LSL
Bilan d'une saison écourtée (2/2)
Deuxième volet du bilan de la saison de Starligue club par club suite à la fin prématurée de la saison. Avec le haut de tableau, le ton est globalement à la satisfaction, malgré le sprint final avorté.
Comme pour le bas du classement, il est là aussi compliqué de construire un bilan d'un exercice inachevé, puisque le sprint final européen tant attendu n'a pas eu lieu et qu'on ne sait pas, par exemple, ce qu'il serait advenu du parcours des clubs engagés sur différents fronts. Néanmoins, les conditions sanitaires globales imposaient la fin anticipée de la saison 2019-2020 de Starligue. Et on peut donc tirer des enseignements sur les performances des différentes équipes qui ont bien performé cette saison.
7. Dunkerque, du mieux
7 victoires, 1 nul, 10 défaites. 14ème attaque, 2ème meilleure défense du championnat.
Après une saison loin de leurs standards et une bien maigre 10ème place, Dunkerque a connu du mieux cette saison avec cette 7ème place. Le club ne comptabilise qu'une victoire en moins par rapport à la saison dernière avec 8 matchs en moins. Il a approché l'Europe sans pouvoir l'atteindre et est resté longtemps bloqué à 3 points de cette fameuse 5ème place qualificative, dû en partie aux 3 défaites consécutives de cette fin de saison : Face à Nantes (J16, 15-34), à Nîmes (J17, 30-28), et face à Istres (J18, 24-26). Réputé pour avoir une défense solide et une attaque fébrile, l'USDK a confirmé ce statut en cette saison tronquée en étant la deuxième défense du championnat mais la dernière attaque. Concernant les autres compétions, le club nordiste a été éliminé en quarts de finale de la Coupe de la Ligue après une défaite face à Nantes, tout comme en Coupe de France, éliminé à Paris au même stade.
Côté joueur, le premier buteur dunkerquois ne se retrouve qu'à la 22ème place. Il s'agit d'Haniel Langaro avec 70 buts et qui devrait s'en aller du côté de Barcelone la saison prochaine. Cette saison aura permis de voir à l’œuvre le jeune arrière droit, Gabin Martinez, âgé de 19 ans. Auteur de bouts de match, il aura montré une partie de ses gammes avec 18 buts inscrits. La performance des gardiens a été plutôt moyenne pour le club, Samir Bellahcene tournant à 26,73% de tirs arrêtés pour 110 arrêts et Oleg Grams avec 63 arrêts pour une efficacité à 29,87%. Une trêve pour mieux repartir ?
6. Aix, au pied du top 5
8 victoires, 2 nuls, 8 défaites. 8ème attaque, 5ème meilleure défense du championnat.
Avec un recrutement ambitieux et d'expérience, on attendait beaucoup du PAUC, tant sur la scène nationale qu'européenne. Et malgré, on l'imagine, une déception quant à une 6ème place, des progrès significatifs sont observés sur le terrain. Contrairement aux saisons précédentes, très peu de points sont laissés en route face aux équipes de bas ou même de milieu de tableau. Sur tous les points perdus par les joueurs de Jérôme Fernandez, seuls 5 le sont face à des équipes hors du top5 (nul face à Ivry, défaites face à St Raphaël et Chambéry). La reprise a été plus compliquée avec des défaites face à Paris et Nîmes, puis Chambéry et la formation provençale se retrouvait donc à 18 points à 8 journées de la fin, à 10 points de son total de la saison précédente.
Cette saison, Nicolas Claire (67/99) s'est brillamment intégré en prenant les clés du jeu, bien soutenu par Baptiste Bonnefond. Les deux hommes figurent dans le top3 des buteurs de leur équipe, juste derrière Gabriel Loesch (74/103). Côté pépins physiques, on regrettera les blessures de Karl Konan et Vid Kavticnik, qui n'ont tous les deux pu être présents que sur 10 feuilles de match, et pas toujours à leur plein potentiel. Enfin, comment parler de la saison aixoise sans évoquer Wesley Pardin ? 3ème gardien au nombre d'arrêts avec 175 arrêts, meilleur gardien au nombre d'arrêts par match (10,3), l'international français était bien parti pour battre son record en 1ère division (227 arrêts en 2015-2016 avec le Fénix).
