LSL
Bilan d'une saison écourtée (1/2)
La saison de Starligue est officiellement terminée depuis cette semaine. L'occasion de revenir sur les parcours des quatorze équipes engagées, avec pour commencer la deuxième partie du classement.
Difficile d'établir le bilan d'une saison terminée dans de telles situations. Les équipes auraient-elles tenu sur la longueur sur les 8 dernières journées ? Les européens auraient-ils su gérer les deux calendriers ? Les matchs restants auraient-ils pu être décisifs ? Toujours est-il que les 14 équipes resteront dans l'élite et chercheront à construire sur leurs réussites, ou leurs déceptions. Première partie avec les sept derniers du classement, avec notamment un bas de tableau très dense !
14. Créteil, une ironique première historique
4 victoires, 1 nul, 13 défaites. 11ème attaque, 14ème défense du championnat.
Malgré la dernière place, Créteil aura réussi quelque chose d'historique : se maintenir en étant le deuxième promu. Ce n'était jamais arrivé jusqu'à présent, et cela est possible grâce au contexte particulier de cette fin de saison. Cette équipe a parfois été surprenante en allant chercher des victoires inattendues, hors de ses bases. Sa première victoire a eu lieu à Nîmes, sur le score de 29-35, et une deuxième victoire à l'extérieur du côté de Chartres, 30-29 lors de la dernière journée. Entre temps, Créteil a aussi remporté 2 victoires à domicile : contre Ivry (27-24) et Istres (27-26), en plus d'un match nul contre Chambéry plus tôt. Le club cristolien n'a jamais lâché à l'image de ses 2 victoires sur les 2 derniers matchs. Ce qui lui a permis de recoller à Tremblay, et revenir à 4 points du premier non-relégable. A noter qu'avec 9 points, les hommes de Pierre Montorier illustrent la densité du bas de tableau. Hormis les 11 points de Tremblay en 2016 (mais 8 matchs en plus), il faut remonter jusqu'à 2012 pour trouver un 14ème si prolifique (Nîmes était descendu avec 17 points).
A Créteil, on retrouve un quatuor de buteurs, tous assez proches au niveau du classement des joueurs les plus prolifiques. En effet, les 4 se situent entre la 17ème et la 24ème place. Il s'agit de Boïba Sissoko (75 buts), Valentin Aman (73 buts), ainsi qu'Etienne Mocquais et Robin Molinié à 69 buts chacun. Lors de la victoire à Nîmes, le duo Sissoko-Molinié s'était distingué avec 19 buts à eux-deux : 10 pour Sissoko, 9 pour Molinié.
13. Tremblay, une saison décevante
4 victoires, 1 nul, 13 défaites. 12ème attaque, 13ème défense du championnat.
Même si le maintien est assuré avec la fin du championnat, le classement de Tremblay est une petite déception après avoir été une belle surprise la saison dernière. Seulement 4 victoires et 1 nul pour 13 défaites, au même titre que le dernier du championnat. Leurs 4 victoires se sont effectuées à domicile : Contre Toulouse (J1, 31-22), contre Créteil (J7, 23-21), St Raphaël (J14, 34-31) et enfin contre Chambéry lors de l'avant-dernière journée(J16, 29-27). Quant au match nul, il a eu lieu à l'extérieur, sur le terrain de Chartres 23-23. Concernant les autres compétitions, le club francilien a été éliminé en 8èmes de finale de la Coupe de France par Chartres 30-33. En coupe de la Ligue, l'élimination a été plus rapide, dès le 2ème tour, par Créteil 27-28.
A l'image de cette saison plutôt moyenne, le premier joueur tremblaysien au classement des buteurs se retrouve à la 41ème place. Il s'agit de la bonne pioche Luka Brkljacic avec 58 buts, suivi de près par Pedro Portela, auteur de 56 buts. Bien que le club ne soit que 13ème au niveau de la défense, le gardien et capitaine Patrice Annonay réalise une bonne saison et a porté son équipe dans ses périodes de doutes. Il est le 7ème gardien avec 135 arrêts mais un pourcentage d'efficacité à 31,69 %. Il réalise 4 matchs à 15 arrêts ou plus et c'est lors de ces 4 matchs que Tremblay a pris un point ou plus. Notamment à Chartres, où il réalise 17 arrêts, son plus gros total de la saison.
