LdC (M)
Paris rate son entrée à Veszprém
Longtemps dominateur, le Paris Saint-Germain s'est incliné dans le chaudron de Veszprém (34-31). Les Hongrois sont revenus dans le dernier quart d'heure et ont provoqué le délitement de l'équipe parisienne.
Avant la rencontre, Vincent Gérard le reconnaissait : ce premier match de la phase de poule de la Ligue des champions à l'extérieur contre Veszprém, toujours un solide adversaire en Coupe d'Europe, serait pour le Paris Saint-Germain une entrée en matière musclée, mais il rappelait assez rapidement que "ce n’est pas un match couperet". La phase de poules de la Ligue des champions est un marathon, et un départ moyen - comme celui du PSG la saison dernière, avec trois défaites sur les quatre premiers matchs - n'empêche pas d'aller au Final4. Toutefois, même dans un marathon, c'est toujours mieux de prendre un bon départ. Et sur un terrain hostile comme la salle de Veszprém, une des meilleures équipes européennes portée par un public très chaud, le défi était de taille, et il n'a pas été réussi par les Parisiens, malgré un départ très encourageant.
Une première période bien terminée
Le début de rencontre est très équilibré. Côté parisien, le jeu collectif parvient à facilement trouver Luka Karabatic au poste de pivot. L'axe Adrian Sipos-Blaz Blagotinsek ne paraît pas encore totalement réglé, et le capitaine parisien en profite, régalé par son frère Nikola et par Nedim Remili (4-6, 7'). Mais Veszprém est porté par un excellent Omar Yahia en début de rencontre. L'arrière droit égyptien est aussi bon passeur que buteur, et marque quatre fois dans les dix premières minutes (8-7, 10'). Après ce début de match riche en buts, les deux équipes restent au coude à coude. Patrik Ligetvari redonne l'avantage à Veszprém d'un tir puissant qui transperce Gérard qui touche le ballon (12-11, 20'), le dernier but de Veszprém avant un moment.
Car Vincent Gérard laisse sa place à Yann Genty, qui se montre rapidement à son avantage en repoussant le penalty de Manuel Strlek (22'). Surtout, la défense parisienne prend le dessus sur l'attaque hongroise dans ces dix dernières minutes de la première période. Avec trois récupérations de balle à suivre, le champion de France prend deux buts d'avance (12-14, 25') et force Momir Ilic à poser un temps-mort. Veszprém ne parvient cependant pas à renverser la tendance en attaque, et est sauvé par Rodrigo Corrales qui réalise quelques belles parades. Si Petar Nenadic parvient enfin à stopper la traversée du désert offensive des Hongrois dans la dernière minute sur un tir surprenant, la dernière attaque parisienne est elle aussi conclue par un tir surprise de Luc Steins sur la sirène (13-17, 30'). Paris arrive aux vestiaires avec un avantage certain, et mérité.
Veszprém renverse le match dans le dernier quart d'heure
La deuxième période commence mal pour les Parisiens, qui sont en infériorité numérique presque en continu dans les sept premières minutes. Veszprém réduit l'écart jusqu'à revenir à un but (18-19, 36'), mais sans parvenir à égaliser. Au contraire, le PSG reprend trois buts d'avance et compte toujours sur les arrêts de Yann Genty, qui repousse un nouveau sept mètres, cette fois de Petar Nenadic (18-21, 38'). Alors que Kamil Syprzak redonne quatre buts d'avance aux Parisiens (20-24, 44'), le coach de Veszprém Momir Ilic prend un nouveau temps-mort, qui s'avère court, mais efficace.
En effet, les Rouges parviennent doucement à refaire leur retard. Rodrigo Corrales enchaîne les parades, notamment face à Nedim Remili, mis en échec à deux reprises dans ce laps de temps. Dans le même temps, Nenadic et ses partenaires parviennent à réduire progressivement l'écart. Suite à la onzième parade de son gardien espagnol, Omar Yahia redonne l'avantage aux siens sur jeu rapide, le premier depuis la première période (27-26, 51'). Raul Gonzalez pose son temps-mort, qui ne porte pas tout de suite ses fruits puisque Yahia marque son neuvième but pour donner deux buts d'avance aux siens, mais Paris égalise peu après grâce à Dainis Kristopans (28-28, 54'). Mais Veszprém a le dessus, porté par son public. Un soupçon de réussite aide les Hongrois, puisque après un bel arrêt de Yann Genty, Strlek saisit le rebond pour fusiller le gardien parisien et donner pour la première fois trois buts d'avance aux Hongrois, alors qu'on est dans le money time (31-28, 56').
Paris ne lâche pas dans la fin de la rencontre, revient à un but, mais Maté Lekai évite les défenseurs pour redonner deux buts d'avance aux siens (32-30, 58'). En infériorité après l'exclusion de ce même Lékai, Veszprém tient dans la fin de la rencontre, profitant d'un arrêt de Vladimir Cupara, entré pour suppléer Corrales, touché au mollet. A une minute de la fin de la rencontre, Yahia se démarque bien et, servi par Kentin Mahé, marque le but de la victoire (33-30, 59'). Paris ne peut pas revenir dans la dernière minute, et un dernier arrêt de Cupara devant Mathieu Grébille conclut le dernier quart d'heure de rêve des Hongrois (34-31). Le trou d'air des Parisiens avec ce 8-2 entre la 44e et la 53e minute a coûté cher : les hommes de Raul Gonzalez n'ont pas réussi à tenir dans la longueur leur bonne performance des trois premiers quarts d'heure. Un essoufflement en fin de rencontre, 14 buts encaissés dans le dernier quart d'heure (soit plus que sur l'ensemble de la première période), comme une pointe de côté en début de marathon. Il faudra retrouver l'élan dès la semaine prochaine lors de la réception de Bucarest.
Mickaël Georgeault