EdF (F)
Une victoire et beaucoup de soutien face à l'Ukraine
Sans surprise, l'équipe de France s'est imposée sans trembler face à l'Ukraine pour le dernier match des éliminatoires de l'Euro (27-18). Un match marqué surtout par le poids du contexte particulier, en pleine guerre russe en Ukraine.
De la rencontre de l'équipe de France face à l'Ukraine, on retiendra probablement peu le résultat, d'autant que l'enjeu de ce dernier match des éliminatoires de l'Euro 2022 était inexistant pour la France, qui a déjà assuré sa qualification. On retiendra surtout l'émotion autour de la rencontre, alors que les joueuses ukrainiennes ont quitté leur pays en guerre depuis plusieurs semaines. "C’était très particulier de jouer ce match, c’est bouleversant, souligne la gardienne Laura Glauser. Ces femmes viennent se battre pour leur pays, le représenter malgré les conditions, cela me bouleverse et me touche pour elles."
"C’est beau que le public ait accueilli les Ukrainiennes de cette façon, ajoute pour sa part Grâce Zaadi Deuna. C’était très symbolique et connaissant le public français je ne m’attendais pas à quelque chose de différent. Je m’étais préparée au contexte car lorsque nous avons rencontré hier (vendredi) les Ukrainiennes à l’hôtel de ville du Havre, il y avait déjà beaucoup d’émotion. Les Ukrainiennes inspirent le respect. Elles ont montré une force car au-delà du match de handball, elles représentaient beaucoup plus que leur pays et leur maillot."
Un démarrage poussif, avant une bonne deuxième mi-temps
Ce match avait donc un intérêt qui dépasse le sport. Sur le terrain, les Bleues, largement favorites, ont néanmoins tarder à prendre le dessus. Ce sont les Ukrainiennes qui prennent le meilleur départ (1-3, 5'), et Olivier Krumbholz pose un temps-mort peu de temps après (12'). Le changement de base arrière, avec les entrées d'Océane Sercien-Ugolin, Grâce Zaadi Deuna et Orlane Kanor, fait du bien aux Bleues. Alors que les Ukrainiennes ne parviennent plus à marquer (1 but en près de vingt minutes) - la faute notamment à Laura Glauser, autrice d'une belle performance pour sa centième sélection - les Françaises, elles aussi gênées en attaque par la très bonne défense ukrainienne, parviennent doucement mais sûrement à prendre le dessus (9-5, 26'). A la pause, le public des Docks Océane doit se contenter de 15 buts marqués au total (9-6, 30').
La deuxième période est, heureusement pour le public, plus riche en buts. Les Bleues démarrent tambour battant, notamment avec les arrêts de Floriane André : la Nantaise ouvre sa première sélection par une parade, et contribue ainsi au bon démarrage des Bleues dans le second acte (12-6, 34'). Les Ukrainiennes ne parviennent pas à revenir, et les Bleues montrent davantage de sérénité dans leur jeu. Les rotations sont également satisfaisantes, ce qui assure aux Françaises une avance confortable (19-12, 48'). Alors que les Ukrainiennes tentent de jouer à 7, les Françaises parviennent à récupérer des ballons pour s'assurer des buts faciles et assurent une victoire incontestable (27-18). "Je suis globalement satisfait du match, affirme Olivier Krumbholz. Nous avons nettement mieux joué que mercredi en République tchèque. Nous avons encore connu quelques difficultés en défense et en attaque au début du match. On commence toujours ce type de match avec un peu de stress, comme si nous avions toujours du mal à assumer notre statut de champion olympique. On a su s’accrocher et progresser dans le match. On a vu des jeunes qui ont monté de bonnes choses, qui progressent."
Le match entre la République tchèque et la Croatie, ce dimanche après-midi, permettra d'y voir plus clair sur l'identité de l'équipe qui accompagnera la France à l'Euro dans ce groupe 4. L'Ukraine a deux matchs de retard à jouer contre la Croatie, qui peuvent encore changer l'identité du deuxième de la poule. Quant aux Bleues, elles connaîtront la composition de leur groupe à l'Euro jeudi prochain, lors du tirage au sort à Ljubljana.
La feuille de match
France - Ukraine : 27-18 (9-6) Le Havre - Docks Océane - 2800 spectateurs Arbitres : W.Weijmans et R. Wolbertus (Pays-Bas).
France : André (30’, 5 arrêts et 1 but) et Glauser (30’, 9 arrêts) ; Nocandy (3) - Toublanc (2) - Coatanea (2) - Valentini (4) - Zaadi-Deuna (3) - Houette - Sercien-Ugolin (3) - Flippes (1) - Kanor (1) - Horacek (5) - D. Lassource - Foppa - Nze Minko (cap) (1) - Ondono (1). Entraîneur : Olivier Krumbholz. Exclusions temporaires : Foppa (29'). Ukraine : Balog - Gladiun (7 arrêts, 60’)- Saltaniuk ; Dmytryshyn - Markevych - Prokopiak - Smolinh (1) - Poliak (2) - Melekestseva - Striukova - Stelmakh (4) - Glibko (cap) (4) - Gorilkska (2) - Shupyk (4) - Levchenko (1) - Konovalova. Entraîneur : Vitaly Andronov. Exclusions temporaires : Konovalova (26'), Stelmakh (54').MG (déclarations tirées du communiqué de la FFHB)