12. Ivry, un danger pour tout adversaire
6 victoires, 1 nul, 11 défaites. 10ème attaque, 10ème défense du championnat.
L'US Ivry a réalisé une saison faite de hauts et de bas. Son 1er point accroché face à Aix lors de la 3ème journée inaugure une série de 5 matchs sans défaite où les Val-de-Marnais font tomber notamment Saint-Raphaël et Chambéry. A la 6ème journée, Ivry est dans le top 5. C'est alors que les hommes de Sébastien Quintallet vont perdre leurs 7 derniers matchs de la première partie de saison, face aux gros, mais aussi 3 rencontres décisives face à Istres, Chartres et Créteil. La seconde partie de saison pose de meilleures bases avec un retour triomphant en dominant Montpellier (J13, 30-25) et d'autres points pris face à St Raphaël et Toulouse.
Malgré un gros passage à vide entre octobre et décembre et une 12ème place identique à celle de l'exercice précédent, les Rouges et Noirs ont réalisé une saison très correcte, avec 2 victoires de plus que sur l'ensemble de la précédente. Cette réussite n'est pas étrangère à la très belle saison de deux fortes individualités. Le capitaine et futur montpelliérain Benjamin Bataille, second meilleur buteur du championnat avec 110 buts (6 buts/match avec des pointes à 13 et 14 buts face à St Raphaël et Toulouse lors des dernières journées), et le gardien Mate Sunjic qui termine tout simplement meilleur gardien de l'exercice avec 179 arrêts (10 arrêts/match), soit seulement 41 de moins que sur l'ensemble de la saison passée.
11. Istres, une belle confirmation
6 victoires, 1 nul, 11 défaites. 13ème attaque, 8ème défense du championnat.
Tout comme Ivry, le collectif provençal a su montrer que le bas de tableau pouvait embêter les gros. Avec autant de victoires que l'année précédente mais 8 matchs de moins, les hommes de Gilles Derot ont montré un beau visage sur l'ensemble de l'exercice. Leur recrues ont joué un rôle important dans cette réussites, avec les belles révélations de l'ailier droit Rasmus Nielsen (82/111) en France et Andrea Parisini (58/72) en LSL. Cette saison aura aussi été celle de l'éclosion pour le jeune Medhi Harbaoui dans les buts (106 arrêts), qui s'est vu confier beaucoup de responsabilités et a su progresser au contact d'Arnaud Tabarand (87 arrêts).
La saison istréenne a notamment été marquée par une victoire historique à Montpellier lors de la J15 (27-28), précédée à l'aller par un match nul (J7, 25-25). De plus, les matchs face aux concurrents directs ont été relativement bien négociés en première partie de saison, avec seulement une défaite face à Chartres et des victoires face à Tremblay, Créteil et Ivry. Le collectif a néanmoins été plus en difficulté face aux équipes de milieu/haut de tableau fin 2019 (1 seule victoire en 6 matchs sur novembre/décembre), ce qui explique leur 11ème place.
10. Chartres, la saison diesel
6 victoires, 2 nuls, 10 défaites. 9ème attaque, 11ème défense du championnat.
9 recrues, dont le coach, 14 nationalités différentes, ... Ce sont les enjeux qui étaient posés du côté de l'Eure-et-Loire en début de saison. Si à cela, on ajoute les blessures de Sergiy Onufriyenko, Vasja Furlan, Dan Emil Racotea, ou encore l'indisponibilité de Wael Jallouz, on obtient une équation bien compliquée à résoudre. Malgré tout, les hommes de Toni Gerona négocient bien leur premier grand rendez-vous face à Créteil (J2, 26-27) puis face à Istres (J6, 25-23). Sans briller en première partie de saison, les points sont pris face aux concurrents directs. Mais en février, c'est une toute autre équipe qui retrouve les terrains. Manquant de peu d'accrocher les nantais chez eux, Chartres va ensuite rouler sur Chambéry, Istres et Toulouse grâce à son excellente attaque et fait une remontée fulgurante au classement. Une dernier match mal négocié face à Créteil (J18, 29-30) vient balancer un tableau plus réjouissant qui donne de l'espoir pour la saison prochaine.
