Starligue
Créteil, mission pas impossible
Dans l'histoire, jamais une équipe ayant fini deuxième de Proligue n'a réussi à se maintenir dans l'élite la saison suivante. Créteil aimerait bien faire mentir cette statistique.
Chartres et Créteil, ou deux approches résolument différentes de la montée en Starligue. Si, dans l'Eure-et-Loir, on a choisi de tout changer du sol au plafond, un peu plus au Nord, on n'a pas changé une équipe qui gagne. "Avec le discours que j’avais tenu l’an dernier, je ne pouvais pas arriver en fin d’année, remercier les mecs d’avoir travaillé en toute confiance et les dégager pour en prendre d’autres avec un meilleur CV" explique Pierre Montorier, l'entraineur cristollien. Lui a vécu une saison en apprentissage accéléré, pour sa première à la tête d'une équipe dont il a porté les couleurs pendant trois ans. Comme son groupe, il a grandi, mûri au cours du dernier exercice jusqu'à finir deuxième du championnat derrière l'intouchable Chartres. Mais la montée a suffi à son bohneur, et à celui de son effectif. Pas au point, néanmoins, que ses joueurs arrivent à la reprise de l'entrainement la tête dans les étoiles. "Ils étaient même un peu trop redescendus de l'euphorie pour certains. J'en ai trouvé quelques-uns préoccupés par ce que la saison allait être, alors j'ai insisté dans mes discours sur la notion de plaisir, j'ai positivé les choses en leur disant qu'on allait passer une bonne saison" continue l'entraineur.
Deux recrues
Une montée est toujours, pour un promu, un moment compliqué à négocier. Mais à Créteil, celle-ci ne s'accompagne pas du remaniement d'effectif souvent observé chez les accédants à l'élite. Seulement deux recrues, Robin Molinié (Chartres) et Adam Bratkovic (Koper). Le premier pour apporter du danger de loin sur la base arrière, le second pour apporter sa vitesse en contre-attaque. Pour le reste, à Créteil, on fera confiance à l'équipe qui a gardé inviolée les portes du palais des sports Robert Oubron la saison passée. "Dans mon histoire, en tant que joueur, j’ai toujours mis en avant le fait que le mec qui travaille va progresser. Je fais la même chose avec mes joueurs" appuie encore Montorier. "Il faut faire confiance aux hommes et pour l'instant, je n'ai pas l'impression de me tromper." Il n'y a, de toute façon, pas forcément de bonne solution quand arrivent les lumières de la Starligue. Alors, pourquoi pas.
Apprendre à perdre
Une chose est sûre, cette saison, pour les Cristolliens, il va d'abord falloir apprendre à perdre. Cinq défaites seulement la saison passée, et pas deux de suite, pas sûr qu'une telle performance soit réalisable cette fois. "Il faudra être capable de continuer à travailler dans la sérénité, de se centrer sur nos performances, de savoir pourquoi on perd les matchs" appuie l'entraineur, qui comptera quand même dans son effectif quelques éléments rodés à l'élite. Mickael Robin, Fabien Ruiz, Antoine Ferrandier, autant de joueurs qui ont connu l'élite il y a quelques saisons et dont l'expérience pourrait se révéler bien précieuse dans la course au maintien. Car, chez les béliers, on ne se voile pas la face. "On veut mettre deux équipes derrière nous au soir de la dernière journée. Bon, si on peut éviter de tout jouer à Chambéry le dernier soir, ça serait mieux" conclut en souriant Montorier. Ce ne sera pas simple pour Créteil, mais ce ne sera pas impossible non plus.
Kevin Domas