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V. Gérard : "Même si je vais partir, mon implication sera totale"

, par Dalibor

Le Paris Saint-Germain entame sa campagne européenne de Champions League ce soir, avec un déplacement à Veszprem (18h45), un autre grand d'Europe. Et son gardien Vincent Gérard, médaillé d'or et élu meilleur gardien des Jeux Olympiques l'été passé, espère bien continuer sur sa lancée estivale.

- Cinq semaines après votre sacre, êtes vous redescendu de votre nuage olympique ?

- On a eu le temps de fêter, avec quinze jours de vacances pour nous régénérer physiquement et mentalement. L’avantage qu’on a dans le sport collectif, c’est qu’à l’entrainement, on retrouve des mecs qui ont fait deuxième ou troisième, des gars qui s’entrainent depuis un mois entre eux, et tu ne peux pas te permettre de planer, ne serait-ce que par respect. Forcément, il faut surfer sur la confiance que ça a pu apporter, mais je suis de retour à 100% dans le quotidien du PSG.

- Avec le recul, quelle analyse faites-vous de ces Jeux ?

- C’est sans doute ma meilleure compétition car j’ai fait une bonne demie et une bonne finale. En 2017, je fais aussi une très bonne compétition, en 2018 et 2019, je me vautre en demi-finale et tout ce qui avait pu être bon avant passe un peu à la trappe. C’est la compétition où je suis monté en puissance et où j’ai réussi à rester haut pendant tout le tournoi.

- Qu’est-ce qui a changé ?

- Rien…Peut-être qu’en 2018, en demi-contre l’Espagne, il y avait un peu de pression. Mais si tu regardes la Suède en janvier, je n'ai pas l’impression d’être à la rue. Il faut accepter de jouer contre de très grands joueurs, et les mecs en face, même s’ils font des trucs que tu anticipes, ils peuvent quand même mettre le ballon au fond. Pas grand-chose a changé, j’ai peut-être abordé le match plus sereinement, ça s’est déroulé comme je le pensais et j’ai pu installer ce que je savais faire. Mais je le répète, je l’avais fait aussi sur d’autres rencontres précédemment.

- Désormais, ressentez-vous une pression pour presque confirmer ces performances avec Paris ?

- Ce n’est pas le même contexte, pas la même équipe, pas le même type de défense, donc non. J’ai à coeur de faire une très bonne saison avec le PSG. On a dit un peu injustement, sur ma dernière année avec Montpellier, que je n’avais pas été performant, je trouve que c’est faux. La première partie de saison était moins bonne, mais il y a pas mal de matchs sur la deuxième partie de saison où je fais mes matchs. On m’avait fait un mauvais procès, je pense. Et j’ai à coeur de bien finir avec Paris, quand je signe un contrat de trois ans, ce n’est pas parce que j’ai déjà signé ailleurs que je vais arrêter de jouer. C’est une question de respect vis à vis du public, de mes coéquipiers, des gens qui me payent. Mon implication sera totale.

- Vous avez déjà signé à Saint-Raphaël, comme vous aviez déjà signé à Paris avant l’amorce de votre dernière saison à Montpellier. En quoi cette expérience passée peut-elle vous servir ?

- Encore une fois, je ne pense pas avoir fait une mauvaise dernière saison à Montpellier. Et si on veut remonter un peu plus loin, j’avais signé à Paris encore avant, donc on avait gagné la Champions League alors que je savais que je partirais après. J’essaye de ne pas me projeter à Saint-Raphaël, je sais qu’on a une saison à jouer. J’essaye de profiter, de ne pas me dire que je suis tranquille et de gâcher une saison en ne faisant pas les efforts.

"Que ce soit les autres joueurs ou moi, on aura à coeur de se faire regretter"

- On parle beaucoup d’une saison de fin de cycle à Paris, par rapport aux départs prévus pour l’été prochain. Est-ce quelque chose que vous ressentez au quotidien ?

- J’ai mon idée par rapport à ça, c’est que ce n’est pas mon problème, et ce n’est pas le problème des gens qui partent. C’est une fin de cycle pour moi à Paris, pour Nédim ou Mikkel, pour moi l’aventure parisienne s’arrêtera en juin et c’est la seule chose qui m’importe. Si Paris veut se renouveler en signant Palicka, Green ou Gibelin, c’est le problème des dirigeants du club. Que ce soit les autres joueurs ou moi, on aura à coeur d’être performant et de se faire regretter. Et quand on voit le niveau d’intensité à l’entrainement, je suis pleinement convaincu que tout le monde est concentré sur le projet parisien.

- Qu’est-ce qui aurait pu faire que vous restiez à Paris ?

- Je ne suis pas dans l’idée de réécrire l’histoire, je n’ai pas vraiment de réponse à ça. Alors c’est sûr qu’on pourrait dire que j’aurais pu faire plus d’arrêts (rires)…On est deux fois champions, on fait deux demi-finales de Champions League, il n’y a pas de regrets à avoir, si ça s’est passé comme ça, c’est que ça devait se passer comme ça…J’ai été, ces deux dernières années, très heureux de jouer pour Paris et de vivre dans cette ville, je suis très heureux de le faire encore un an et ça aura été une belle aventure quoi qu’il arrive. Je suis pleinement dans le présent, et le présent c’est Veszprem jeudi.

- Veszprem, justement, pour la Champions League, c’est le vif du sujet dès le départ…

- C’est clair, mais l’avantage c’est que ce n’est pas un match couperet. La Champions League fait que c’est rare de gagner tous les matchs. Ca ne sert pas à grand-chose de finir premier de poule, cette première place ne garantit rien à part de ne pas jouer pendant deux weekends. Cette formule a au moins cet avantage, on ne va pas jouer notre vie à Veszprem même si, attention hein, c’est un match génial à jouer, dans une salle pleine et une grosse ambiance. Ca fait longtemps que je n’ai pas été là-bas, donc je suis super content d’y retourner.

- Quand on voit un groupe avec Barcelone, Flensburg, Kielce, Veszprem, Paris, pour quoi vous signeriez à la fin de cette phase de groupes ?

- Etre champion d’automne, ce n'est pas super utile. Avec Montpellier, on avait gagné la Champions League en passant par les poules basses. Peu importe le chemin, tant qu’on arrive au bout. Si on me dit qu’on va finir sixième de la poule, battre le premier du groupe en face et créer une dynamique, là je signe. Le but du jeu, c’est d’arriver à la fin. On va jouer tous les matchs pour les gagner, et quand tu finis dans les deux premiers, tu es direct en quarts, tu reçois au retour, c’est quand même positif. J’ai envie qu’on arrive à monter en puissance, qu’on arrive en mars, avril, quand chaque match devient décisif, et qu’on soit en pleine possession de notre confiance.

Propos recueillis par Kevin Domas

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