LdC (M)
Ce qui a manqué aux clubs français
Nantes : quinze minutes fatales
Si Nantes a atteint la demi-finale de ligue des champions, c'est déjà une réussite du côté de la saison européenne du club, n'étant pas l'objectif annoncé du début de saison. Mais jetons tout de même un œil à ce qui a manqué côté nantais, face à Barcelone.
Le moment le plus marquant est le fameux 17-17 à la trente-huitième minute. C'est à ce moment-là que Nantes aurait pu prendre l'avantage et forcer Barcelone à prendre des initiatives plus périlleuses. Seulement, malgré plusieurs balles pour prendre l'avantage et continuer de mettre une pression constante à Barcelone, Nantes va buter sur Gonzalo, va perdre une balle, et cafouiller sur de nombreuses phases offensives jusqu'à ce qu'une équipe se décide à marquer : Barcelone. Ce moment clé de la rencontre permet à Barcelone de remettre la pression sur Nantes, reprenant l'initiative de la rencontre. Emil Nielsen ne peut pas forcément tout faire, et les quelques rotations de Nantes brouillent quelque peu le projet de jeu nantais, les ligériens se compliquent la tâche pour la fin de la rencontre.
Une fin de rencontre compliquée pour Nantes, Barcelone a repris quelques buts d'avance, il est temps de prendre des risques. Alors qu'on arrive au moneytime, Barcelone a repris un peu d'avance (21-18, 47'). Emil Nielsen est en difficulté, Perez De Vargas ne tremble pas et c'est alors que Nantes perd le match quelques minutes après. Une exclusion contre le H, Alberto Entrerrios sort son gardien pour compenser l'infériorité numérique. Un choix que tous auraient fait : seulement les attaques nantaises ne vont pas au bout et Barcelone creuse le premier écart conséquent de la rencontre : 26-20 alors qu'il reste huit minutes. Si rattraper 3 buts en huit minutes et faisable, 6 buts en autant de temps est déjà plus compliqué, surtout avec l'adversaire du jour.
Enfin il y a également une tendance assez criante du côté de Nantes, chercher ses pivots. Si on peut difficilement en vouloir à Nantes de chercher ses pivots tant ils montrent de la qualité avec les années maintenant (Tournat à une époque, Pechmalbec et Monar maintenant), cette tendance à les chercher constamment devient prévisible sur certaines phases de jeu. Nantes perd bien au minimum 4 ballons en cherchant un pivot si ce n'est plus, et avec Barcelone une perte de balle se paye toujours d'un but.
Si plusieurs faits de jeu ont fait que Barcelone l'a emporté, voilà ce qui, pour nous a coûté la victoire aux nantais, qui n'ont toutefois pas démérité. La défense de Barcelone a su déjouer le jeu des hommes d'Alberto Entrerrios, pour se hisser en finale une nouvelle fois. Ils seront opposés à la surprise de la saison, les danois du club d'Aalborg.
Paris : une défense qui s'écroule
En première période, Paris semble plutôt bien dans la rencontre. La défense parisienne parvient à
neutraliser tous les joueurs sauf un, un jeune et brillant demi-centre du nom de Felix Claar. Avec son arrière gauche Henrik Mollgard, ils étaient plutôt seuls lors des phases d'attaque placée alors que la défense de Paris parvenait à tenir l'attaque danosie. Saugstrup et Sandell ratent leur début de match, deux joueurs ne peuvent pas forcément tenir une équipe.
La deuxième période est plus compliquée du côté de Paris. Aalborg se reprend, Sandell ajuste la mire, Saugstrup également, et c'est subitement toute l'équipe qui se remet à jouer son jeu, à jouer tout simplement. Face au réveil d'Aalborg, Paris va bien tenter plusieurs systèmes défensifs (Kounkoud puis Morros en 3 haut notamment), mais peut-être trop de systèmes défensifs en peu de temps ? Face à un certain manque de stabilité, les joueurs d'Aalborg ont continué de jouer sans être trop inquiétés. Laeso qui est connu pour ses qualités au tir n'est pas attaqué et va décrocher deux tirs à la hanche qui seront cruciaux pour Aalborg. Une défense peut-être un peu trop attentiste ?
On peut par exemple comparer avec le match de Barcelone contre Nantes. Un des principaux atouts de la défense du Barça, c'était de couper les courses des arrières nantais, agresser parfois en dehors des neuf mètres. Face à une équipe qui a joué principalement sur des tirs de loin ou à mi-distance, peut-être que Paris a manqué d'agressivité. Le secteur central a également souffert face aux pivots danois, laissés libres trop souvent sur des simples glissements dans le dos. Un manque de communication également ?
Enfin on ne peut pas parler de défense sans évoquer les gardiens. Si Yann Genty a bien démarré la rencontre avec trois parades, les danois ont ensuite tout simplement raté le cadre, à l'image du tir à la hanche de Sandell qui aurait pu finir au fin fond de l'arena... Sur l'ensemble du match, les gardiens français Yann Genty (3/22) et Vincent Gérard (3/19) n'ont pas été brillants, pas vraiment aidés non plus par leur défense. Conséquence de quoi, quand Simon Gade (8/28) enchaîne plusieurs parades à des moments clés du match, le manque de réponse de ses homologues parisiens fait qu'Aalborg est passé devant, puis l'a emporté. Les gardiens danois cumulant en tout 12 parades, sur 45 tirs.
Avec 33 buts inscrits, on peut difficilement dire quoique ce soit sur l'attaque de Paris, c'est clairement un problème de défense en deuxième période, un manque de réaction parisienne. Une victoire finale en ligue des champions qui échappe une nouvelle fois au PSG, qui devra retenter sa chance la saison prochaine. Quant à Aalborg, c'est une équipe d'avenir qui se dessine là, avec un recrutement haut de gamme qui mêlera l'expérience et la classe d'un Palmarsson à la jeunesse insolente d'un Felix Claar.
A Cologne, Julien Baudry
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