LdC (M) - 1/8
H comme héroïque
Au terme d’un affrontement homérique face aux Allemands de Rhein-Neckar Löwen (30-27), le HBC Nantes a obtenu son ticket pour les quarts de finale de la Ligue des Champions.
Amoureux du handball, on espère que vous étiez devant le match entre Nantes et Rhein Neckar. Le genre de bataille qui nous rappelle pourquoi la Champions League reste l’objectif majeur de tous les clubs du continent. Ce soir à Beaulieu, ou plutôt devrait-on dire à la H Arena, il y a eu de tout. Du combat, du suspense et à la fin, des sourires d’un côté et des larmes de l’autre. Et pour cause, après 120 minutes de jeu, seul un but sépare les deux équipes. Menés de deux buts au coup d’envoi, les Nantais l’ont rapidement été de six après un début de match catastrophe. “On avait certainement trop envie de bien faire” avance Romain Lagarde, arrière gauche nantais. C’est lui du haut de ses 22 ans qui a remis ses coéquipiers dans le droit chemin à coups de missiles longue distance. L’international tricolore aura été le principal fossoyeur des espoirs de son futur club qu’il rejoindra en 2020. Après avoir scoré cinq fois à la SAP Arena il y a dix jours, il a de nouveau planté huit banderilles dans le dos du taureau allemand qui aura chèrement vendu sa peau. “Je suis très fier de lui, ce soir il a porté l’équipe sur ses épaules” confirme son coéquipier Olivier Nyokas.
Un combat physique de tous les instants
Si Lagarde a été monstrueux, la défense l’a été tout autant. Elle qui avait rendu les armes face à Andy Schimd et Jannick Kohlbacher à l’aller a cette fois parfaitement verrouillé la relation entre les deux hommes. L’attaque allemande a parfois semblé sans solution notamment au retour des vestiaires quand le H a pris quatre buts d’avance, un écart qui sentait bon la qualification. Mais rien n’est plus dangereux qu’une meute de lions blessés. Sentant les quarts de finale leur échapper, les Allemands se mettaient à jouer à sept contre six. Et alors qu’Olivier Nyokas semblait piocher physiquement, Rhein Neckar revenait à un but pour être virtuellement qualifié à sept minutes du terme. “Ca a été très très dur parce que Rhein Neckar est une excellente équipe mais on a su rester concentrés pour ne pas perdre de vue l’objectif” confie le capitaine Rock Feliho.
Anti : "Avec ce genre de matchs qu'on écrit l'histoire d'un club"
Il était écrit que cette confrontation se jouerait dans les derniers instants et les deux équipes n’ont rien fait pour faire mentir ce pronostic. Un tir raté de Nyokas, une parade salvatrice de Siffert avant que Lagarde ne délivre le peuple violet au bout d’un suspense insoutenable. Si Gedeon Guardiola était fou de rage envers le duo arbitral, les Nantais eux, pouvaient communier avec leur public. Car le H, pour la seconde année consécutive, est en quart de finale de la Champions League. “On avait en mémoire la finale de 2013 [contre Rhein Neckar en coupe EHF, ndlr]. Cette fois-ci, on avait envie de gagner chez nous” explique le coach Thierry Anti avant de conclure “Ce soir, on inscrit quelque chose dans cette H Arena. C’est avec ce genre de match qu’on écrit l’histoire d’un club”. Pour le H, prochain chapitre dans trois semaines face à Barcelone.
Les statistiques
HBC Nantes - Rhein-Neckar Löwen 30:27 (14:14) Arbitres : M. Baranowski, B. Lemanowicz (POL)
Nantes : Bonnefoi (6 arrêts / 29 tirs dont 0/1 pén), Siffert (3 arrêts / 7 tirs dont 0/1 pén); Lagarde (8/11), Delecroix, Guillo, Nyokas (4/7), Claire, Auffret, Pechmalbec, Tournat (2/3), Feliho, Emonet, Rivera (8/8 dont 6/6 pén), Lazarov (2/4), Gurbindo (3/4), Balaguer (3/4)
Rhein-Neckar : Appelgren (0 arrêt / 9 tirs dont 0/3 pén), Palicka (7 arrêts / 28 tirs dont 0/3 pén); Schmid (5/11 dont 2/2 pén), Lipovina (5/8), Sigurdsson (3/4), Radivojevic, Tollbring (2/3), Abutovic, Mensah Larsen (0/2), Fäth (3/5), Groetzki (2/5), Taleski, Guardiola (1/1), Petersson (1/3), Kohlbacher (5/5)
A Nantes, Kevin Domas (avec E.F.)