Proligue - J15
Ivry seul au monde à mi-parcours
L'US Ivry continue de dominer la Proligue : avec sa nouvelle victoire contre Villeurbanne, les Ivryens comptent neuf points d'avance sur leurs poursuivants. Derrière, huit équipes se tiennent en trois points. Valence et Angers passeront la trêve dans la zone rouge.
Ivry domine la Proligue de la tête aux pieds. Quatorze victoires pour une défaite, une série de douze succès de rang, les hommes de Sébastien Quintallet enchaînent les solides performances. Lors du dernier match de l'année à domicile, dimanche contre Villeurbanne, l'USI n'a pas tremblé, comme lors de ses quatre sorties précédentes. Portés par un très bon Axel Cochery (11 buts), les Rouges et Noirs ont vite tué le suspense après un premier quart d'heure canon (11-5, 15'), avant de tuer le match avant la pause suite à une diminution de l'écart par les Rhodaniens (13-10, 24' ; 20-11, 30'). La deuxième période est maîtrisée, et dans un match au niveau technique limité (14 pertes de balle pour Ivry, 16 pour le VHA), Ivry s'impose en offrant à son public un important nombre de buts (40-31). A mi-saison, l'USI compte déjà neuf points d'avance sur ses premiers poursuivants. Sauf effondrement, le leader incontesté est dans les meilleures dispositions pour décrocher le ticket d'accession directe en Starligue décernée au premier de la saison régulière.
Dijon chute, trois équipes à la deuxième place
Les Ivryens sont dans la meilleure position pour observer la mêlée entre leurs nombreux concurrents. Dernier rebondissement : dans le choc du haut de tableau, Dijon, dauphin depuis plusieurs journées, a été battu à Pontault-Combault (28-26). Les Pontellois ont globalement dominé la rencontre face à des Bourguignons apparus à bout de souffle en cette fin de première partie de saison. Le PCHB s'est appuyé sur une solide défense et un bon Rémy Gervelas (14 arrêts à 45%) et a mis en orbite ses ailiers Alexis Lemal (7 buts) et Jean-Pierre Dupoux (6 buts, dont 3 pen.). Dijon reste deuxième, mais partage désormais cette place avec Cherbourg et Tremblay. Après 25 premières minutes équilibrées (13-12, 25'), la JSC a pris le dessus sur Besançon avec un gros premier quart d'heure en deuxième période (26-15, 45') pour s'imposer logiquement (35-31). Gauthier Ivah s'est montré particulièrement en forme avec pas moins de 19 arrêts réalisés.
Ça a été plus compliqué pour Tremblay, aux Malteries de Schiltigheim contre Strasbourg. Avec pourtant plusieurs absents (Baillet, Bonnemberger, Pehar, Kouassi et toujours Gérard), les Bleus ont longtemps dominé l'un des favoris du championnat, à la peine offensivement (12-8, 30'). Les partenaires d'Allan Villeminot (8 buts, dont 5/5 pen.) ont réussi à renverser la tendance dans le deuxième acte, et Cyril Dumoulin a été solide pour permettre aux siens de repartir avec les deux points, in extremis (21-22).
Un trio en embuscade
Mais les dauphins n'ont eux-mêmes qu'un point d'avance sur trois équipes. Pontault tout d'abord, revenu dans le jeu avec sa victoire sur Dijon. Sélestat ensuite : les Alsaciens, qui ont connu quelques semaines compliquées, ont retrouvé le sourire la semaine avant la trêve. Suite à leur victoire à Tremblay en milieu de semaine dernière, les hommes de Christophe Viennet ont enchaîné à domicile contre Valence (31-26). Menés toute la rencontre, les Valentinois ont pu croire à un retour à quinze minutes de la fin (24-22, 45'), mais Sélestat, emmené par Steven George (7 buts) et soutenu par les parades de Mehdi Harbaoui (15 arrêts, 44%), a su se rendre la fin de rencontre facile. Enfin, le Cavigal Nice complète la brochette de prétendants au podium : les Aiglons ont atomisé le SCO d'Angers dans le Maine-et-Loire (23-38). Enfin aligné dans l'effectif d'Edu Fernandez, Fabio Chiuffa a été précieux (10 buts) dans une victoire niçoise assurée très tôt dans le match.
