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Metz et Brest dans les temps avant la reprise
Présentes dans le Finistère pour la première édition du Challenge Caraty féminin, les équipes de Metz et Brest ne se sont pas affrontées, mais ont pu s’observer. Les deux clubs français engagés en Ligue des champions semblent pour l’instant bien dans leur préparation.
« Quand on a discuté avec Brest pour le tournoi et qu’on a vu la densité du plateau, on s’est vite dit qu’il fallait être ici. » Emmanuel Mayonnade, l’entraîneur du Metz Handball, ne cache pas l’enjeu sportif que représentait une présence au Challenge Caraty féminin pour son équipe. Les deux clubs français engagés en Ligue des champions ont retrouvé trois autres grands européens le week-end dernier dans le Finistère : Bucarest, Buducnost et surtout le géant Györ. Ils y ont disputé deux matchs, mais pas l’un contre l’autre. Ils ont néanmoins eu l’occasion de s’observer jouer contre l’épouvantail hongrois, qui les a tous les deux battus sur un score confortable. Cependant, les deux clubs hexagonaux ont battu leur autre adversaire du week-end : Metz a disposé de Buducnost vendredi (30-24) quand Brest a battu Bucarest dimanche (32-30). De quoi apporter du sourire dans une préparation dont les deux équipes se satisfont, à un peu plus d’une semaine de la reprise.
Metz doit retrouver une charnière défensive
Les deux équipes ne partent pas sur un pied d’égalité. Les deux équipes ont en effet connu des exercices 2018-2019 opposés : Metz a survolé le championnat et s’est qualifié pour le premier Final 4 de Ligue des champions de son histoire, quand Brest, miné par des problèmes internes, n’a terminé « que » troisième du championnat. Metz n’a donc pas le même travail de construction à fournir que Brest. Les premiers tournois ont donné des résultats satisfaisants : une victoire dans le tournoi de Wittlich (Allemagne) début août, Metz a enchaîné avec un succès lors de la Panthera Cup à Luxeuil une semaine plus tard. Le Challenge Caraty a encore apporté des éléments supplémentaires. « Il faut affiner plein de petites choses, savoir qui est bon à côté de qui. L’enjeu n’est pas d’avoir tout le temps la meilleure équipe sur le terrain mais d’essayer d’être bon sur une heure de jeu. On peaufine les derniers détails et je pense qu’on n’est pas trop mauvais, » analyse Emmanuel Mayonnade.
Le coach lorrain a forcément comme chantier prioritaire la constitution de l’axe défensif central, composé l’an dernier autour de Béatrice Edwige et de Xenia Smits. La première partie, la deuxième opérée de l’épaule il y a quelques jours et absente plusieurs mois, c’est un nouvel équilibre qu’il faut désormais trouver. « La blessure de Xenia nous force à recomposer mais on a vu que Astrid N’Gouan, Grâce Zaadi, Orlane Kanor et Olga Perederiy ont fait un travail plus que correct dans ce qu’on leur a demandé, » déclarait-il après la victoire contre Buducnost, vendredi (30-24). La dernière citée, arrivée cet été de Krim, jouait ce week-end ses premiers matchs avec ses nouvelles partenaires. « On se gardera bien de déjà la juger, souligne donc son entraîneur, mais on est très content de ce qu’elle a pu nous montrer. » Perederiy doit s’intégrer dans un effectif qui se connaît déjà bien : hormis elle, Marie-Hélène Sajka (de retour de prêt à Toulon) et Louise Burgaard (Danoise venue d’Herning) sont les autres renforts. Les deux arrières droites ont montré de belles choses dans le Finistère.
Brest a tourné la page de la saison dernière
Il y a plus de mouvement à Brest cet été, avec une grosse partie de l’effectif qui a fait ses bagages. « L’intégration se fait super bien. Les nouvelles apportent beaucoup d’enthousiasme, » sourit Amandine Tissier, la demi-centre du BBH. Avec six arrivées, le groupe brestois a subi un sérieux lifting sans doute nécessaire pour tirer un trait définitif sur les tensions de la saison dernière. « Les nouvelles n’ont pas connu ça, elles apportent beaucoup de sourire sur les entraînements, les matchs… Quant à nous autres présentes la saison dernière, on a pris beaucoup de recul par rapport à ça et ça nous fait du bien. On est sur une page blanche, » explique Tissier.
La construction d’un collectif soudé a semblé commencer à porter ses fruits. Devant son public, Brest a livré des matchs cohérents, même en difficulté face à Györ. Sandra Toft, « une fille pleine d’envie » comme la présente Amandine Tissier, a montré ses capacités dans les buts. Les automatismes commencent à être trouvés sur la base arrière avec Shenia Minevskaja et Monika Kobylinska, les deux transfuges de Metzingen. Kalidiatou Niakaté et l’ailière Coralie Lassource étaient quant à elles spectatrices, à cause de pépins physiques. « On est encore en train de se régler sur le terrain, » ajoute Tissier. Mais Brest, qui a aussi battu Valcea, son futur adversaire en Ligue des champions, lors de son stage au Monténégro (35-34), semble afficher quelques promesses.
De quoi titiller Metz cette saison ? L’avenir le dira. En tout cas, les deux équipes ont déjà le regard tourné vers la reprise, le 28 août prochain. « On se prépare contre des grosses équipes, mais mine de rien, c’est pour aussi préparer les matchs d’Issy-Paris et de Besançon qui arrivent dans moins de quinze jours, » confirme Tissier. Emmanuel Mayonnade affirme lui aussi préparer le premier match de la saison, à Nantes. « C’est un gros début, mais en vérité, on peut perdre à Nantes et être champion de France, et on peut gagner et ne pas l’être. Il va se passer plein de choses encore derrière, » conclut-il.
Mickaël Georgeault