emporté que deux petites rencontres face à Montpellier en cinq années. Pour avoir une idée de celui à réaliser à Bercy, ce sera la sixième finale du club. Pour zéro coupe jusque là. "S'il y a plus de jaunes que d'autres choses dans la salle, ça va être énorme ! Souffle Julien Meyer. Pour y avoir vécu un match en équipe de France, c'est une salle emblématique. On espère avoir une super ambiance et monter sur la plus haute marche."
Si le gardien a déjà connu les joies de Bercy, rare sont ceux à l'avoir vécu dans le groupe - Pierre Paturel étant le dernier survivant de 2011. Mais tous espèrent une même marée jaune, semblable à celle mémorable de juin 2011 face à... Dunkerque. "On espère qu'on sera nombreux à Bercy. Je n'ai jamais eu la chance d'y jouer donc j'ai hâte d'y être... Ça va être quelque chose de grand, il ne faudra pas se laisser déborder par l'émotion et jouer comme on sait le faire depuis le début de l'année." Alexandre Tritta reste comme abasourdi, Quentin Minel lui ne cache pas ses espoirs : "Bercy ça va être top. On visait ça, et on a sorti Saint-Raphaël, Nantes et Montpellier. D'avoir battu toutes ces équipes et d'échouer là-bas c'est inenvisageable." Rendez-vous le 25 mai.
Feuille de match
Arbitres : Bonaventura et Bonaventura
Chambéry - 33
Exclusions : Babarskas (32e) ; Paturel (35e)
Yann Genty (GB - 4/15) ; Julien Meyer (GB - 8/26) - Queido Traoré (1/1) ; Alexandre Tritta (5/8) ; Clément Damiani ; Benjamin Richert ; Gerdas Babarskas (0/1) ; Hugo Brouzet ; Johannes Marescot (1/2) ; Pierre Paturel (0/1) ; Quentin Minel (Cap – 6/7) ; Alejandro Costoya (7/10) ; Fahrudin Melic (6/6 dt 3/3 à 7m) ; Niko Mindegia (1/2) ; Arthur Anquetil (6/8).
Montpellier - 29
Exclusions : Guigou (29e) ; Mahmdou (35e, rouge 44e) ; Richardson (34e)
Vincent Gérard (GB – 4/27) ; Nikola Portner (GB – 5/15) - Kyllian Villeminot (2/2) ; Théophile Causse ; Jonas Truchanovicius (2/2) ; Mathieu Grébille (4/6) ; Michael Guigou (1/1) ; Fredric Pettersson (0/1) ; Melvyn Richardson (1/3 dt 0/1 à 7m) ; Vid Kavticnik (6/6 dt 5/5 à 7m) ; Baptiste Bonnefond (0/2) ; Jean-Loup Faustin ; Valentin Porte (Cap – 6/11) ; Benjamin Afgour (4/6) ; Mohamed Soussi (2/4) ; Mohamed Mamdouh (1/1).
À Chambéry.