EL (M)
Magdeburg, un début de saison parfait
Qui fera tomber le SC Magdeburg ? Vainqueur la ligue des champions en 2002 ou de l'European League l'an dernier, Magdeburg a une sacrée histoire. Bien parti cette saison, le prochain adversaire du PAUC en Coupe d'Europe risque de donner plus que du fil à retordre aux hommes de Thierry Anti.
Peu d'équipes peuvent se targuer d'une telle statistique dans les grands championnats européens : Magdeburg n'a perdu aucun match depuis le début de saison. Pourtant, cela n'est pas dû à un calendrier favorable face à des équipes dites plus faibles. Barcelone, Kiel, Rhein Neckar Löwen, Flensburg : tous sont tombés sous les coups du SCM. Voici quelques éléments de réponses, quelle est la recette du succès de Magdeburg cette année ?
Un effectif qui monte en gamme
Quand l'effectif est globalement stable, évidemment cela aide en début de saison. Avec un budget d'environ 7 millions d'Euros, l'ossature de l'effectif du SC Magdeburg ne bouge pas tellement. Si Jannick Green s'en va direction le PSG la saison prochaine, le gardien danois arrivé en 2014 est juste brillant en ce début de saison. Il n'y a pas plus de deux jours, ses 14 arrêts à 35% ont fort bien aidé le SCM à défaire le champion en titre, le THW Kiel (et à Kiel, qui plus est !). Pour continuer dans le secteur défensif, Piotr Chrapkowski arrivé en 2017 a beaucoup fait progresser l'équipe dans le secteur défensif. En provenance de Kielce, le polonais a compensé une lacune certaine, lorsque Magdeburg était capable de scorer à de nombreuses reprises mais d'en encaisser tout autant. Associé aux pivots Gullerud, Preuss ou encore le champion du monde Danois Magnus Saugstrup, la défense du SCM a véritablement monté en gamme ces dernières saisons.
Du côté offensif, le danger vient tout simplement de partout. Outre le trio de pivot mentionné juste au-dessus qui est d'un très haut niveau, le reste de l'effectif n'est pas en reste. Avec des buteurs tels que Philipp Weber, Michael Damgaard ou encore Omar Magnusson, meilleur buteur la saison passée avec pas moins 274 réalisations. Pour avoir des arrières buteurs, il faut des meneurs de jeu, rôle parfaitement rempli par Christian O'Sullivan et Marko Bezjak. Un duo très complémentaire, qui allie une parfaite intelligence de jeu avec une certaine polyvalence, les joueurs étant capables d'évoluer sur toute la base arrière sans trop de problèmes. Pour compléter tout ça, on ajoute deux joueurs du duel, l'ex-Kieler Gisli Kristjansson et le nouveau venu Kay Smits. Une base arrière capable d'évoluer sur tous les plans de jeu, et de s'adapter à toutes les situations. Et quand on a des ailiers efficaces tels que Lukas Mertens à gauche ou Daniel Pettersson et Tim Hornke à droite, que demander de plus ?
Un cerveau jeune et plein d'idées, un public toujours au rendez-vous
On a beau avoir un effectif clinquant, il faut aussi avoir la bonne personne pour le piloter et le guider. Et à Magdeburg, on a choisi un pur produit local. Ancien joueur du SCM et fils d'un ancien joueur du club, Bennet Wiegert (qui n'a pas encore 40 ans) montre déjà de grandes qualités d'entraîneur. Si les réponses tactiques ont parfois manqué par le passé, il semble que Wiegert a maintenant toutes les clés en main pour mener à bien la quête du club vers un retour au top de la hiérarchie européenne. Ces dernières années, ce sont des défaites évitables, dues à des détails comme on aime souvent à le dire, qui ont forcé Magdeburg à rester à la troisième place du championnat et pas plus. Signe des progrès récents du club, ça fait tout simplement 4 ans qu'un club comme Kiel n'a pas gagné contre Magdeburg en championnat. Et petite cerise sur le gâteau, on n'est pas un grand club européen si on n'a pas le public qui suit derrière. Et à Magdeburg, ce ne sont pas moins de 5 000 personnes qui sont présentes à tous les matchs, dans une ambiance bouillante à la GETEC Arena. Si la salle a accueilli des joueurs "plutôt" connus dans l'hexagone tels que Christian Gaudin, Guéric Kervade ou encore Joel Abati (au hasard), les prochains français à mettre les pieds à Magdeburg sont les hommes de Thierry Anti, et la tâche s'annonce ardue pour le PAUC qui va assiéger la forteresse Magdeburg.Julien Baudry