Proligue
Les Finales de Proligue, comment ça marche ?
La Proligue expérimente pour la première saison un nouveau format, avec un Final Four programmé ce weekend à Saint-Brieuc. Mais commence ça marche, exactement ?
La formule
C'est une première dans l'histoire de la deuxième division. La saison se termine sur un tournoi à quatre équipes, joué sur un weekend. Y seront décernés l'honorifique titre de champion de Proligue mais, sans doute plus important, un ticket pour la Starligue. Chartres, qui a terminé premier de la saison régulière, a déjà décroché son sésame il y a plus d'un mois. Le second sera attribué au vainqueur des Finales ou, si Chartres venait à décrocher le titre, au finaliste. Les Chartrains affronteront Massy dans la première demi-finale, tandis que Créteil et Dijon en découdront dans la seconde. Avec un risque réel que la vraie finale se déroule bien samedi soir, entre Créteil et Dijon. Car en cas de qualification de Chartres pour la finale, le vainqueur de l'autre demi-finale serait automatiquement dans l'élite en septembre prochain. "On a bien compris les choses" sourit Ulrich Chaduteaud, le coach dijonnais. "Si Chartres venait à se qualifier, il y aurait sans doute plus la pression sur notre demi-finale. Mais même si on se retrouvait en finale contre Chartres, on est des compétiteurs, on voudra aller chercher ce titre de champion." Difficile de ne pas imaginer, néanmoins, un scénario où, assurés de monter avec une place en finale face à Chartres, Cristolliens ou Dijonnais verraient la pression retomber d'un coup, le plus important étant fait.
Du pour et du contre
Un des buts affichés de la mise en place de ces Finales était de concerner une équipe de plus dans la course aux play-offs. De ce côté, c'est une réussite, puisque la lutte pour la sixième place a été haletante jusqu'aux derniers instants, avec un Limoges-Saran décisif à la 26ème journée. Pour le reste, cette formule favorise encore plus l'incertitude puisque Créteil, logique second de la saison régulière, pourrait ne pas monter au profit de Massy, qui a terminé cinquième et sept points derrière lors de la saison régulière. "Cette incertitude existait déjà auparavant avec les play-offs mais, globalement, la logique y était respectée sur le cumul des deux matchs. Là, c'est plus aléatoire" note Fabien Courtial, dont le club de Saran n'a pas réussi à se qualifier. "On sait que tout est possible, que les émotions qui vont avec les Final Four peuvent niveler les niveaux. Jouer Chartres n'est pas un avantage sportivement, mais cela fait deux semaines qu'ils n'ont pas joué, ils manquent sans doute de rythme et on aura un coup à jouer" note Tarik Hayatoune, le coach massicois.
Une médiatisation accrue
La prise de risque était assumée, elle pourrait bien être payante. Placer les Finales de Proligue en choc frontal avec celles de coupe EHF était osé. Mais en l'absence de club français à Kiel, tout le handball français aura les yeux tournés vers Saint-Brieuc. Et même beIN Sports s'y est mis, puisque l'événement sera retransmis en direct ce weekend. "Les play-offs ancienne version ne touchaient pas grand-monde. L'exposition donnée est intéressante et le format crée un événement identifiable pour les gens qui ne suivent la Proligue que de loin" appuie Courtial. A Saint-Brieuc, où les Finales ont posé leurs valises dans une salle de 3000 places, la seule interrogation concerne le remplissage. Car, passée professionnelle sur bien des points, la Proligue en est encore à l'aube dans le secteur du supportérisme. Mais pour le reste, tout est en place pour que les Finales fassent passer un nouveau cap à l'antichambre de la Starligue.
Kevin Domas