Caen et Massy au contact
A ces six équipes, il faut encore en ajouter deux autres, toutes proches des places d'honneur. La surprise Caen tout d'abord : le promu réalise une première partie de saison au-delà des espérances, avec 17 points amassés. Les Normands ont conclu leur fantastique première partie de saison de la meilleure des manières en s'imposant largement à domicile contre Billère (34-28). Grâce à un jeu offensif varié, avec huit joueurs à au moins trois buts marqués, les Vikings ont réussi à se sortir d'une situation au départ difficile, puisque Billère était devant de quatre buts à la pause (13-17, 30'). Mais les Béarnais, malgré un nouveau grand match de Jérémy Vergely (8 buts), ont craqué dans les dix dernières minutes en encaissant un 9-2 (25-24, 49' ; 34-26, 58'). Billère passe tout de même les fêtes à une honorable dixième place, avec de la marge sur les mal classés.
Massy est également toujours dans le match pour les play-offs, avec ses 16 points, à trois unités des deuxièmes. Le club essonnien a bien terminé l'année en s'imposant largement à Sarrebourg. Les Mosellans, au contact en début de rencontre, a perdu le fil après vingt minutes de jeu (9-11, 21' ; 9-18, 35') et n'a pas réussi à revenir après ce long passage à vide. Le MEHB s'impose de huit buts (20-28) et garde donc le contact avec la meute.
Ainsi, les quinze premières journées ont permis d'y voir plus clair dans la course à la première place, puisqu'un club fait désormais cavalier seul : Ivry. Alors que l'on pouvait s'attendre à une lutte entre l'USI et Tremblay, et probablement l'insertion d'un trouble-fête comme Pontault pour la première place, les Ivryens ont fait le vide autour d'eux en étant réguliers et écrasants face à leurs principaux rivaux en décembre (29-38 à Dijon puis 30-21 contre Tremblay). La seule défaite contre Massy fin septembre n'est plus qu'un lointain souvenir. Derrière ce leader incontesté, c'est le flou total avec huit équipes en trois points. Il n'y a que cinq places pour les play-offs, et il est pour l'instant difficile de dire qui ne participera pas à la phase finale du championnat. Mal parti en début de saison, Cherbourg est sur une bonne dynamique, tandis que le grand favori Tremblay, après avoir changé d'entraîneur en cours d'exercice, reste fragile. Dijon confirme enfin les espoirs placés en lui, Nice est globalement à la hauteur de ses ambitions, Pontault et Massy restent placés. Quant à Sélestat, après son début de saison canon, sa dernière semaine de championnat vient redonner le sourire après quelques semaines compliquées. La deuxième partie de saison s'annonce donc très ouverte pour la course aux places d'honneur.
Valence et Angers légèrement distancés
Pour le maintien, de premières tendances commencent également à se dessiner. Billère a pris un peu d'avance (4 points) sur un groupe de trois équipes : Sarrebourg, Strasbourg et Villeurbanne. Le SMSHB finit la première partie de saison sur trois défaites, mais a montré une certaine résilience durant cette première partie d'exercice. Malgré un effectif jeune, Strasbourg a de son côté tenu le cap en remportant des matchs importants face à ses rivaux. Battu 6 fois de justesse, par deux buts ou moins notamment par des équipes de haut de tableau, le SEHB est au niveau du championnat dont il est la troisième meilleure défense. Quant au promu Villeurbanne, il a prouvé sa capacité à bien voyager avec trois succès hors de ses bases.
Pour Valence et Angers, la situation est plus compliquée. Le VHB est premier relégable avec sept points, trois points derrière le trio Sarrebourg-Strasbourg-Villeurbanne, et Angers, six points, occupe la dernière place. Les Drômois sont sur une mauvaise passe, la défaite de samedi à Sélestat est leur septième de rang. Jamais vraiment hors du coup (2 défaites seulement de plus de cinq buts, contre Dijon et Ivry), ils semblent cependant manquer de confiance pour faire basculer les matchs en leur faveur. Le match de reprise contre Strasbourg au Palais des Sports Mendes-France aura déjà une grande importance pour impulser une autre dynamique. Le SCO, pour sa part, a vécu des soirées difficiles, la dernière contre Nice étant probablement la pire. De loin la plus mauvaise différence de buts du championnat et la pire défense (470 buts encaissés, -89 de goal-average), aucun point pris à l'extérieur, le SCO doit se réveiller pour sauver sa place dans le monde professionnel. Le retard sur les non-relégables n'est pas encore trop important, mais il ne faudrait pas tarder à le combler pour les hommes d'Issam Tej. Ils auront eux aussi un gros rendez-vous à la rentrée de début février, avec la réception de Sarrebourg.
Mickaël Georgeault