CdF (M)
Paris domine Montpellier pour s'offrir la Coupe !
Dans un duel relevé, Montpellier a fait la course derrière toute la rencontre malgré une belle prestation. Vainqueur sur cette finale, le PSG soulève sa cinquième coupe de France (26-30).
Ce soir, Paris affrontait son dauphin en championnat, Montpellier, dans un cadre particulier. Au Palais des Sports Robert Oubron, à Créteil, se joue la bien curieuse finale d'une coupe de France qui commence et se termine ce soir. Toujours est-il qu'entre une équipe parisienne prise entre deux quarts de finale européens et une formation montpelliéraine qui tient l'occasion de valider sa saison par un titre, un choc de haut vol est annoncé.
Montpellier lance la première offensive
D'entrée de jeu, le stratège Patrice Canayer sort une défense 3-3 de son chapeau pour surprendre les joueurs de la capitale. Pari gagnant, et Paris manque son démarrage (4' : 4-1). Avec un Valentin Porte au four et au moulin, tant en défense que par ses duels et passes, le MHB parvient à alimenter la marque et fait la course en tête. Pour autant, dans ce début de match où les défenses n'ont pas la plus belle part, Dylan Nahi se lance aussi bien dans la rencontre et, en un rien de temps, ramène les siens à hauteur sur une interception (7' : 5-5). Le match est lancé.
Paris en mode diesel
Les attaques font feu de tout bois, mais ce sont les hommes de Raul Gonzales qui manquent le moins d'occasions et Mikkel Hansen donne l'avantage à son équipe pour la première fois du match en convertissant son troisième jet de 7 mètres (14' : 10-11). Dans les buts, ni Yann Genty ni Kévin Bonnefoi ont donné satisfaction, et les coachs changent leur dernier rempart. Marin Sego s'illustre d'entrée face à Prandi de loin, tandis que Vincent Gérard bâche Porte de près puis Descat ! La défense francilienne se resserre et la bonne entrée de Dainis Kristopans, conjuguée aux nouvelles belles performances de ses pivots, permet aux Rouge et Bleus de capitaliser au score (20' : 12-15). Montpellier se bat, Canayer préserve ses joueurs mais les rotations ne parviennent pas à renverser la tendance. Par une praline de Prandi suivie d'un superbe numéro de Syprzak, l'écart grimpe à 4 unités. Hugo Descat plante son 5ème but pour stopper l'émoragie, et rien n'est perdu à la pause (30' : 15-18). "Être à -3 à la mi-temps, c'est pas si mal, analyse l'ailier international à la pause pour l'Équipe. Le problème c'est qu'on prend 18 buts. Si on veut battre Paris il faut faire mieux, et il faudra faire mieux pour revenir."
Le mental héraultais à rude épreuve
En début de second acte, l'écart grimpe vite à 5 unités mais Simonet et Porte le ramènent à l'écart de la pause. Ces 2-3 unités d'écart ne parviennent pas à être grignotées par les Héraultais qui bataillent pourtant avec leurs demi-centres efficaces. Pour autant, profitant de l'exclusion de Duarte, Dylan Nahi continue son récital pour planter deux nouvelles flèches (41' : 20-24). Le tacticien montpelliérain pose son temps mort, et lance ses joueurs à 7 en attaque. Choix payant, avec un lob de Pellas suivi d'un arrêt de Sego sur Nahi. Le concurrent de Descat en sélection n'a pourtant pas dit son dernier mot, et rassure les siens sur la contre-attaque suivante (45' : 22-25). L'exclusion de Jonas Truchanovicius crée une nouvelle opportunité pour les Franciliens de prendre les devants et, tandis que Melvyn Richardson échoue de nouvelles fois aux tirs, Luka Karabatic assène un lourd coup à ses adversaires (49' : 22-27).
Les patrons assurent dans les derniers instants
Mais les champions d'Europe 2018 ne lâchent jamais et, sur 2 buts coup sur coup de Lucas Pellas, le PSG pose son temps mort (52' : 24-27). Malgré ce nouveau retour, les pensionnaires de ligue des champions ne laissent pas approcher leurs adversaires. En réaction, c'est le patron Mikkel Hansen qui transperce la cage, avant que Vincent Gérard ne se montre décisif dans ses buts pour clore les débats (56' : 25-29). Le Paris Saint-Germain s'impose finalement sans trop trembler, au terme d'une rencontre en grande partie maîtrisée (60' : 26-30). La formation de la capitale détrône ainsi Chambéry, vainqueur en 2019, et soulève la cinquième coupe de France de son histoire.
