Euro (M)
Le Portugal perd le défi tactique face à l'Islande
Au terme d'un gros duel physique et tactique, avec en toile de fond la lutte pour la qualification olympique, l'Islande parvient à prendre le dessus contre le Portugal (25-28).
Le Portugal se sait désormais attendu. La large victoire face à la Suède, pays-hôte, a jeté les projecteurs sur une équipe absente des compétitions internationales pendant près de quinze ans. Mais encore fallait-il confirmer face à l'Islande, qui restait sur deux défaites de rang. Et ça part plutôt mal pour les Portugais, déboussolés en début de rencontre. En attaque d'abord, où Björgvin Pall Gustavsson, le gardien islandais, n'a quasiment rien à faire pendant près de dix minutes. En défense ensuite, où les Islandais parviennent à trouver des failles pour prendre un large avantage en début de rencontre (0-4, 6' ; 1-7, 13'). Paulo Pereira tente beaucoup d'ajustements tactiques, notamment en défense, et l'hémorragie s'arrête, même si les Portugais restent en retrait face à une équipe islandaise qui continue de trouver des solutions (6-11, 20'). Le Portugal parvient à réduire l'écart, mais manque d'égaliser en butant sur Gustavsson (10-11, 25'), inspiré en première période (8 arrêts à 42%). Un but sur la sirène de Fabio Magalhães permet au Portugal de rester au contact (12-14, 30').
L'expérience des cadres islandais a parlé
Au retour des vestiaires, Paulo Pereira sort le jeu à 7 contre 6. La tactique s'avère payante, puisque ses hommes passent devant pour la première fois du match (17-16, 37'). Mais les Islandais s'adaptent : en contre, Gudjon Valur Sigurdsson marque dans le but vide, puis après un mauvais changement de gardien, l'Islande repasse en tête en supériorité numérique (18-21, 42'). Le dernier quart d'heure est serré et stressant, les deux équipes sont au coude à coude au tableau d'affichage (22-22, 49'). Les Islandais, qui restaient sur des fins de match décevantes contre la Hongrie et la Slovénie, sont cette fois plus solides. Les cadres Aron Palmarsson (plusieurs fois bandé à la cuisse en première période) ou Alexander Petersson, ainsi que Gustavsson dans les buts, ont répondu présents dans ce moment-clé. "Nous sommes restés bons pendant 60 minutes, sourit Olafur Andres Gudmundsson. Ça se joue à de petits détails, mais nous sommes restés fidèles à notre tactique toute la rencontre." Des petits détails qui permettent à l'Islande de rester dans la course à la qualification et au ticket pour le tournoi de qualification olympique grâce à ce succès (25-28). "Nous avons trouvé le cœur pour bien se déplacer et défendre proprement, et ce n'est pas facile dans un cinquième match de l'Euro", complète Gudjon Valur Sigurdsson.
Les Islandais retrouvent le sourire après deux défaites de suite. "Nous n'avons pas eu de grosse discussion entre nous avant ce match, ajoute Sigurdsson. L'équipe fonctionne comme une classe d'école, tout le monde est différent et, parfois, il n'y a rien à dire et chaque individualité doit travailler sur lui. J'espère que nous conserverons cet esprit de combat pour les prochains matchs." Dans le camp adverse, la déception prédominait, alors qu'une victoire aurait permis de prendre une véritable option pour une qualification pour un TQO. "Nous sommes entrés très lentement dans notre rencontre, face à une équipe d'Islande rapide et solide, regrette quant à lui Fabio Magalhães. Nous sommes très déçus, nous voulions enchaîner après la Suède." Les Portugais devront faire mieux dans un autre match crucial, mardi prochain contre la Slovénie.
A Malmö, Mickaël Georgeault avec Kevin Domas