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LBE - Mérignac

P.Morganti : "Personne n'est à l'abri économiquement"

, par Dalibor

Mérignac est certainement dans la position la plus inconfortable de la Ligue Butagaz Energie. Assuré de finir dernier du classement général à trois journées de la fin de la saison régulière, le club aquitain doit attendre patiemment les décisions fédérales pour savoir de quoi son avenir sportif sera fait. Maintien immédiat en LBE ? Bagarre en play-downs ? Descente immédiate en D2F ? Mais au-delà du terrain, c'est l'aspect économique qui inquiète Pascal Morganti, le vice-président délégué au développement du MHB.

"Le vrai sujet aujourd'hui, c'est celui-ci : les clubs de LBE vont-ils réussir à se relever économiquement de cette crise ? Pour moi, tout le monde est concerné."

Deux semaines après l'arrêt toujours provisoire du championnat, le ton est grave pour Pascal Morganti. Le Mérignac Handball, comme beaucoup d'autres entités de l'élite, a compté cette saison sur 120 partenaires privés pour boucler 50% de son budget. "D'ici quelques semaines, toutes les entreprises penseront à relancer leurs activités économiques, à faire des économies, explique-t-il. La problématique est similaire pour les subventions octroyées par les collectivités publiques. Ce qui implique que, nous, clubs allons devoir revoir nos dépenses, revoir nos budgets."

Cette saison, le budget minimum pour évoluer en LBE était fixé à 700 000€. Mérignac, petit poucet du championnat, avait réussi à boucler le sien à hauteur de 1.1 millions."Si notre budget devait baisser de 20%, cela deviendrait très compliqué, analyse Pascal Morganti. Mais avec cette crise, je crains même que nous devions retrouver la saison prochaine un budget équivalent à celui que nous avions il y a 3 ou 4 ans..."

Dès l'annonce de la suspension du championnat, tous les clubs ont dû indiquer à la Fédération leurs pertes potentielles en cas d'arrêt définitif. "Pour Mérignac, si le championnat devait s'arrêter, nous perdrions entre 30 et 50 000€, soit entre 5 et 10% de notre budget annuel", affirme le vice-président. Et si le championnat devait reprendre ? "Demander au public, confiné depuis des semaines, de s'enfermer dans des salles juste après l'épidémie de Covid-19, sans masque de protection, en plein mois de juin... Répondrait-il vraiment présent ?"

Alors, en plus de la place de lanterne rouge en championnat avant la coupure, les dirigeants mérignacais sont inquiets en coulisses. "Si nous restons en D1, nous serons très contents et si nous devons descendre en D2, nous nous battrons pour remonter. De toute façon, nous avons bâti un projet sur plusieurs saisons, poursuit-il. Mais, économiquement, nous ne ferons pas n'importe quoi car l'objectif sera toujours de garder les finances du club saines"

Pour la saison prochaine, plusieurs options sont sur la table dont l'élargissement du nombre de clubs en première division : de 12 à 14 équipes. "Mais il ne faudrait pas que le championnat se termine à huit, avertit le vice-président du MHB. Si le championnat débute à 14, voire même à 12 comme cette saison, mais qu'une partie reste sur le bord de la route en cours d'année, quel intérêt ?"

"Personne n'est à l'abri, conclut Pascal Morganti. Et ce sont tous les acteurs du handball qui devront travailler ensemble pour se relever au mieux de cette crise."

Clément Domas

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