LSL - J8
Chambéry coule face à Nantes
Cette fin de 8ème journée a montré des victoires écrasantes des équipes visiteuses. Istres a frappé un grand coup à Créteil, tout comme St Raphaël à Tremblay, et Nantes a pu célébrer le retour d'Olivier Nyokas, au Phare.
Avec Javier Borragan, Geoffroy Carabas et Aymeric Anzuini absents, l'US Créteil qui a joué ce dimanche n'avait rien à voir avec l'équipe qui montrait un si beau visage lors de ses précédentes sorties. Face aux Istréens, orphelins d'Oussama Hosni, les Bleu et Blanc ont été totalement dépassés en première période.
Les Provençaux, 3ème défense du championnat, ne ternit pas sa réputation et présente une défense bien en place, mobile et agressive sur leurs adversaires, et Arnaud Tabarand est impeccable derrière (55% d'arrêts en première période !). Mais au-delà de la défense violette en place, on ne peut que souligner les trop nombreuses pertes de balles, et ce des deux côtés du terrain. Sur la seule première période, on compte 10 ballons perdus pour Créteil, et 7 pour Istres. Pourtant, ce sont les hommes de Gilles Derot qui profiteront largement de la situation, en profitant de chaque ballon récupéré pour punir leurs adversaires. Très vite, un écart impressionnant est creusé et seul Robin Molinié marque 3 buts entre la 2ème (2' : 2-2) et la 25ème minute (25' : 5-13).
On notera qu'en l'absence de Hosni, la recrue monténégrine Risto Vujacic a su vraiment se mettre en lumière (6/7), marquant ses premiers buts dans le championat (0/6 avant ce match). Sur la sirène, les Violets s'offrent même le prestige de marquer leur 15ème but sur un jet franc direct de Torben Petersen, entré en fin de période. Avec de très nombreuses montées de balles manquées et de pertes de balles, Créteil ne peut espérer mieux à la mi-temps d'un retard de 8 longueurs (MT : 7-15).
En deuxième période, si les locaux montrent un meilleur visage, l'écart est trop important. Antoine Ferrandier (10/16), patron de cette équipe, s'illustre à la marque avec 7 réalisations dans le second acte, et ramène son équipe à seulement 3 longueurs dans le money time (55' : 20-23). Mais cela ne suffira pas, et son équipe s'incline (SF : 23-27). Chez les Istréens, on notera les belles performances du demi-centre Guillaume Crépain, qui signe son record cette saison (8/9). Au classement, les Violets prennent de l'air en remontant à une temporaire 7ème place.
Saint-Raphaël déroule
Nantes ne laisse rien au hasard en Savoie
Après Aymeric Minne, de retour lors de la défaite face à Limoges, c'était au tour d'Olivier Nyokas de retrouver les terrains. Face à une équipe de Chambéry peu à son avantage, les Nantais prennent le match par le bon bout, avec une très belle activité des droitiers Lazarov et Augustinessen (7' : 2-5). Pourtant, l'écart ne se crée pas immédiatement, loin de là. Avec une avance de deux buts, c'est la 15ème minute qui verra le tournant du match.
Sur une dangereuse faute d'Alejandro Costoya sur le bras d'Ovnicek, l'arbitre dégaine le carton rouge. Et si les Savoyards étaient déjà en grande difficulté offensive, il va s'ensuivre une réelle domination nantaise sur la fin de mi-temps. Les Jaune et Noirs ne marquent plus, tirant hors cadre ou arrêtés par Nielsen (41% dans le premier acte), tandis que les Violets mitraillent par Minne, Briet ou sur contre-attaque. A la pause, l'addition est déjà extrêmement lourde (MT : 10-20). "Ça fait longtemps qu'on n'a pas joué, ça fait longtemps qu'on n'a pas gagné aussi, donc on est rentrés sur le terrain avec beaucoup de détermination, s'exprime Aymeric Minne à la pause. Comme on a récupéré beaucoup de monde, on fait plus tourner qu'au mois d'octobre, et on prend vraiment beaucoup de plaisir. Ce n'est pas fini, mais je pense que ça va le faire, et on va rester sérieux jusqu'au bout."
Sans surprise, les visiteurs déroulent durant la seconde période et maintient son écart de 10 buts. Tous les Nantais ont leur temps de jeu, Dumoulin entre à la place de Nielsen pour le dernier quart d'heure, tout comme Matteo Fadhuile et Lucas De La Bretèche qui viennent participer à la fête. Côté Chambérien, les jeunes entrent également sur la fin de la rencontre, l'occasion pour Matthieu Vigneron de se mettre en lumière et au jeune demi-centre Ezra Ackah de marquer son premier but en Starligue. On saluera enfin la performance de Benjamin Richert, auteur de 6 buts sur ses 8 tentatives (SF : 26 -35).
"On ne se cherche absoluement pas d'excuses, mais c'est vrai que ça fait un mois que c'est un peu compliqué pour nous, explique Alexandre Tritta en fin de rencontre. On ne s'est pas entraînés depuis 3 semaines, on avait 12-13 joueurs malades, on a en plus quelques blessés qui se sont rajoutés, ... On s'attendait à un gros combat, à être dans le dur physiquement, on l'a été. Et totu ça fait qu'on a rendu une prestation un peu ridicule, mais Nantes est une équipe solide. Bravo à eux, nous on va se remettre au travail, et j'espère qu'on va récupérer tout le monde, récupérer le rythme pour se remettre dans le droit chemin." Un ton morne qui contraste avec la joie de Thibault Briet, à l'aise au micro de BeIn Sports et tout sourire après le large succès de son équipe : "C'était important qu'on s'y remette, on a été sérieux d'entrée, on a fait tourner et on a bien géré ce match. Avec les retours de tout le monde, on a retrouvé notre joie collective et ça fait du bien !"
Avec cette défaite, Chambéry reste englué à la place de premier non-relégable à 3 points pour 5 matchs joués. Le H, avec 6 matchs joués et 9 points, reprend la 3ème place et reste en bonne position pour déloger Limoges de la place de dauphin.
Le président chambérien tire la sonnette d'alarme
A la pause, aux micros de BeIn Sports, le président chambérien Alain Poncet était interrogé sur la situation du club actuellement. Médusé, le dirigeant ne livre pas un constat très optimiste. "Les emmerdes ça vole en escadrille, et on est en plein dedans, ironise-t-il tristement. Mais pleurer ça bouffe de l'énergie pour rien, autant passer notre énergie à reconstruire. A huis clos, on a mis ces drapeaux des Fregas et des Fondus, c'était un signal pour nos supporters. Pour leur montrer qu'ils nous manquent et qu'on a hâte de les retrouver." Structurellement, Poncet tire aussi la sonnette d'alarme. "On est un vrai bolide qui roule à 200km/h face à un mur. On essaie de réduire au maximum la vitesse pour en sortir blessés mais pas morts. Aujourd'hui, la perte c'est 120 000€ par match à huis clos, si il n'y a pas de réelles aides d'Etat, on sera morts. Comme beaucoup de clubs. A Chambéry, on s'est efforcés d'avoir un modèle vertueux, de dépendre moins des acteurs publics (ils représentent 17% du budget), on a un public important sur lequel on compte par notre billeterie, donc on se prend la crise de plein fouet. Nous avons pourtant fait des efforts, avons été sérieux, et avions peu recruté en prévision de cette saison difficile. J'espère qu'on prendra en compte nos efforts, et que les clubs les plus impactés économiquement ne seront pas pénalisés à la fin."
Alexandre Riotte et Antoine Piollat