Proligue - J1
Gros départs pour Limoges, Cesson et Valence
Pour l'ouverture de la Proligue, quelques matchs ont tourné au carton, notamment en faveur de Limoges, Cesson et surtout Valence, premier leader du championnat. Dijon et Nancy se sont neutralisés.
La première journée de Proligue a repris ce vendredi, et alors qu'on vous annonçait un championnat dense et ouvert, paradoxalement, on a eu droit à plusieurs scores larges. Commençons peut-être par le moins attendu : Valence recevait Besançon dans un duel de promus. L'affiche s'annonçait serrée, et le match commence de manière idyllique pour les Bisontins, qui ne laissent pas marquer leur adversaire dans les dix premières minutes (0-4, 10'). Mais, progressivement, le scénario du match se renverse. Radicalement. Après cette belle entame, le GBDH ne trouve plus de solutions offensives et ne marque que trois buts dans le reste de la première période, alors que Valence a trouvé la bonne carburation offensive (11-7, 30'). Et rien ne s'améliore en deuxième période. L'écart se creuse irrémédiablement en faveur des Drômois, qui comptent dix buts d'avance en entrant dans le dernier quart d'heure (21-11, 46'). Source du cauchemar pour Besançon, Julien Salmon, auteur d'une partie extraordinaire avec pas moins de 23 arrêts (62 % de réussite !). Symbole de la déroute des visiteurs, la fiche de stats de Brice Aillaud, premier buteur du match, qui échoue lors de ses 13 tentatives suivantes. Valence s'impose 27-14 et est le premier leader de Proligue version 2019-2020.
Limoges costaud à Sélestat
Par contre, on attendait de voir ce que valaient les deux grands favoris du championnat, Limoges et Cesson, pour leur premier match de championnat et après leurs défaites, tous les deux à domicile, en Coupe de la Ligue la semaine dernière. Le LH 87 commençait par un déplacement compliqué à Sélestat. Mais les Limougeauds ont mis tous les ingrédients d'entrée de jeu pour se rendre la partie facile. D'une, ils ont imposé leur rythme en attaque, et ont fait preuve d'une grande efficacité face au but, de quoi leur donner un avantage de trois buts d'entrée (1-4, 8'). De deux, ils ont pu compter sur un excellent Yassine Idrissi en début de rencontre, absolument écœurant pour les tireurs sélestadiens (10 arrêts dont 1 penalty dans les 25 premières minutes). Sélestat a de bonnes périodes en défense, mais pas sur la durée, et l'écart s'accroît pour Limoges avant la pause (7-9, 19' ; 8-14, 28'). L'écart entre les deux équipes est encore plus frappant en deuxième période. Limoges accélère quand il le souhaite, ce qui déstabilise une défense alsacienne dépassée (14-21, 40'). Baptiste Malfondet sur son aile gauche (7/7 au tir) et Antoine Léger sur la base arrière (7/12) sont les joueurs les plus en vue, et le match est complètement plié à plus de dix minutes de la fin (19-27, 48').
Après avoir compté onze buts d'avance (20-31, 54'), Limoges s'impose finalement de huit buts (23-31) et marque les esprits d'entrée. A l'extérieur, qui plus est. « Pour la confiance c'est vachement bien, souligne Romain Ternel, le demi-centre du LH 87. On s'est aussi un peu « dépucelé » des matchs à l'extérieur, parce que la saison dernière ça a été un vrai calvaire. Ça prouve que l'équipe a grandi psychologiquement. » Le soulagement est aussi de mise après des matchs de préparation pas toujours réussis et la défaite de Coupe la semaine dernière. « Pour l'instant, on assume le statut qu'on veut nous donner, avec beaucoup d'humilité, parce qu'on sait que ce championnat est très compliqué », ajoute-t-il. Le capitaine du SAHB Thomas Cauwenberghs reconnaît quant à lui être tombé sur « une équipe très expérimentée et on est une équipe très jeune, le contraste est aussi là. Il y a beaucoup de justesse dans leur équipe, beaucoup d'expérience, nous un peu moins, même s'il ne faut pas se cacher derrière non plus. » Si cette défaite n'est pas « la fin du monde », comme dit l'ailier belge, Sélestat devra montrer un visage plus conquérant lors de ses prochaines sorties, dont la prochaine à Nancy.
