EL (M) - 1/8 aller
Exploit historique pour le Fénix !
Au terme d'un match historique pour le Fénix, les Toulousains s'imposent avec la manière face aux Portugais du Benfica (38-34). Un bel avantage avant de se déplacer à Lisbonne.
Pour cette qualification historique en huitièmes de finales, le Fénix Toulouse pouvait compter sur un public bien présent au Palais des Sports André Brouat. Sur le terrain, c'est l'un des favoris de la compétition qui se présente au menu des locaux : les Portugais du Benfica Lisbonne. Pour ce grand rendez-vous, les deux effectifs sont quasiment au complet, seul manque l'ex-Chambérien Demis Grigoras pour les visiteurs.
Toulouse au rendez-vous, Djordjic aussi
D'entrée de match, les Occitans sont au rendez-vous et démarrent sous les encouragements d'un public enflammé. Robin Cantegrel bâche Rahmel à plusieurs reprises, Erik Balanciaga parvient à se faufiler dans la défense à plusieurs reprises... le choc est lancé (6-4, 9'). Pourtant, une ombre pointe sur le tableau, et non des moindres. Petar Djodjic, véritable char d'assaut des Portugais, fusille la cage des Toulousains de loin et les laisse impuissants. Tant et si bien que c'est lui qui, de son 5ème but, ramène les siens à hauteur au quart d'heure de jeu (7-7, 13').
C'est justement au quart d'heure de jeu que la première période bascule. Lazar Kukic joue parfaitement son rôle de métronome de l'attaque adverse, Djordjic empile les buts dans de loin que sur pénalty (8/8 dans le premier acte !), et si les Toulousains sont loin d'être ridicules de l'autre côté du terrain, ce sont eux qui font la course derrière. Alors qu'à l'approche de la pause Nemanja Ilic ramène les siens à hauteur (15-15, 25'), les locaux vont concéder de précieux points dans les dernières secondes. Si Gonçalo Vieira se montre très précieux en attaque, Ole Rahmel se remet de ses échecs face à Cantegrel pour planter 2 buts de suite et le temps mort de Danijel Andjelkovic n'y changera rien. Sur une dernière perte de balle toulousaine, Jonas Källman emmène cruellement les siens au plus gros écart du match avant le retour aux vestiaires (17-20, 30').
L'étincelle Lettens met le feu aux poudres
De retour au jeu, c'est Jeff Lettens qui tient la cage en lieu et place d'un Cantegrel moins tranchant. Et le Belge s'avère rapidement décisif avec plusieurs arrêts dès son entrée. Posant plus de difficultés à l'attaque portugaise, les Toulousains remontent au score, bien aidés par les entrées de leurs ailiers. Jusqu'à rapidement recoller sur une montée de balle conclue par Erik Balanciaga qui enflamme le Palais des Sports, et provoque le temps mort de Chema Rodriguez (22-22, 35'). Les Portugais passent à un jeu à 2 pivot pour tenter de changer la dynamique de la rencontre mais Jeff Lettens est intenable, et les arrières toulousains régalent le public en attaque (26-24, 40').
Avec un public en feu, une défense très présente sur les trajectoires de balle et un gardien infranchissable, les Occitans ne manquent pas une occasion de convertir leurs munitions en contre-attaque, et montent à 4 unités d'avance au début du money time sur une réalisation d'Erwin Feutchmann (34-30, 50'). Chema Rodriguez, par son dernier temps mort, joue sa dernière carte avec un jeu à 3 pivots. Un dispositif que son équipe est l'une des seules à maîtriser, et qui avait martyrisé les Nantais il y a quelques semaines.
Le Fénix tient bon dans le money time
Mais rien n'y fait, et le changement tactique ne calme ni le Fénix, ni ses supporters (37-32, 55'). Le portier espagnol Sergey Hernandez parvient à limiter la casse avec deux gros arrêts, et Frederic Pettersson doit quitter ses adversaires avant la fin de la rencontre (37-34, 58'). Mais les derniers instants sont parfaitement gérés par les hommes de Danijel Andjelkovic. Alexis Borges est exclu, Ayoub Abdi décoche une flèche au bout de la possession et les Portugais rendent une dernière munition sur un échec dans la cage vide. Le tacticien occitan ne se prive pas de rappeler ses hommes pour préparer la dernière offensive. Si cette dernière ne sera pas conclante, elle clôt une rencontre de haut vol pour le Fénix qui s'offre une très belle victoire de 4 unités, avant de se déplacer au Portugal mardi prochain (38-34).
N.Ilic : "Benfica est une bonne équipe mais on a beaucoup progressé ces dernières années"
"En première mi-temps, on a pris pas mal de contre-attaque, perdu pas mal de ballons, revient le capitaine Nemanja Ilic après la rencontre. Mais on a mieux joué en deuxième mi-temps. On est à -3 à la pause et on finit à +4, ça montre qu'un match n'est jamais plié d'avance." "On a voulu inverser le rapport de forces en deuxième mi-temps, et il fallait calmer Djodjic de loin, ce qu'on a très bien fait, se satisfait l'un des hommes forts du soir, Jeff Lettens. Avec 9 arrêts à 39%, il aura écoeuré les Portugais et aura fait énormément de bien à son équipe en lançant ses partenaires en contre-attaques. Quand ils ont joué à trois pivots, c'était aussi un peu mon boulot de sortir les arrêts qui nous ont permis de monter les ballons. Avec ça on a pu réduire l'écart assez vite et, avec notre public fantastique, on a pu emballer le match et quasiment dérouler." Mais si la fin du match était clairement Toulousaine, on pourrait presque garder quelques regrets sur les balles de +5 ou +6 manquées. "On n'aurait pas forcément signé pour un +4 en début de match, on avait des ballons pour faire mieux, exprime le capitaine. Benfica est une bonne équipe, mais je pense qu'on a beaucoup progressé depuis quelques années."
F.Pettersson : "On a les cartes en main"
Loins de s'enorgueillir de cette victoire, les Toulousains veulent aborder le match retour sans pression. "On n'a gagné qu'une mi-temps, rappelle le portier belge. Mais on ira là bas sans pression. Eux ils ont un vrai objectif, le Final4, nous c'est une aventure humaine qui vient en surplus pour nous à Toulouse. Ce sera à eux de montrer qu'ils sont meilleurs que nous." "On a les cartes en main, positive le Suédois Frederic Pettersson. Si on arrive à tenir, à rester à égalité dans le début de match c'est eux qui auront la pression."
Mais au Portugal, le Fénix ne pourra pas compter sur son public, véritable 8ème homme du soir. "Le Palais des Sports n'est pas toujours plein mais quand on peut livrer un match comme ça, avec 5000 personnes derrière nous, qui font du bruit, c'est énorme, loue Lettens. On s'était dit qu'il faudrait nous surpasser, qu'il faudrait un peu de folie, de spectacle, et je pense que ça a servi. Ça montre que le handball vit à Toulouse, et j'espère que la salle sera toujours plus remplie sur la suite de la saison." D'ici là, une rencontre pas évidente à gérer, avec la réception de Saran entre les deux grosses échéances européennes. "C'est là qu'il faudra montrer qu'on est forts mentalement", annonce Jeff Lettens avant d'affronter ses anciens coéquipiers. Une détermination qui ne devra pas faillir, pour permettre à la belle aventure européenne de Toulouse de se poursuivre encore quelques temps.
À Toulouse, Antoine Piollat