Starligue
A Cesson, ce qui va changer, ce qui va rester
Après dix ans d'affilée dans l'élite du handball français, Cesson-Rennes va retourner à l'étage inférieur la saison prochaine, après avoir terminé treizième cette saison. L'occasion de faire le point sur la situation avec le président Stéphane Clémenceau.
La saison écoulée
Treizième à l'issue de la dernière journée, jamais depuis 2010 Cesson-Rennes n'avait plongé si bas au classement du championnat. A l'époque, la faillite de Saint-Cyr Touraine avait permis au club de se sauver in extremis, mais cette fois, il n'y aura pas de miracle. Chartres et Créteil, les futurs promus, ne devraient pas connaitre de soucis de trésorerie et Cesson, à son grand désarroi, fera partie des quatorze prétendants à la montée en Starligue en septembre. Après avoir tutoyé la ligne rouge depuis trois ans. "J'ai été très marqué parce ce qui nous est arrivé même si, depuis la défaite à Pontault, je m'y attendais un peu. Ce qui est sûr, c'est que nous avons perdu notre identité, nous n'avions jamais eu autant d'étrangers que cette saison. Et tous ne sont pas autant impliqués dans le projet du club. La saison prochaine, on reviendra à ce qui a pu faire notre force par le passé, avec une équipe à 80% composée de joueurs français. Pour l'adaptation et pour passer les messages, cela sera plus facile" expose le président.
Le budget pour la saison prochaine
Qui dit descente dit baisse de budget. Le budget présenté en Starligue était de 3.650 millions d'euros, il sera aux alentours des 3 millions en Proligue l'an prochain. A titre de comparaison, seul Chartres en possédait un supérieur cette saison dans l'antichambre de l'élite (aux alentours de 3.250M€). A la différence près que Chartres n'avait pas à régler près de 400.000€ de location pour la Glaz Arena. Mais peu importe, Cesson fera tout de même figure de mastodonte en Proligue. "Il y a dix ans, on avait toujours le plus petit budget en Proligue et en Starligue, on sera parmi les plus gros l'an prochain. Quelque part, c'est que le travail porte ses fruits et que le club fonctionne bien" continue Stéphane Clémenceau.
L'effectif
C'est désormais une certitude, le gardien roumain Alexandru Bucataru ne fera pas une deuxième saison en Bretagne. Arrivé l'été passé, il repartira en Roumanie dans les prochains jours, après avoir trouvé un accord avec Cesson. A 23 ans, la marche était sans doute un peu haute pour lui. "Il a un vrai potentiel, mais il est peut-être arrivé un peu tôt chez nous. Et nous ne l'avons pas forcément mis dans les meilleurs conditions" continue Clémenceau. Le portier roumain est le second élément à être libéré, après le Polonais Michal Szyba. En fin de contrat, Frédéric Beauregard et Léo Le Boulaire ne savent pas encore de quoi leur avenir sera fait. Même s'il ne devrait pas s'écrire au Glaz Arena. Pour le reste, Christian Gaudin devrait avoir à sa disposition douze joueurs professionnels la saison prochaine, peut-être treize si un prêt venait à se concrétiser dans les prochains jours. Le groupe sera complété par des joueurs issus de la filière locale. Pour ce qui est des recrues, Senjamin Buric (Zagreb), Igor Anic (Celje), Florian Delecroix (Nantes), Youenn Cardinal (Cherbourg) et Robin Cantegrel (Pontault) seront bien à la reprise en juillet. "On est un peu en délicatesse avec Robin, pour qui évoluer en Proligue est une déception. Mais nous allons discuter avec lui, il a toute sa place dans notre projet ambitieux" espère le président. Quant à la future doublure du néo-international, une décision devrait être prise dans les prochains jours : "Nous avons deux dossiers chauds. Le numéro deux sera, quoi qu'il arrive, un jeune gardien." Jean-Jacques Acquevillo, quant à lui, devrait bien être cessonnais l'an prochain. S'il possédait bien une clause de départ dans son contrat, il semblerait qu'il n'ait pas trouvé de point de chute en Starligue avant la date butoir, prévue hier.
Le staff
Christian Gaudin et Mehdi Boubakar seront bien au sifflet lors du début de la préparation en juillet, c'est une certitude. En revanche, ils seront appuyés par Sébastien Leriche, qui va prendre en charge le centre de formation la saison prochaine pour remplacer Mathieu Lanfranchi. Avec pour rôle de mettre les jeunes pousses dans les meilleures conditions pour venir aider l'équipe première. Avec douze pros maximum sur les feuilles de match, il y aura de la place pour que les jeunes s'expriment l'an prochain. "Sébastien travaillera plus avec Christian et Mehdi que ce que Mathieu ne le faisait. Il entrainera certes le centre de formation et la réserve, mais il sera également amené à apporter des choses sur l'équipe première" confirme Clémenceau. On devrait donc revoir le grand espoir gaucher Mathieu Salou (photo), mais aussi Alexandre Abily, plus souvent la saison prochaine. Robin Dupont-Marion, le produit local de l'aile droite, a en revanche fait ses valises pour Cherbourg.
La perspective de retourner en Proligue
On n'a jamais connu un président sauter de joie à l'heure de retourner jouer en Proligue. Stéphane Clémenceau ne fait, on s'en doute, pas exception. Mais tente désormais, la déception évacuée, de faire contre mauvaise fortune bon coeur. "Cette descente, c'est une manière de solder le passé et de repartir sur un page blanche. Retrouver le plaisir de la victoire, que nous n'avons pas connu souvent lors des trois dernières saisons, va faire du bien à tout le monde, joueurs, staff, mais aussi partenaires et supporters. On sait tous que ce sera très compliqué de remonter, mais il le faudra rapidement. Nos installations, notre histoire nous obligent à retrouver l'élite au plus vite" termine le président. Alors cette descente pourrait-elle être un mal pour un bien ? Réponse dans un an.
Kevin Domas