EL (M) - J7
Toulouse s'offre Berlin pour sa reprise !
De retour sur la scène européenne, le Fénix a fait très fort en dominant le dauphin le leader berlinois. Une victoire indiscutable après avoir mené pendant la majorité de la rencontre (28-27).
Pour sa reprise en Ligue Européenne, le Fénix Toulouse s'attaque à un gros morceau européen. Et pas n'importe lequel : les Renards de Berlin. Vainqueurs des Rhein-Neckar Löwen et de l'ambitieux promu Hambourg, les joueurs de la capitale allemande doivent toutefois composer sans Marian Michalczik ni ses deux premiers arrières droits : Marko Kopljar et Fabian Wiede. Côté Toulouse, c'est l'inverse : Danijel peut enfin compter sur un effectif au complet (excepté Pierric Chelle, papa à nouveau), fort des retours de ses deux gauchers Matthieu Marmier et Ayoub Abdi. Dans la lignée de la victoire maîtrisée face à Istres, avec le soutien de 1200 supporters et la mobilisation d'un Bureau des Étudiants prêt à donner de la voix, les Occitans s'élancent libérés dans la quête de l'exploit.
Le Fénix dicte son rythme face aux Renards
Ce sont pourtant bien les favoris allemands qui attaquent le mieux la rencontre, avec un Milos Vujovic qui fait le spectacle, dans la lignée de son Euro (2-5, 8'). Pourtant, la défense du Fénix se resserre et Abdi et Gonçalo Vieira apportent un réel danger de loin pour mitrailler la cage de Lasse Ludwig et asséner un 4-0 et mettre la main sur la rencontre (6-5, 13'). Le rempart Haut-Garonnais tient bon durant la suite de la mi-temps, et il n'y a bien que l'entrée de Jacob Holm pour permettre aux visiteurs de trouver les chemins du but (10-8, 17'). Et sur la seconde exclusion de Marsenic, Erwin Feutchmann régale le public sur la ligne des 7 mètres et fait atteindre le +3. Un écart que les arrières toulousains parviendront à maintenir jusqu'à la pause (16-13, 30'). Seul point noir au tableau : la blessure au coude de Luka Sokolic, qu'on sait précieux au coeur de la défense de la ville rose...
De retour sur les parquets, les partenaires d'Erwin Feutchmann rattaquent bien (18-13, 34'), avant d'essuyer plusieurs ratés face à la cage, désormais habitée par Dejan Milosavljev (18-16, 37'). Pourtant, le temps mort des Français porte ses fruits : la défense des locaux se resserre et Pettersson est trouvé à deux reprises aux 6 mètres. Et après un énorme stop de Cantegrel sur pénalty face à Lindberg, Ayoub Abdi remet les siens à +5 au terme d'un rude combat (22-17, 43'). Le temps fort du Fénix ne se concrétise pas tant au score, avec de nombreux tirs manqués sur des occasions franches à 6 mètres. En face, l'entrée de Jacob Holm, comme en première période, ne pardonne pas et les visiteurs reviennent à 3 longueurs (22-19, 46'). Erik Balanciaga, précieux dans son animation offensive depuis le début de la rencontre, permet de relancer les siens après le temps mort des Renards.
Les Toulousains tiennent bon dans la tourmente
Cela n'empêchera pas pour autant les Occitans de subir un tout petit trou d'air à l'entrée du money time : quelques ballons perdus ou shoots ratés suffisent aux Allemands pour se rapprocher à un but (23-22, 52'). Mais avec un Jeff Lettens toujours bien présent dans sa cage et les bras de Vieira et Feutchmann en feu, les hommes d'Andjelkovic peuvent croire plus que jamais au succès (25-22, 55'). Pourtant, les locaux offrent quelques frayeurs en voyant leur adversaire revenir à une longueur, la faute à un jeu à 7 bien géré dans les derniers instants (26-25, 58'). Le ballon pèse lourd, très lourd. Et après l'ultime temps mort des hommes de Danijel Andjelkovic, c'est Edouard Kempf qui plante la flèche létale dans le but de Milosavljev. Abdi confirme sur l'attaque suivante, et le public Toulousain peut célébrer le fantastique exploit de son équipe (28-27, 60').
N.Ilic : "Je pense que l'équipe a grandi"
"C'était un match bonus, pour le plaisir. Mais on savait qu'on n'avait pas été loins au match aller, qu'on n'avait pas réussi à finir, relit le coach toulousain. Mais l'équipe a grandi, joué ensemble, et aujourd'hui on a su gérer cette fin de match. On a su être costauds en défense, mettre du rythme sur nos montées de balles. Et même si on a eu quelques bêtises en attaque, on n'a pas perdu trop de ballons et ça reste acceptable avec une défense qui fonctionne."
Un sentiment partagé avec son capitaine, Nemanja Ilic : "Berlin c'est une grosse équipe qui joue le Final4 quasiment chaque année et qui n'avait perdu aucun match en ligue européenne cette saison donc ça fait plaisir. Au match aller, on avait perdu beaucoup d'énergie à revenir à égalité alors que là, on a mené quasiment tout le match et on a contrôlé jusqu'au bout. L'année dernière, quand on était dans ces situations on n'y arrivait pas. Mais je pense que l'équipe a grandi, on a plus d'expérience, et ça gagne."
Au-delà du symbole, ce succès place idéalement les Toulousains dans leur quête à la 3ème place du groupe. "C'est presque fait, se satisfait Danijel Andjelkovic, qui reste toutefois prudent pour les prochaines rencontres de son équipe. Winterthur, on a traité plusieurs de leurs matchs et c'est une équipe qui joue avec une défense assez ouverte et agressive, et qu'on n'a pas l'habitude d'attaquer. Contrairement à ce que certains pourraient penser, c'est une équipe difficile à jouer qui a notamment battu Irun, et si on n'est pas concentrés on pourrait le payer cher." Mais d'ici mardi prochain, le Fénix recevra Dunkerque, avec la ferme intention de continuer sur sa belle série.
Statistiques :
Toulouse : Abdi (5/9), Vieira (5/6), Feutchmann (7/11), Balanciaga (3/4), Ilic (2/5), Pettersson (2/3), Marmier (2/2), Jarry (1/3), Kempf (1/2), Giraudeau (0/1), Wagner (0/1), Gilbert, Borzas, Sokolic. Lettens (10/35, 29%), Cantegrel (2/4, 50%).
Berlin : Holm (7/10), Vujovic (5/6), Koch (3/3), Andersson (1/6), Drux (1/4), Langhoff (1/3), Beneke (1/3), Marsenic (1/3), Chrintz (1/1), Matthes (1/1), Lindberg (5/7), Morros, Heinis. Ludwig (1/10, 10%), Milosavljev (9/28, 32%).
À Toulouse, Antoine Piollat