Le monde du handball féminin est sens dessus-dessous depuis hier soir. En cause ? Un communiqué de l’association des joueurs professionnels (AJPH), mettant en cause un club de Ligue Butagaz Energie qui aurait fait pratiquer des “analyses du taux de l’hormone Béta HCG, visant à détecter un état de grossesse, […] sans le consentement des joueuses.” Une pratique complètement illégale, mais dont Arnaud Ponroy, le président de Nantes, le club incriminé, se défend ce matin sur le site de l’Equipe : “C’est complètement débile et malhonnête de la part du syndicat des joueuses, un procès d’intention complètement stupide. […] Ces tests ont bien entendu été faits avec l’aval des joueuses. Certaines que j’ai eues m’ont dit qu’elles avaient eu l’explication du médecin. Pour moi, il n’y a pas de débats, il demande les analyses qu’il pense nécessaires dans le cadre de sa pratique.”
La législation concernant les tests de grossesse ne laisse en tout cas pas grande place à l’interprétation. Une information orale ne suffit pas, une prescription écrite est obligatoire. Celle-ci a-t-elle été réalisée ? Et si oui, a-t-elle été comprise ? La question semble là…“Est-ce que les joueuses sont suffisamment informées, est-ce que des étrangères n’ont pas bien compris, est-ce que les Françaises sont suffisamment sensibles à ce qu’on leur dit… Le médecin fait un avertissement oral. Si maintenant il doit faire signer une décharge, il le fera” continue le président nantais, toujours sur l’Equipe.fr, où il ne laisse pas la place au doute : “Ce n’est pas la demande du président.”
Contactée, l’AJPH maintient sa version. Certaines joueuses auraient bien été prélevées sans en avoir été informées, même oralement. Un discours qui diffère quelque peu des bruits émanant du vestiaire nantais, où on ne veut pas trop s’avancer. “L’AJPH a voulu avertir que des joueuses, peut-être pas toutes, n’avaient pas été informées, même oralement, de la réalisation de ce test. De nos jours, la portée d’un tel acte est énorme, d’autant plus qu’un prélèvement dans ces conditions est complètement illégal” nous explique un représentant du syndicat, tout en précisant qu’aucune plainte n’a été déposée. Et que la fédération avait été mise au courant avant la révélation de l’affaire hier soir. Le club nantais tiendra une conférence de presse en début d’après-midi afin de donner publiquement sa version des faits.
Kevin Domas
Je sais une chose c’est que je ne sais rien.
Il est clair que si jamais certaines joueuses confirment qu’elles n’ont pas été informées, la libération de la parole ne sera pas évidente mais elle doit pouvoir se faire avec le maximum de protection des victimes.
“La législation concernant les tests de grossesse ne laisse en tout cas pas grande place à l’interprétation. Une information orale ne suffit pas, une prescription écrite est obligatoire. Celle-ci a-t-elle été réalisée ? Et si oui, a-t-elle été comprise ? La question semble là…“Est-ce que les joueuses sont suffisamment informées, est-ce que des étrangères n’ont pas bien compris, est-ce que les Françaises sont suffisamment sensibles à ce qu’on leur dit… Le médecin fait un avertissement oral. Si maintenant il doit faire signer une décharge, il le fera” continue le président nantais”
Pas très convaincant quand même sur le fait que certaines joueuses n’auraient pas bien compris…