EdF (M)
Les Bleus dans le costume du poursuivant
Battue largement jeudi à Guimarães, l'équipe de France devra relever la tête ce dimanche à Strasbourg, à nouveau face au Portugal (17h30). Du mieux est attendu dans l'intensité pour espérer récupérer la première place de la poule des qualifications pour l'Euro 2020.
Les lendemains de défaite ne sont jamais les jours les plus agréables. "La journée de vendredi a été assez particulière, confirme Ludovic Fabregas. D'une part, on a perdu donc c'était un peu compliqué, parce qu'on était déçus du résultat. De plus, la journée a été assez longue :on a décollé à 13h, on a eu un peu de retard, on est arrivé à l'hôtel à 19h40-45 heure française, le temps de filer à l'entraînement pour faire un décrassage... On est rentré à 22h, et on est allé manger directement. Ça n'a pas été le voyage le plus agréable." Pas les meilleurs dispositions donc pour digérer la déconvenue reçue face au Portugal. À Guimarães, l'équipe de France a semblé dépassée par une équipe du Portugal dominatrice, qui a trouvé les solutions avec le jeu à sept, mais qui a aussi bien tenu en défense, soutenue qu'elle était par une paire de gardiens efficace et expérimentée, composée de Humberto Gomes et Hugo Figueira, 80 ans à eux deux. Oui, les Bleus ont semblé démunis, sans solutions. Vendredi donc, les hommes de Didier Dinart ont eu le temps de repenser à un match où "on n'a pas été très bons, voire pas du tout", reconnaît le pivot de l'équipe de France.
Une défaite pleine d'enseignements
Ce faux-pas portugais est à mettre en perspective avec des sorties récentes pas toujours maîtrisées. "On a souvent eu du mal ces derniers temps, surtout à l'extérieur : on avait galéré en Lituanie et en Belgique, on avait été en délicatesse en Roumanie sur la première période, donc il faut tirer les enseignements pour ne pas réitérer ce genre de performances", déclare Fabregas. De son côté, le sélectionneur Didier Dinart pointe l'intensité à mettre dans une telle rencontre. "Je pense qu'on a joué sur un faux-rythme, ce qui fait qu'on a eu du mal à se mettre dans la rencontre sur toute l'heure de jeu, analyse-t-il. On sait maintenant que ce sont des choses possibles, et qu'à partir du moment où on n'abordera pas nos débuts de rencontre au maximum, ça peut être très compliqué."
Fabregas partage le constat : "On a parlé de la tactique, mais aussi de l'envie, de ce qu'on peut dégager sur le terrain au niveau de l'attitude parce que ça reste un ingrédient très important pour la performance et la réussite collective. Il faudra mettre plus d'envie, plus de percussion pour être plus dominants en général, à la fois en attaque mais aussi en défense au niveau des duels." Jeudi, la défense a en effet été assez laxiste, notamment face au coéquipier de club de Fabregas à Barcelone, Gilberto Duarte, qui a eu pas mal de possibilités à 9 mètres. Finalement, la défaite face au Portugal de jeudi peut être formatrice. "Il faut se servir de ce match pour préparer déjà au mieux celui de demain (dimanche), et préparer les matchs qui viendront dans les mois qui arrivent, affirme Fabregas. On est toujours dans la volonté de s'améliorer, de se perfectionner, de s'adapter surtout aux différents adversaires parce qu'une équipe peut avoir certains points faibles." Dinart reste surtout focalisé sur les améliorations à effectuer sur son équipe : "C'est une équipe rajeunie, une équipe qui cherche son histoire, il y a un beau potentiel et il faut peut-être travailler différemment, pour avancer différemment, souligne le coach. On manque peut-être de stabilité par moments, mais il va falloir épurer notre jeu parce qu'on prétend quand même à mieux."
Des Bleus outsiders ?
Dimanche, à nouveau contre le Portugal mais cette fois devant le public français à Strasbourg, les Bleus devront donc montrer de meilleures intentions et afficher un visage plus rassurant. Mais n'oublions pas l'essentiel : ce match vaut pour les qualifications à l'Euro 2020. Et désormais, dans la poule 6, c'est le Portugal qui mène la danse avec trois victoires en trois matchs. Les hommes de Paulo Pereira ont non seulement battu la France pour la première fois depuis 1980, mais se sont aussi offerts l'occasion de valider leur ticket pour l'Euro dès ce week-end en cas de résultat favorable au Rhénus, eux qui n'ont plus participé à une compétition continentale depuis 2006. En clair, ils ont la place que souhaitait occuper la France. "Avant le début de la rencontre jeudi, je disais qu'ils étaient sur un pied d'égalité avec nous parce qu'ils avaient deux victoires. Ils ont désormais le statut de favori, surtout qu'ils ont gagné avec la manière, de six buts. Aujourd'hui, le scénario est inversé, c'est à nous de battre l'équipe du Portugal", affirme Didier Dinart, qui place donc la France dans une position à laquelle elle n'est pas habituée, celle d'outsider. "Ils passent d'une équipe à la recherche d'une qualification à une équipe qui peut déjà valider son ticket pour l'Euro, enchérit Ludovic Fabregas. Je ne sais pas s'ils se mettront plus de pression par rapport à ça, s'ils auront la peur de gagner, mais en tout cas je pense qu'ils auront cette objectif en tête pour aller directement à l'Euro."
Voilà donc les Bleus presque dos au mur, avec l'obligation de livrer un match solide et, si possible, de l'emporter d'au moins de six buts pour repasser devant le Portugal au classement et attraper la première place de la poule. "Mais pour gagner de plus de six buts, il faut vraiment faire un très bon match", prévient Didier Dinart, qui inscrira cette fois le nom de Nikola Karabatic sur la feuille de match, après l'avoir laissé au repos jeudi. "On se doit de réagir, de faire une bien meilleure prestation que celle qu'on a fait au Portugal", déclare quant à lui Ludovic Fabregas. Une victoire solide et un match abouti, voilà ce que souhaite l'équipe de France pour retrouver des lendemains qui chantent.
France - Portugal ce dimanche 14 avril à 17h30 au Rhénus de Strasbourg, diffusé sur beIN Sports 3 et sur La chaîne L'Equipe.
Mickaël Georgeault