5. Toulouse, la bonne alchimie
9 victoires, 2 nuls, 7 défaites. 5ème meilleure attaque, 9ème défense du championnat.
Avec le 10ème budget du championnat, le Fenix de Toulouse est sans conteste la bonne surprise de cette édition 2019-2020. Grâce à un recrutement très astucieux, les hommes de Phillipe Gardent ont su proposer une attaque inarrêtable, mettant en valeur les qualités de son effectif. En tête de file, le néerlandais Luc Steins a explosé aux yeux du grand public. Très bon à Massy en Proligue, plus discret du côté de Tremblay, le jeune demi-centre a apporté sa vitesse et sa précision pour dynamiter nombre de défenses de Starligue. Autre bonne pioche, l'ex-grenoblois Ayoub Abdi a tenu le poste d'arrière droit avec brio, suite à la blessure de Pierre Soudry. Enfin, le gardien Jeff Lettens réalise la plus grosse saison de sa carrière avec déjà 169 arrêts, ce qui surpasse déjà les totaux de ses saisons précédentes et lui vaut une 4ème place au classement des gardiens.
En première partie de saison, le Fenix est sûr de son jeu. Seuls Paris et Montpellier en viennent à bout, Nîmes et Aix ne parvenant qu'à prendre un point. L'apogée de la réussite occitane éclate lors de la 7ème journée, où les bleus et blancs vont écraser les Nantais dans leur antre, avec une prestation magistrale de Luc Steins (J7, 26-34). Néanmoins, le retour de la trêve hivernale montre une toute autre dynamique. Une défaite compréhensible face à Paris, une panne offensive impressionnante face à Saint-Raphaël (J15, 20-18) puis des défaites face à Chartres et Ivry ont fait fondre toute l'avance du Fenix sur son premier poursuivant, mais il conserve sa 5ème place. Malgré tout, les Toulousains n'étaient, à la 18ème journée, qu'à 3 points de leur total de la saison passée.
4. Montpellier, bien mais sans plus
10 victoires, 2 nuls, 6 défaites. 4ème meilleure attaque, 4ème meilleure défense.
Si en apparence le classement semble être bon avec cette 4ème place, il l'est bien moins sur le papier. En outre notamment, un gros passage à vide entre la 13ème et la 16ème journée où le club a concédé 4 défaites consécutives : 28-29 face à Nantes, 30-25 à Ivry, 27-28 face à Istres, 27-24 à Chambéry. Une incompréhension totale pour un club tel que Montpellier. Les deux victoires à domicile qui ont suivi auront permis toutefois aux Montpelliérains de se maintenir parmi les clubs qualifiés en Europe. Si le club a été éliminé en Coupe de la Ligue, il était toujours en lice en Coupe de France puisqu'il devait affronter le PSG en demies, mais aussi en EHF Champions League où il était qualifié pour les huitièmes de finale.
Revenu cette saison en France, Hugo Descat aura marqué de son empreinte la saison héraultaise. Il termine au pied du podium au classement des meilleurs buteurs avec 103 réalisations. Il est la bonne pioche du MHB cette saison. Preuve en est avec 4 matchs où il termine à plus de 10 buts notamment à Toulouse avec un sans-faute (11/11). Marin Sego a plutôt bien réussi la succession de Vincent Gérard avec 134 arrêts en 18 matchs, et tourne donc à une moyenne de 7,44 arrêts/matchs mais se situe à 27% d'efficacité environ.
3. Nîmes, la confirmation
12 victoires, 2 nuls, 4 défaites. 3ème meilleure attaque, 7ème défense du championnat.
Ces 3 dernières saisons, Nîmes progresse considérablement, et cette saison semble être celle de la confirmation au plus haut niveau français. 22 points en 2017, 27 en 2018, 36 en 2019 et déjà 26 en 18 journées pour 2020. En effet, la saison de l'USAM semble jusqu'ici excellente. Des victoires face à Nantes et Montpellier, des victoires maîtrisées face aux équipes de bas de tableau, ... Du côté des points perdus, on compte 2 matchs nuls face aux Chambéry et Toulouse de début de saison, 2 défaites face à Paris, mais aussi 2 défaites plus frustrantes : l'une à St Raphaël (J13, 30-27), et l'autre, bien plus surprenante, à domicile face à Créteil (J3, 29-35). Des défaites à posteriori frustrantes, mais qui mettent aussi en lumière le peu de rendez-vous manqués par la Green Team.
