Euro (M)
L'Espagne frappe un grand coup
Dans le choc du groupe C à Trondheim, l'Espagne a pris le dessus sur l'Allemagne (33-26). Un résultat qui lui permet d'aborder la suite de la compétition avec ambition.
Les pronostiqueurs ont eu peu de peine à établir les cotes pour les qualifiés de la poule C : entre la Lettonie et les Pays-Bas qui disputent leur première compétition continentale et l'Allemagne et l'Espagne, les deux derniers vainqueurs de la compétition, les deux derniers cités partaient logiquement favoris. Vainqueurs tous les deux par onze buts d'écart jeudi, leur opposition ce samedi n'en était que plus attendue. Mais le choc n'a pas tenu toutes ses promesses, puisque l'écart entre les deux équipes a été plus important que prévu. Et ce en faveur de l'Espagne : les hommes de Jordi Ribera, après cinq premières minutes vierges de but, creusent rapidement l'écart (6-1, 10'). Les Allemands perdent beaucoup de ballons, pendant que les Espagnols maîtrisent leur handball. De plus, Gonzalo Pérez de Vargas réalise un match plein, dégoûtant notamment Uwe Gensheimer sur les jets de sept mètres (2 arrêts sur 3 tentatives). Sur un joli tir de Julius Kühn qui conclut un 5-0, l'Allemagne parvient à rester au contact (10-9, 21'), mais l'Espagne ne tarde pas à réagir pour conserver son avantage à la pause (14-11, 30').
Une défense et un gardien impeccables
Les Allemands restent au contact des Espagnols en début de deuxième période (18-16, 39'), mais la défense espagnole prend finalement le dessus. "Avec la tour à côté, c'était facile !", sourit Viran Morros en évoquant la performance de Gonzalo Pérez de Vargas, l'homme du match (12 arrêts). "On a fait la défense qu'on voulait, celle qui mettait le plus en danger les tireurs allemands, réagit de son côté le gardien espagnol. Je suis content de ma performance, parce que j'ai vraiment envie de jouer un bon championnat." L'écart en faveur de la Roja croît alors fortement, au point de prendre dix buts d'avance sur jeu rapide grâce à Dani Dujshebaev, face à une équipe allemande dépassée (29-19, 51'). "On a fait trop d'erreurs techniques qu'on aurait dû éviter, reconnaît Jannik Kohlbacher, le pivot de la Mannschaft. Maintenant, il faut vite qu'on s'y remette."
Avec un 7/7 au tir d'Alex Dujshebaev, les Espagnols l'emportent finalement de sept buts (33-26), et marquent les esprits dans ce début de compétition avec cette prestation très aboutie. "On a bien préparé le match, on a bien travaillé, déclare Viran Morros. C'est encore tôt, mais c'est une belle victoire pour la confiance. C'est un match qui devrait rapporter des points pour le tour principal, mais il reste beaucoup à faire." Gonzalo Pérez de Vargas va dans son sens : "Avec un championnat comme ça, quand tu joues tous les deux jours avec un niveau si élevé de toutes les équipes, ça fait plaisir de gagner, mais tu te rends compte que tu peux perdre aussi contre n'importe quelle équipe. Donc je suis surtout content pour notre performance, pour la victoire et pour le comportement de l'équipe, mais il faut rester humble et gagner lundi." L'Espagne doit en effet valider sa qualification pour le tour principal face aux Pays-Bas, pour le dernier match du tour préliminaire.
Première pour les Pays-Bas
Plus tôt dans l'après-midi, les Pays-Bas ont remporté le premier match de leur histoire dans un Euro face à la Lettonie (24-32). Les Néerlandais ont dominé les vingt premières minutes des deux côtés du terrain, et un arrêt sur penalty de Bart Ravensbergen permet aux siens de garder cinq buts d'avance après vingt minutes de jeu (5-10, 20'). Le duo Kay Smits (7 buts)-Luc Steins fait des ravages dans la défense lettone, tandis qu'en face, Dainis Kristopans (7 buts) ne peut pas tout faire. En tête de six buts à la pause (10-16, 30'), les Pays-Bas conservent la maîtrise du match en deuxième période, avec un collectif solidaire et cohérent. Les Lettons ne parviennent pas à revenir à moins de trois buts (15-18, 39'), et craquent dans le dernier quart d'heure pour s'incliner de huit buts d'écart. Les Pays-Bas se sont offerts le droit de rêver à une qualification au prochain tour, en cas de victoire face à l'ogre espagnol.
A Trondheim, Mickaël Georgeault