Les deux ex-pensionnaires de Starligue l'emportent
Autre équipe très attendue, Cesson, relégué de Starligue en juin dernier. Les Irréductibles ouvraient leur saison à Nice, et ils n'ont pas manqué leur entrée. Les hommes de Christian Gaudin creusent un premier écart peu après le premier quart d'heure (7-11, 18'), et parviennent aux vestiaires avec sept buts d'avance. Cesson garde la main sur le match en deuxième période grâce à une bonne défense, qui met en échec les tireurs azuréens (11 tirs contrés ou manqués). Sans trembler et avec six buts d'Allan Villeminot, Cesson l'emporte 19-27. Qu'on ne se méprenne pas, néanmoins, sur l'importance de ce succès pour les Cessonnais : le club n'avait plus remporté un match en compétition officielle depuis le 14 novembre 2018.
Pontault-Combault, l'autre ancien club de Starligue, n'a pas raté ses retrouvailles non plus avec la deuxième division. Les Franciliens recevaient Saran, pour un des duels les plus attendus de cette première journée. Après avoir pris l'avantage d'entrée (0-3, 6'), Saran ne parvient pas à garder le contrôle de la partie et voit le PCHB prendre quatre buts d'avance (10-6, 20'). Les Saranais passent le reste du match à courir derrière le score. Pontault, qui a dominé la deuxième période, s'impose logiquement (29-26, voir la galerie de photos). « On a manqué de fighting-spirit, d’engagement. La preuve, tous les ballons qu’on renvoie, Pontault se jette dessus et pas nous. Je pense qu’il n’y a pas de vol, ils méritent leur victoire », concède Fabien Courtial. Du côté pontellois, Chérif Hamani félicite le comportement de son équipe, en deuxième période notamment, « où on a tenu malgré la blessure de Gustavo Rodrigues (cheville, sorti au bout de 10 minutes) et les exclusions de Sokolic et Appolinaire. Il y a de bonnes choses à retenir de ce match, même si tout n’a pas été parfait. »
Pas de vainqueur entre Dijon et Nancy
L'opposition entre Dijon et Nancy, troisième et quatrième de la saison régulière l'an dernier, était sans doute la plus alléchante sur le papier pour cette première journée. Elle a tenu ses promesses. La première période est équilibrée, et aucune des deux équipes n'arrive à se détacher (11-11, 30'). Au retour des vestiaires, Luka Groff est rapidement exclu (32'). Dijon profite de l'absence du chef de la défense nancéienne pour prendre l'avantage (19-15, 45'). Mais Nancy se bat, reste au contact, et parvient à égaliser à sept secondes du buzzer (24-24). Le GNMHB peut savourer ce point pris, le premier récupéré dans la salle de Dijon depuis 2003, mais repart en Lorraine avec un blessé, Antoine Blanc, sorti sur civière en première période.
Bonnes premières pour Cherbourg et Massy
Dans son antre de Chantereyne pour lancer sa saison, la JS Cherbourg a dû longtemps batailler avec Strasbourg. La première mi-temps est équilibrée et pauvre en buts (10-10, 30'), la faute à deux gardiens en forme : Dan Tepper (13 arrêts au total) côté normand et Romain Mathias (17 arrêts) côté alsacien enchaînent les parades. Le match reste serré encore en deuxième période, même si les Mauves parviennent, cette fois, à conserver l'avantage (22-20, 50'). C'est dans les dix dernières minutes que Strasbourg lâche l'affaire face à des Cherbourgeois plus sereins, qui s'imposent au final assez largement (30-23). À noter la bonne performance de Justin Larouche, auteur d'un joli 6/6 au tir.
Strasbourg essaiera de remporter son premier match la semaine prochaine, face à Billère. Les Béarnais ont été battus à domicile par Massy (26-30). Sans doute un peu tétanisé par l'enjeu, le champion sortant de N1 n'a pas réussi à prendre le match à son compte et a couru derrière le score durant toute la partie. Le promu va devoir jouer plus décomplexé en Alsace la semaine prochaine. Pour Massy, ces deux premiers points, acquis dans une salle où il n'est jamais facile de gagner, suivent une belle victoire en Coupe à Limoges. Le MEHB devra enchaîner la semaine prochaine contre Valence.
Mickaël Georgeault (à Sélestat), avec Kevin Domas (à Pontault-Combault)