Du côté des individualités, Morten Vium a brillamment voyagé depuis Ivry (106/135, dont 47 pénaltys) et n'aurait pas été loin de réaliser sa meilleure prestation depuis son arrivée en France. Vanja Ilic sur l'autre aile s'est également montré très fiable (76/115). On notera aussi le premier contrat pro d'Yvan Vérin qui s'intègre petit à petit dans l'effectif, et la complémentarité des gardiens Nebojsa Grahovac et Kim Sonne-Hansen.
9. Chambéry, loin des espérances
6 victoires, 2 nuls, 10 défaites. 7ème attaque, 3ème meilleure défense du championnat.
Après une très belle saison 2018-2019, ponctuée d'une Coupe de France, les attentes du club autour du club étaient importantes. Cependant, on ne peut pas dire que les résultats ont répondu à ces attentes. Ce classement est dû en partie à une première partie de saison très compliquée avec seulement 2 victoires et 1 nul sur les 12 premiers matchs. Avant l'arrêt du championnat, le club savoyard avait retrouvé quelques couleurs à domicile avec 2 victoires contre des clubs européens : Montpellier avec un succès 27-24 et Aix avec une large victoire 30-22. Chambéry avait toutefois réussi à se hisser au Final Four de Coupe de la Ligue après un succès 28-25 à Istres et aurait dû affronter Nantes en demi, une bien maigre consolation.
Si la saison a été globalement moyenne, un joueur s'est particulièrement distingué au sein du club chambérien, il s'agit de l'ailier droit monténégrin Fahrudin Melic. Avec 92 buts en 17 matchs, il se classe 7ème meilleur buteur du championnat. Sa performance la plus notable s'est déroulée le 4 mars dernier en inscrivant 13 buts face à Aix.
8. Saint-Raphaël, une saison en dents de scie
7 victoires, 1 nul, 10 défaites. 6ème attaque, 12ème défense du championnat.
Il y a deux saisons, Saint-Raphaël se qualifiait pour la coupe EHF. Depuis, le club varois stagne dans le ventre mou du classement. Le début de saison a été très compliqué avec 5 défaites lors des 5 premières journées. C'est face à Montpellier que Saint-Raph' prend son premier point avec un match nul (J6, 25-25), puis sa première victoire à Aix lors de la journée suivante (J7, 27-25). Le début d'une belle remontée avec 5 matchs de suite sans défaite au total. Dans les autres compétitions, Saint-Raphaël a connu sa bête noire : Dunkerque ! Une défaite face à cette équipe au 3ème tour de Coupe de la Ligue 25-27, mais-aussi en 8èmes de finale de coupe de France sur le score de 27-31. En championnat aussi, Dunkerque avait emporté les deux points face aux Varois (J5, 27-25).
Meilleur buteur de l'histoire du championnat, Raphaël Caucheteux a illuminé une fois de plus cette saison. A 34 ans, l'ailier gauche termine meilleur marqueur pour la saison 2019-2020 avec un total de 145 buts soit une moyenne de 8,06 buts par match. Il remporte cette distinction pour la 3ème fois consécutive. Mihai Popescu se situe à la 6ème place du classement des gardiens au plus grand nombre d'arrêts avec un total de 137 arrêts et une efficacité à 29%. Ce sont sur les arrêts de jets de 7 mètres que les portiers raphaëlois se distinguent. Ils en comptabilisent 21 à eux deux : 11 pour Alexandre Demaille et 10 pour Popescu.
A. Riotte et A. Piollat