Statistiques et déclarations
Montpellier : Simonet (3/5), Villeminot (4/5), Truchanovicius, Descat (5/7, dont 4/4 pen.), Pellas (4/5), Tskhovrebadze, Bataille (1/2), Pettersson, A.Lenne, Richardson (0/3), Borges (1/2), Porte (3/6), Y.Lenne (4/5), Duarte (1/3). Sego (8/26, dont 0/2 pen., 31%), Bonnefoi (1/13, dont 0/3 pen., 8%).
Paris : Steins (1/2), Keita, Kristopans (1/1), Kounkoud (0/1), Sole (1/1), Toft Hansen (1/1), Rémili (3/6), Grébille (0/1), Syprzak (2/3), Karabatic (4/5), Morros, Hansen (7/7, dont 5/5 pen.), Prandi (3/4), Nahi (7/9). Gérard (8/27, dont 0/2 pen., 30%), Genty (0/7, dont 0/2 pen., 0%).
Valentin Porte : "Perdre une finale, ce n'est jamais plaisant quand on est compétiteurs comme ça. Mais je suis fier de l'équipe. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un état d'esprit comme ça, notamment en défense. À la mi-temps, on s'est dit qu'avec 18 buts en une mi-temps on ne gagnerait jamais. Mais ce que j'ai vu en deuxième mi-temps m'a bien plu. Après évidemment, on perd en lucidité, on y laisse beaucoup d'énergie donc on n'arrive pas à revenir. Quand on est à -3, -4 c'est difficile de revenir. Et quand Vincent [Gérard] a fermé la cage ça nous a annihilé tout espoir de retour. Mais c'était une belle finale, on a montré de belles choses et tant mieux. On a su offrir un défi physique et on les a poussés dans leurs retranchements. Ce sont des choses qu'il faudra garder jusqu'à la fin de saison si on veut rester dans les objectifs. On venait d'enchaîner 2-3 matchs où je ne retrouvais pas cet état d'esprit de guerrier, donc aujourd'hui c'est une défaite, mais j'ai vu de belles choses, une équipe solidaire. Maintenant la saison est encore longue, et on va se concentrer là dessus. J'espère que ça n'est pas juste l'effet "finale de Coupe de France", sur un match sec, et il va falloir le reproduire là où on nous attend au tournant, comme à Limoges mercredi."
Luka Karabatic : "Il faut retenir que c'était un match avec beaucoup d'intensité et beaucoup de spectacle. Il ne manquait que les spectateurs ! On a eu deux équipes qui se sont données à 100%, et il a vraiment fallu aller chercher des ressources au fond de nous-mêmes pour venir à bout d'une belle équipe de Montpellier et on est très heureux ce soir de remporter cette coupe de France. Le timing est certes un petit peu particulier parce qu'on est à la mi-temps d'un quart de finale de ligue des champions. Ça n'a pas été facile à gérer, mentalement il a fallu très vite se concentrer sur cette finale, oublier ce qu'on avait fait à Kiel et préparer ce match. On avait à coeur de jouer à fond ce titre, quand on est le Paris Saint-Germain, on se doit de jouer tous les titres et de remporter chaque trophée. Donc c'est une bonne chose de faite. Maintenant on a quelques jours pour préparer le match retour, il va falloir bien se reposer et tout de suite se mettre dans la préparation dès lundi."
Nédim Rémili : "On est sur 7 jours de folie, avec ce quart de finale aller-retour contre Kiel en ligue des champions et cette finale. On sait depuis un moment que ça allait être 7 jours très intensifs et on y était préparés. On savait que face à Montpellier, comme face à Kiel, il allait falloir vraiment se battre, cravacher. Ça a été un combat de 60 minutes et on était préparés je pense, malgré un début de match où on n'a pas été au meilleur de notre forme. Mais ensuite on a su se remettre dans le droit chemin et faire la différence collectivement donc ça fait vraiment plaisir. On sait que si on veut battre Kiel dans 4 jours il faut qu'on ait ce même état d'esprit. On a envie de montrer un beau visage et je pense qu'on va le faire."
Antoine Piollat