Cette constance a été possible par un collectif mobilisé de joueurs talentueux, avec évidemment le futur parisien Elohim Prandi (94/152), mais aussi une vraie répartition des dangers, avec Nyateu, Tobie ou encore Acquevillo sur la base arrière (61, 60 et 40 buts) et des ailiers toujours efficaces avec Sanad, mais aussi Michael Guigou (58/75), qui s'est brillamment intégré aux côtés du capitaine. Bien sûr, le poste de gardien n'est pas en reste avec la très belle saison de Rémi Desbonnet, 2ème meilleur gardien à 178 arrêts (9,9 arrêts/match). La perte de Prandi sera une réelle épreuve à surmonter, mais le collectif gardois a des ressources et peut espérer de belles choses du côté de l'égyptien Mohammed Hesham Elsayed, arrivé à la trêve hivernale et MVP du dernier mondial U19.
2. Nantes, l'intégration réussie
14 victoires, 1 nul, 3 défaites. 2ème meilleure attaque, meilleure défense du championnat.
Du côté du H, beaucoup d'incertitudes pesaient autour de cette saison. Le président, Gaël Pelletier, ne voulait pas entendre parler d'une saison de transition, où des résultats moins bons auraient été acceptés. Et en effet, Nantes a fait honneur à sa réputation et a su tenir dans une Starligue qui ne lui a pas fait de cadeaux. Battu de 3 buts à Paris (J2, 32-29) et d'une simple longueur par Nîmes (J8, 26-25), le seul réel raté de la saison des Violets est le lourd revers face à Toulouse (J7, 26-34). Les Nantais sont même les seuls à être parvenus à accrocher un point au PSG, lors de l'avant-dernière journée (J17, 29-29).
En attendant de connaître leur sort pour les compétitions européennes, les joueurs d'Alberto Entrerrios peuvent de leur côté être fiers de leur saison.
Les recrues du H ont pour certaines beaucoup fait parler pendant l'intersaison, et elles ont pour beaucoup confirmé leurs attentes. Dans la cage, Emil Nielsen aura porté son équipe durant toute la saison, et se place à la 5ème place des gardiens (161 arrêts) alors même qu'il partageait le poste avec Dumoulin. Sur le terrain, Aymeric Minne a su trouver sa place et devenir le réel patron du jeu nantais, dans un rôle de distributeur et mais aussi de buteur (12/13 lors de la J14 face à Chartres, 33-31). Enfin, Valero Rivera est le meilleur buteur violet avec 99 réalisations, tandis que Nicolas Tournat, pour sa dernière saison en France, était sur d'excellents standards avec 83 buts à près de 80% de réussite.
1. Paris, comme une évidence
17 victoires, 1 nul, 0 défaite. Meilleure attaque du championnat, 6ème défense du championnat.
Sans contestation possible, le PSG remporte le titre de Lidl Starligue, le 6ème consécutif. Seul Nantes aura réussi à prendre un point au club francilien avec un match nul (J17, 29-29).
La saison a été maîtrisée notamment offensivement en terminant première attaque avec une moyenne de 35,3 buts par match. C'est à Tremblay, le 12 décembre, que Paris a inscrit le plus de buts avec un total de 41 buts. Cependant, ce match a montré aussi les "problèmes défensifs" du club avec 32 buts encaissés, et donc que la 6ème défense du championnat. Dans les autres compétitions, aucun couac puisque le club était encore sur tous les fronts : Coupe de la Ligue, Coupe de France et EHF Champions League.
Plusieurs joueurs sont à mettre en valeur dans cet effectif. Nous pouvons citer notamment Rodrigo Corrales, 9ème au classement des meilleurs gardiens au nombre d'arrêts mais 1er au niveau de l'efficacité avec plus de 36% de tirs arrêtés. 2 de ses plus grosses performances se sont déroulées face à Aix avec 35 arrêts cumulés. Le portier espagnol rejoint Veszprém pour la saison prochaine. Il y a aussi l'indéboulonnable Mikkel Hansen qui tourne à une moyenne de 7,08 buts par match et 77% d'efficacité au shoot, même si beaucoup d'entre eux sont inscrits sur jet de 7 mètres.
A. Riotte et A. Piollat