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Kielce - Barcelone, le choc des titans
A tous égards, la finale de Ligue des champions entre Barcelone et Kielce ce dimanche fait figure de choc ultime d'une saison où les deux équipes ont été les meilleures d'Europe. La rencontre s'annonce serrée et palpitante.
S'il y a bien une configuration dans laquelle le vainqueur d'un match est particulièrement sur la retenue après sa victoire, c'est bien celle du Final Four. La meilleure manière de s'en rendre compte est de passer en zone mixte après la rencontre, d'interroger les joueurs, et de les voir sur la retenue. "On a déjà la tête à la finale", lâchait ainsi Dylan Nahi, quelques minutes après avoir marqué le dernier but de son équipe de Kielce hier pour assurer la qualification face à Veszprém. Le club polonais se donne depuis plusieurs années les moyens de ses ambitions pour atteindre de nouveau le Graal européen, atteint pour la dernière fois en 2016. Et les joueurs tenaient à ne pas s'éparpiller hier, même après une victoire contre un gros d'Europe.
Kielce a battu deux fois le Barça cette saison
Car dès le lendemain, ce dimanche, c'est la finale, la dernière marche, la plus importante à franchir. "C'est là où on voulait être", confirme Nahi. Surtout quand c'est Barcelone qui se présente face à vous le lendemain, il ne vaut mieux pas rester bloqué sur la victoire du jour. "On ne va pas regarder notre match, affirmait Nicolas Tournat, après avoir indiqué qu'il faudra mieux défendre en finale pour ne pas encaisser à nouveau 35 buts. On va regarder l’autre demi-finale en vidéo et directement se tourner vers la finale. On a gagné et c’est le plus important."
Le Barça, tenant du titre, a fait parler sa supériorité face à une équipe de Kiel diminuée, et qui est apparue à court d'énergie en fin de rencontre. "On avait peut-être un peu plus de fraîcheur, reconnaissait Ludovic Fabregas après la rencontre. C’est vrai que la semaine passée, on avait un match amical et eux jouaient encore en Bundesliga, peut-être que ça a joué dans les cannes." Cela ne veut pas dire que le Barça a passé un après-midi tranquille face aux Zèbres : de l'énergie a été dépensée pour venir à bout d'une équipe combattive, qui a tenté de déjouer les pronostics.
Pour la finale, il faut néanmoins souligner que la machine de Carlos Ortega, aussi impressionnante soit-elle, est difficile à présenter comme favorite. "Kielce était en grande forme, ils ont dominé largement la Ligue des champions cette année, rappelle Fabregas. Ils ont terminé premier sans aucun problème et ils ont ensuite un quart de finale où ils ont montré leur supériorité." Le champion de Pologne était d'ailleurs dans le groupe du Barça, et lors des deux confrontations, c'est la troupe de Talant Dujshebaev qui s'était imposé (30-32 à Barcelone, 29-27 à Kielce). La rencontre paraît donc totalement indécise, et la finale entre les deux meilleures équipes de la saison s'annonce passionnante. Nicolas Tournat, qui a déjà connu une finale de Ligue des champions avec Nantes, prévient : "Je n'ai pas envie de perdre celle-là !" Et Ludovic Fabregas rappelle l'enjeu de la conservation de la couronne pour les Catalans : "Quand on joue une finale de Ligue des champions, ça peut toujours être la dernière, donc on va essayer de donner le maximum et essayer de laisser le Barça en haut de l’affiche." Le tout, quand on veut être en haut de l'affiche, est de ne pas s'y voir arrivé trop tôt...
Mickaël Georgeault, à Cologne