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Istres à la recherche du plaisir perdu
Après avoir assuré son maintien au terme d'une saison marquée par les galères, le groupe d'Istres espère avant tout retrouver le plaisir qui lui a tant manqué pendant un an.
Si tous les acteurs de la Liqui Moly Starligue ont hâte de tourner la page de 2020/21 pour se retrouver face à celle, encore vierge, de l'exercice 2021/22, il y a des clubs qui ont plus que d'autres, subi les affres du Covid-19 la saison passée. Et Istres en fait partie. Déjà bien ennuyé pendant sa dernière préparation estivale, le club provençal n'a eu de cesse de reprendre, puis de s'arrêter, pour reprendre une nouvelle fois. Et tout cela pendant dix mois. "Je comprends l'importance d'amener la saison à son terme de la part des instances, mais il faut le dire, nous n'avons pris aucun plaisir. On a essayé pourtant, mais on a été arrêté quatre fois une semaine, on a eu un nombre fou de blessures...Jamais, de ma carrière, je n'avais eu besoin de trois jokers médicaux dans la même saison..." soupire Gilles Derot en revenant sur le dernier exercice, son huitième de suite au volant de l'IPH. "On a passé une saison à être des acteurs médicaux, et non des sportifs, et cela donne des moments pas très agréables, au final."
Sur le terrain non plus, ce n'a pas toujours été la joie pour les Istréens. S'ils ont renouvelé leur bail dans l'élite relativement rapidement, en répondant notamment présent dans les confrontations directes avec les autres candidats au maintien, les violets ont trop souvent été en sous-nombre pour pouvoir défendre leurs chances correctement. "Cette treizième place reste une déception, mais elle ne reflète pas le niveau de jeu que nous avons pu offrir à certains moments. Les joueurs ont été irréprochables dans les conditions qui ont été les nôtres. Au final, cela n'aura pas été une saison très positive, pas parmi celles où on tire la quintessence d'un groupe en le faisant progresser" continue Derot. L'ancien demi-centre de l'équipe de France n'oublie pas, tout de même, de mentionner des satisfactions individuelles, comme le pivot italien Andrea Parisini, une nouvelle fois auteur d'une saison plus que solide, ou sa doublette dans les cages, avec Arnaud Tabarand et Clément Gaudin.
Daoud et Petersen, deux des trois meilleurs buteurs, sont partis
Après un bilan aussi maussade, on comprend que Gilles Derot insiste avant tout, alors que la préparation a débuté depuis trois semaines, sur la notion de plaisir retrouvé. Certes, le club a du faire avec le départ de son artilleur danois Torben Petersen (photo), qui avait exprimé sa volonté de retourner au pays, et avec celui de son ailier Hichem Daoud, son meilleur buteur de la saison. Istres va donc devoir faire sans deux de ses principaux atouts offensifs. "On ne peut pas les remplacer, on change de forme. Personne n'est irremplaçable. En conséquence, on va faire un petit peu évoluer les schémas, mais nous avons ce qu'il faut dans l'effectif pour trouver des solutions" appuie Derot, qui pourra compter sur le retour en forme de Nicolas Boschi ainsi que sur l'arrivée de Messaoud Berkous sur le poste d'arrière gauche, tandis que sur l'aile, Samuel Honrubia amènera toute son expérience.
Tout ce beau monde commencera sa course pour le maintien avec deux chocs lors des deux premières journées, à Paris d'abord, puis face à Montpellier. Si le championnat, pour Istres, risque de vraiment commencer à la troisième journée avec la réception de Chartres,, Gilles Derot anticipe déjà et espère bien utiliser ces deux rencontres pour "continuer à peaufiner un peu plus nos schémas collectifs". Mais pas question de les galvauder pour autant. "Je n'ai pas super bien vécu le fait de jouer dans un Coubertin vide un mardi après-midi la saison passée, donc je ne vais pas dire aux joueurs qu'on y va pour faire un amical" sourit-il, avant de terminer. Par ce qui serait pour lui une saison réussie : "Numériquement, autour de la dixième place, ça m'irait bien. Et pour le reste, qu'on retrouve du plaisir, et qu'on en donne aux gens, aussi. C'est pour ça qu'on fait ce métier, partager notre passion avec le public."
Kevin Domas