Esp.
Irùn, ce petit club en haut du tableau
A la mi-saison, Irùn joue les trouble-fêtes en haut du classement et tentera d'accrocher une coupe d'Europe. Nous y avons retrouvé Thomas Tésorière, arrivé cet été dans le club basque pas mécontent de cette première partie de saison historique pour le club.
Irun, c’est cette petite ville de 61 000 habitants, à la frontière basque de l’Espagne, non loin de Saint-Jean de Luz, dans la Province de Guipuscoa. C’est la troisième saison d’affilée que le club est dans l’Elite espagnole. La modeste formation avait fini 11e après son retour en Liga Asobal lors de la saison 2016-2017, 10e en 2017-2018. A la mi-saison, on la retrouve derrière le grand Barça, à la deuxième place, pas forcément là où on l’attendait (avec 19 points alors que Barcelone en compte 30). Elle est le témoin d’un championnat qui s’est resserré derrière une équipe qui demeure encore et toujours intouchable. Huit équipes se tiennent en effet en quatre points.
Nous sommes allés à la rencontre de Thomas Tésorière, arrivé à l’intersaison depuis Bagnols-Sur-Cèze (N1), qu’il avait rejoint après sa longue épopée nîmoise, sa première expérience hors des frontières françaises, dans lesquelles il n’exclut pas la possibilité d’un retour. « Quand je suis arrivé j’étais assez surpris par le niveau. Je ne m’attendais pas forcément à ce que ce soit aussi élevé » nous dit le Marseillais de naissance. Avec lui, ils sont trois Français, Rudy Séry anciennement à Sélestat, Léo Renaud-David qui lui était à Istres et Paco Barthe, peut-être le moins connu d’entre eux, passé par Bieteigheim en Allemagne. « Je pense qu’une équipe du haut de tableau derrière Barcelone, ça vaut à peu près le milieu de tableau français » juge l’ancien nîmois.
Une défense solide
Dans l’ombre des historiques de ce championnat, qui jouent une coupe d’Europe pour la plupart (Barcelone et Léon en Ligue des Champions, Granollers, La Rioja, Cuenca en coupe EHF), Irùn et ses 780 000 euros de budget est parvenu à exister sur cette première partie de saison, en bâtissant sa force sur une grosse défense, la meilleure du championnat avec 24 buts encaissés en moyenne par rencontre. « On défend dans un autre style que ce que j’ai pu connaître en France reconnait Tésorière spécialiste de l’exercice. On est plus dans la dissuasion, on essaie d’indiquer des fausses pistes à l’adversaire pour le forcer à faire un choix, on est moins dans le défi physique que ce qu’on peut l’être en France ».
Arrivé à la mi-saison, le challenge est plutôt bien relevé, au sein d’un championnat qui tente de retrouver la grandeur qu’il a pu avoir il y a quelques années. « On sent que des choses se mettent en place, que le championnat veut essayer de retrouver de la grandeur » reconnait Tésorière. La marge est pourtant grande. Avec son budget en France, Irùn serait derrière Nice, plus petit budget de Proligue (avec 867 730 euros) et sur le plan sportif on voir qu'à l'exception de Barcelone qui dispute chaque année les phass finales de la Ligues des Champions, aucune autre équipe parvient à avoir des résultats en Coupe d’Europe, quelle qu’elle soit. L’an passé, seul Granollers était parvenu à se hisser en quart de finale de Coupe EHF, éliminé par Saint-Raphaël.
Ce 2 février, date de reprise du championnat de l’autre côté des Pyrénées, Irun continuera d’essayer de jouer les trouble-fêtes dans ce haut de tableau pour essayer d’accrocher une coupe d’Europe pour retrouver les émotions que le club avait pu connaître lors de ses belles années, quand il avait remporté une coupe d’Europe au terme de la saison 1994-1995. « On se fixe l’objectif d’essayer d’accrocher l’Europe sur cette fin de saison, d’essayer de rester dans ces eaux-là. On sait que derrière Barcelone, tout le monde peut gagner tout le monde, la seule chose qui va changer, c’est que les autres ont des matchs en plus avec la coupe d’Europe… On verra bien ! » finit le défenseur qui est désormais tourné vers Anaitasuna, leur prochain adversaire.
Maxime Cohen