EL (M)
Le Fénix évite le piège suédois
Au terme d'une rencontre pas gagnée d'avance, le Fénix a su faire la course en tête et bien gérer son avance. Les Toulousains s'imposent sur le plus gros écart du match, et se mettent en bonne position avant de se déplacer à Malmö mardi prochain (30-24).
Après les rencontres de Nîmes et Aix, c'était au tour de Toulouse d'entrer en scène dans ce second et dernier tour de qualifications pour la phase de poules de l'European League.
Privé d'Ayoub Abdi, touché face à Chambéry, mais pas de son public, le Fénix prend le match par le bon bout (3-1, 6'). Pour autant, les Français vont peiner à se détacher au score. Avec déjà 3 Toulousains exclus en une dizaine de minutes, la défense occitane se montre particilièrement vaillante avec un Jeff Lettens infranchissable derrière. Mais de l'autre côté du terrain, l'attaque ne se montre pas aussi efficace (5-5, 15'). C'est alors le moment choisi par Danijel Andjelkovic pour sortir de son chapeau son demi-centre espagnol : Erik Balanciaga. Véritable facteur X, le lutin bleu apporte toute sa vitesse à l'attaque et va totalement débloquer le match. Et avec un gardien qui reste sur de très hauts standards, l'addition est vite lourde pour les Suédois (12-6, 21').
Malmö ne se laisse pas abattre
Rien n'est joué pour autant, et les visiteurs vont revenir. Les arbitres serbes font se lever le public sur une nouvelle exclusion, cette fois pour Tobias Wagner, et le pivot Kassem Awad ramène les siens à 3 buts (12-9, 27'). Dans les dernières secondes, le bras magique de Gonçalo Vieira (5 buts en première période) et les dribbles enflammés de Nemanja Ilic permettent de conserver l'écart avant de retourner aux vestiaires (14-11, 30'). À la pause, le portier belge du Fénix a déjà réalisé 9 arrêts, pour 53% d'arrêts. Au redémarrage, Malmö revient bien mais Toulouse profite à merveille de deux exclusions adverses. Sur deux pénaltys brillament convertis par Nemanja Ilic (8/9), les visiteurs sont contraints de poser leur temps mort (15-14, 32' ; 22-16, 41'). Les Toulousains font face à des adversaires qui ne lâchent pas, avec notamment l'ex-Raphaëlois Hampus Jildenbäck (7 buts). Mais l'écart se maintient aux 3-4 longueurs. Dans les derniers instants, Ilic le fait même grimper à 5 puis Gonçalo Vieira alourdit encore la sentence juste avant le gong (30-24, 60').
Le Fénix Toulouse se sort ainsi de la meilleure des manières de son match aller, sur l'écart le plus important de toute la rencontre. Un écart de six buts. Mais est-ce suffisant avant de se déplacer en Suède ? "Non, je ne pense pas, prévient Danijel Andjelkovic en sortie de rencontre. C'est bien d'avoir 6 buts de différence mais là-bas ils vont nous mettre la pression." Le tacticien ne boude pas son succès pour autant, au terme d'un match où sa défense a brillé. "Défensivement, on était assez bien préparés. On a pu se tester sur les matchs de préparation et ce soir on n'a pas eu de surprises. On a quand même pris quelques buts sur des trucs qu'on avait préparés mais c'est à corriger pour le match retour."
N.Ilic : "Notre défense devait être comme ça depuis le début de saison"
Le coach toulousain n'est pas le seul à ne pas s'enflammer au terme de ce succès satisfaisant. "C'est pas spectaculaire mais c'est pas mal, résume Erwin Feutchmann, souriant au sortir du match. En Suède on ne regardera pas le score, on partira à 0-0. Ce soir on a été bons en défense, avec une 5-1 agressive qui leur a posé beaucoup de problèmes, là bas ça sera la même tactique." Un retour sur lequel ne peut que s'accorder le capitaine, auteur d'un gros match ce soir. "Je pense qu'on pouvait avoir un écart encore meilleur mais vu nos résultats face à Chambéry et Paris on rebondit bien, tempère Nemanja Ilic. Notre défense, elle devait être comme ça depuis le début de saison mais malheureusement ce n'était pas le cas. Donc on s'est parlé, on s'est dit les choses et ce soir avec 24 buts encaissés c'est plutôt pas mal. Pour la suite, je crois que le Fénix n'a jamais joué en Suède, et on ne sait pas ce qui nous attend là bas. On ne sait pas si il y aura une atmosphère de dingue ou non, mais pour nous ça ne change rien. On partira à 0-0, et on y va pour gagner."
À Toulouse, Antoine Piollat