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Après les nuages, le soleil pour Obrad Ivezic et Nancy
Ce soir débutent les quarts de finale de la coupe de France masculine. Il ne reste que deux clubs de Proligue en course, Nancy et Saran, et ils s'affronteront demain après-midi. Et en Lorraine, on est déjà en train de vivre une saison historique.
L'an passé, à pareille époque, Obrad Ivezic, le gardien de Nancy voyait la vie en noir. Des résultats en dents de scie, une situation personnelle compliquée en dehors des terrains, il a eu envie de "tout arrêter. J'étais pas bien, je pensais changer de pays. Quand la vie n'est faite que de mauvaises nouvelles, c'est dur à gérer. Si en plus le handball ne marche pas..." se souvient le Serbe, qui a posé ses valises en Lorraine en 2016. Dix ans, désormais, qu'il fréquente les terrains français. Sélestat, Cherbourg, Tremblay avaient été ses arrêts précédents. "Quand Nancy m'a recruté, on me parlait de monter en Starligue. Quand on voit la saison passée, j'avais presque fini par ne plus y croire. Et là, on est deuxième du championnat" continue-t-il en souriant. Deuxième de Proligue après 19 journées, en quarts de finale de la coupe de France, Nancy vit une saison historique. Qui pourrait le devenir encore un peu plus si jamais le GNMHB venait à battre Saran dimanche après-midi. "On n'a pas des moyens énormes, on a plein de blessures et pourtant, on est très bien parti pour les play-offs. C'est juste incroyable. Depuis le début de l'année 2019, on ne joue pas très bien. Mais on a beaucoup de blessés et très peu de rotations" continue Ivezic. Alors Nancy se repose sur sa défense, la septième de la division et surtout son gardien de but. Son portier a réalisé 249 arrêts, presque 50 de plus que son poursuivant au classement. Avec ses 37 ans, Obrad chambre, parle, conseille, il arbitre même sur son temps libre mais, en fin de compte, il fait ce pour quoi il est payé : un paquet d'arrêts.
Rien ne semble en mesure d'arrêter Nancy
Lors de ses deux premiers exercices avec Nancy, il n'avait jamais passé la barre fatidique des 300 parades. Mais cette saison, comme le reste de l'effectif nancéen, il est transfiguré. A l'inverse de la concurrence, où évoluent Chema Rodriguez, Romain Ternel ou Mickaël Robin (pour ne citer qu'eux), en Lorraine, pas de stars. Pas d'anciens passés par les clubs de l'élite. Mais un collectif à tout casser. "L'an passé, on jouait beaucoup trop individuellement. Ca arrivait que certains mettent dix, douze buts. Cette saison, chacun en met deux ou trois. Antoine Blanc a explosé, Danijel Vukicevic aussi, mais on joue toujours tous ensemble.. Quand tu es fort collectivement, tu es fort en défense. C'est exactement notre cas" appuie Ivezic. Et même le départ annoncé de l'entraineur Stéphane Plantin à la fin de la saison et l'ambiance curieuse qu'il règne au Parc des Sports de Vandoeuvre ne semblent pas à même de stopper la dynamique nancéenne. "Je veux vraiment le remercier pour ce qu'il a fait pour moi, c'est lui qui m'a recruté. Mais on a tous intérêt, lui comme nous joueurs, à jouer le coup à fond. Une page va se tourner, c'est la vie du handball" conclut Ivezic, philosophe. Si, dans certains clubs, ce genre de péripéties aurait pu couler une saison, les joueurs de Nancy semblent en avoir fait une force. Au point d'aller jusqu'à Bercy au mois de mai ? "On aimerait surtout bien jouer un gros à la maison, du style Paris ou Montpellier. Histoire que le handball continue à progresser ici" termine Ivezic, qui vient d'obtenir la nationalité française il y a trois semaines. Décidément, pour le portier nancéen, c'est la saison des bonnes nouvelles.
Montpellier-Paris en point d'orgue
Forcément, quand on arrive aux quarts de finale de la coupe de France, on ne peut pas échapper à un ou deux chocs. Cette fois, on en aura quatre, chacun à son étage, et ils seront tous aussi indécis les uns que les autres. Trois jours après avoir été à Paris en championnat, Nantes ira défier un Chambéry qui aimerait bien confirmer en coupe son excellent parcours en championnat. A Nantes, la situation n'est pas des plus roses, on l'a encore vu dans la capitale jeudi soir. On ne pourra évidemment pas passer à côté du choc entre Montpellier et Paris. Dans les coupes nationales, il faut remonter jusqu'à 2014 pour trouver trace d'une victoire parisienne face à Montpellier. Depuis, les deux finales et la huitième de finale de 2017 sont tombés dans l'escarcelle du MHB. La rencontre s'annonce donc des plus disputées. Espérons juste que la chaine l'Equipe la diffuse, cette fois, et ne la mette pas au placard sur son site internet. Enfin, un peu plus tôt, Dunkerque aura reçu Aix, dans le match des équipes qui peuvent sauver leur saison. Le vainqueur pourrait espérer recevoir le pensionnaires de Proligue rescapé en demi-finale et ainsi faire le voyage jusqu'à Bercy. Histoire de donner une toute autre saveur à sa fin de saison.
Le programme des quarts de finale :
Samedi 09.03 Dunkerque - Aix à 20h00
Dimanche 10.03 Nancy - Saran à 17h00 Chambéry - Nantes à 18h00 Montpellier - Paris à 19h40 (en direct sur la chaine l'Equipe)
Kevin Domas