CDM (F)
Alicia Toublanc et Lucie Granier se prennent sous leur aile
Sur leur aile droite, Alicia Toublanc et Lucie Granier participent au Mondial en Espagne avec les Bleues. Si tout n'a pas été parfait selon leur dire, la Brestoise et la Bisontine sont pour le moment heureuse d'être à ce Mondial.
Elles participent à leur première compétition internationale, elles jouent toutes les deux sur l'aile droite. À 25 et 22 ans, Alicia Toublanc et Lucie Granier travaillent aux bons résultats de l’équipe de France dans ce mondial. "Ça se passe bien" affirment-elles. "Les filles ont participé et participent encore à l'intégration sur et hors du terrain. C'est ce qui fait qu'on est plus à l'aise", ajoute la gauchère de Besançon.
Arriver sur un premier championnat du monde dans une équipe championne olympique peut rajouter de la pression. "C'est un championnat du monde, pointe Alicia. Mais sur le terrain, je me sens assez à l'aise, assez bien." Son binôme confirme : "C'est un mélange de plusieurs émotions. Il y a bien sûr beaucoup de stress de ma part, mais je suis aussi excité de vivre ces aventures. Je suis heureuse d'être là".
Complices sur et hors du terrain
Et sur le terrain ça se ressent. Les deux joueuses se partagent le temps de jeu. Si tout n'est pas parfait pour le moment, elles essaient de se "tirer vers le haut" comme elles le disent. "On s'entend super bien, confirme Lucie Granier. Alicia a plus d'expérience avec la Ligue des Champions, donc elle m'apporte beaucoup. On est contente d'être toutes les deux. On est dans le même bateau". De son côté, la Brestoise va dans le même sens : "On s'entraide pour vraiment être complémentaire". Lancée un peu comme la numéro une, elle assume le rôle de titulaire. "Il n'y a pas plus de pression. À Brest, avec l'absence de Pauline, j'ai aussi commencé les matchs donc ça m'a aidé. Ça reste beaucoup de responsabilité, car je savais même pas si j'allais être là. Je me retrouve à débuter, donc c'est très gratifiant et agréable."Premier bilan personnel
Agréable, comme le parcours des Françaises pour le moment parfait. Six victoires, aucune défaite et une défense de fer. À la fin des phases de groupes, les deux ailières savent dresser un premier bilan de leur performance. "Je pense être plutôt bien entrée dans la compétition. Après il y a eu des matchs moins aboutis, mais je me sens bien ", analyse la n°3. Quand sa coéquipière reste "un peu mitigée". Elle voit sa prestation en deux parties. "Au début, c'était l'inattendu. Personne ne me connaissait. C'était plus facile pour moi de faire mes spéciaux. Mais avec les matchs qui s'écoulent, tout le monde fait de la vidéo." C'est à partir de ce point, qu'elle juge l'expérience des anciennes importantes pour avoir "plus de cordes à [son] arc". Car l'approche d'un mondial reste un moment à part. De la surprise personnelle à un rôle dans l'équipe, il faut savoir faire la transition. Parfois, c'est un travail qui perdure encore maintenant. "C'est allé très vite, indique Lucie. Aujourd'hui, je ne pense pas forcément à moi mais à l'équipe. Je n'ai pas le temps de me dire "tout ce qui se passe c'est super". Même si je m'en rends compte au fur et à mesure, j'axe mes pensées sur le travail qu'on a à faire.""Être à 200%"
Le travail qui reste à faire, c'est les matchs à éliminations directs. Des matchs importants avec "une approche différente", glisse la Marseillaise. "Après, on a eu que des matchs importants depuis le début", contrebalance la joueuse du BBH. Avec l'arrivée de ces matchs "KO", les deux gauchères peuvent s'appuyer sur leurs expériences européennes. "Je vois l'émotion que l'on peut ressentir", explique celle qui a joué l'European League avec Besançon. Si ces matchs sont décisifs, "la France aime les matchs couperet" précise le sélectionneur. "Il faut être à 200% sur ce qui nous arrive, continuer de faire comme depuis le début et prendre les matchs les uns après les autres", soutient la Bretonne. "Je me languis de ces matchs, c'est les meilleurs" ajoute Lucie Granier, pour appuyer les propos de son coach. Le plaisir, les deux ailières l'ont affiché en grand sur leur visage quand on les questionne sur l'émotion d'une première compétition en Bleues. "Je préfère mille fois être là que d'avoir une semaine de vacances", rigole Alicia. Et on espère qu'il durera encore un peu plus longtemps en allant chercher le ticket pour les demies face à la Suède. "Il faut y aller confiante, pas la fleur au fusil. Et imposer notre jeu, plutôt que de subir le leur", prévient la Bisontine. Nul doute qu'avec son duo, elle donnera tout.À Granollers, Nolann ROCK