EdF (M)
Ensemble, c'est tout
L'équipe de France affrontera la Suède ce soir en demi-finale du championnat d'Europe. Après avoir du, comme les quatre autres nations, avoir du enjamber de nombreux obstacles.
Depuis mercredi soir, ils ont eu le temps de faire redescendre l'adrénaline. Après être montés si haut pendant le match fou contre le Danemark, les joueurs de l'équipe de France ont passé une courte nuit. Objectif : récupérer un maximum d'énergie après un match éreintant, qui arrive au bout d'un mois qui ne l'a pas été moins. "Franchement, cette compétition, ça n'aura pas été la régalade. Avec le Covid, on s'isole, on ne se parle pas, ces moments là, ça ne sera pas des bons souvenirs" soulignait hier lors du point presse Vincent Gérard. Les Bleus, confinés dans leur hôtel de Budapest, n'en sortent que pour aller à l'entrainement et aux matchs, et évitent au maximum les contacts avec l'extérieur. "Avec la bulle, on a l'impression d'être un zombie qui ne voit pas la lumière du jour. Dans ces conditions, l'équipe qui ira au bout, ce sera aussi celle qui aura le plus gros mental" ajoute Nikola Karabatic.
Depuis le 26 décembre, jour du début de la préparation de l'Euro, le mental des Français a été mis à rude épreuve. Blessures, hotels loin des standards attendus, notamment à Szeged, tests positifs en cascade pendant le tour principal, défaite surprise contre l'Islande, retournement de situation pour aller chercher la qualification...Le Covid et les tests quotidiens rajoutent, forcément un stress non négligeable, comme en témoigne encore Karabatic. "C'est la loterie tous les matins, on s'attend à ne pas pouvoir jouer le soir. Mentalement, c'est une charge en plus, d'autant que c'est quelque chose qu'on ne maitrise pas. " "On a appris à tout cloisonner. Il y a des choses qu'on ne maitrise pas, autant se concentrer sur ce qu'on maitrise. Certains se plaignent, d'autres, comme les Islandais, ne disent rien et continuent à avancer. On essaye d'être parmi ceux-là" décrypte Valentin Porte. Pour le staff, cette compétition aura été celle de l'adaptation perpétuelle, au point même de devoir changer d'entraineur en cours de compétition, après le test positif de Guillaume Gille.
"On a su rester soudé même quand c'était difficile"
Si ces Bleus ont parfois semblé dans le dur sur le terrain, on ne pourra en tout cas pas leur reprocher leur volonté de toujours aller de l'avant. Les circonstances n'ont fait que renforcer les liens entre eux, et la force mentale qui se dégage de cette équipe reste impressionnante. Jeunes comme anciens, stars comme ouvriers de l'ombre, "on a su trouver un fonctionnement, un équilibre sur et en dehors du terrain. On a su reste soudé même quand c'était difficile et avoir confiance les uns dans les autres" insiste Gérard. C'est en équipe que les tricolores ont été arracher leur ticket dans le dernier, et ce n'est qu'ensemble qu'ils pourront aller au bout.
Ensemble, les Français isolés l'ont même été, dans leur hôtel de Budapest. Chacun dans leur coin, ils ont regardé le match contre le Danemark. Mais même à l'isolement, ils ont su mettre les énergies en commun. "On a réussi à faire un peu de morse entre covidés. Devant la télé, c'était hyper frustrant mais on a toujours senti qu’il y avait de l’espoir. Je ne cache pas qu'il y a eu quelques cris quand on est revenu dans le match, venant de ma chambre et des chambres voisines" sourit le sélectionneur.
Maigre lot de consolation, les adversaires suédois de l'équipe de France en demi-finale ce soir ont du faire preuve de la même capacité d'adaptation. Le sélectionneur Glenn Solberg a encore appris hier que son arrière droit Lukas Sandell avait été testé positif mardi soir, le troisième cas en quelques jours après ceux du portier Andreas Palicka et du demi-centre Felix Claar. L'arrière droit de Nantes Linus Persson a été rappelé en catastrophe pour filer un coup de main. Donnant l'impression que Suédois et Français sont dans la même galère. "Les deux équipes sont des miraculées, on a toutes les deux été chercher notre qualification dans des conditions folles" disait Erick Mathé hier. "On est dans un moment charnière, là où les histoires s'écrivent" termine Gille. Et écrire une histoire, ensemble, c'est toujours mieux.
France - Suède, à 20h30 (en direct sur beIN Sports 1 et TF1)
Kevin Domas