Biélorussie
La vie "tout à fait normale" de William Accambray
Alors que la totalité de l'Europe du handball est complètement à l'arrêt, et ce pour encore plusieurs semaines, on joue encore dans un pays : la Biélorussie. C'est là-bas qu'évolue William Accambray, avec son club du Meshkov Brest.
"Il ne se passe rien de spécial, on vit normalement. Des dispositions ont été prises, les frontières du pays ont été fermées, certains événements ont été annulés, mais plus dans la région de Minsk. De notre côté, on s'entraine tous les jours, ce matin j'étais encore à la salle. Tous les matchs de championnat sont maintenus pour le moment. On peut s'attendre à des annulations, mais à l'heure qu'il est, tout doit se dérouler comme prévu. Je ne sens pas spécialement d'inquiétude de la part de qui que ce soit. Des précautions sont prises, il y a du gel hydro-alcoolique un peu partout, quelques personnes portent des masques mais la Biélorussie a l'avantage d'être un pays très peu touristique, surtout quand on compare à l'Espagne ou la France. Il y a une cinquantaine de cas dans tout le pays et on ne sent aucune psychose, les supermarchés tournent normalement, les gens se baladent et vont au restaurant comme s'il ne passait rien."
"Aucun joueur n'a demandé à rentrer dans son pays"
"Aucun joueur n'a demandé à renter dans son pays, mais je ne suis pas sûr que le club l'aurait permis, à moins qu'il y ait un problème dans une des familles. Pour le moment, on est encore en activité, on est salarié du club, on est payé pour jouer et on doit le faire. Il n'y a que Darko Djukic qui vient d'être papa qui est rentré en Serbie, qui est resté une dizaine de jours mais qui est revenu. Il a du passer par un paquet de correspondances mais il est de nouveau ici depuis 48 heures. Quand on regarde ce qu'il se passe en France, on voit bien que tout et n'importe quoi circule. J'ai eu les membres de ma famille au téléphone, tout le monde se porte bien et c'est le principal. Tout le monde reste confiné et c'est le mieux. Je ne me fais pas de souci, si tout le monde respecte les consignes. Et moi, je suis mieux ici qu'en France, de ce que je peux voir."
"Je sens que ça fascine tout le monde"
"Le championnat peut aller jusqu'au bout. Si on doit ne pas aller au bout, ça partira de décisions gouvernementales, ça sera pareil en France. Pour le moment, on ne joue même pas à huis-clos. Le seul où il n'y avait pas de spectateurs, c'était le match de SEHA League quand on est allé à Zaporozhye, au moment où la psychose explosait un peu partout. Ici, les matchs sont maintenus, tout le monde vient, tout est tout à fait normal. Les gens avec qui je suis en contact m'envoient des messages tout le temps en me demandant pourquoi je ne suis pas confiné et pourquoi on joue encore. Les gens ne comprennent pas mais pour moi, je ne fais que suivre mon train-train quotidien. Par contre, je sens bien que ça fascine tout le monde, tous les médias français m'appellent !"
Propos recueillis par Kevin Domas