EdF (M)
La vie sans Dika Mem
Depuis deux rencontres, l'équipe de France doit se passer de Dika Mem, un de ses éléments clés. Mais ce soir, face à la Slovénie (35:31), son absence serait presque passée inaperçue.
Perdre Dika Mem aurait, pour de nombreuses équipes, était un cataclysme. Faire sans un joueur qui vous débloque un match bourbier, comme le gaucher barcelonais a pu le faire face à la Pologne mercredi dernier, ce n'est pas donné à n'importe qui. "Un des meilleurs joueurs du monde" disait même le sélectionneur Guillaume Gille il y a quelques jours. Alors, quand on a appris que les Bleus devraient faire sans lui ce soir face à la Slovénie, on s'est demandé comment ils allaient s'en sortir. Et on n'a pas tardé à avoir la réponse : très bien.
Guillaume Gille avait pris la décision somme toute la plus logique. Basculer Nédim Rémili sur le poste d'arrière droit et faire débuter Kentin Mahé sur le poste de demi-centre. Les deux ont été les détonateurs tricolores, notamment le premier, avec ses huit buts, ses trois pénaltys provoqués et ses quatre passes décisives en quarante-trois minutes, avant de sortir avec une crampe au mollet. "Je connais ce rôle, je sais ce que je dois faire, je me suis senti très à l'aise" témoignait le gaucher de Kielce après la rencontre. "Tout le monde est toujours prêt à s'adapter, on l'a fait avec l'absence de Luka, on l'a fait ce soir sans Dika. C'était important qu'on trouve tous nos repères ce soir et qu'on arrive à trouver le rythme."
"Faire sans Dika, le challenge du jour"
Kentin Mahé n'a pas non plus lésiné sur les moyens. Lui aussi a trouvé le chemin des filets à sept reprises. Mais il a surtout réussi à débloquer un paquet de situations un peu compromises, comme sur ce tir à travers en seconde période. Il a aussi gratté un ou deux ballons précieux, comme sur ce repli avant le repos, où il a envoyé Rémili donner cinq buts d'avance à la France pour la première fois de la soirée. "Faire sans Dika, c'était un peu le challenge du jour" souriait le meneur de jeu. "Je crois qu'on l'a plutôt réussi. Après, je connais le poste de demi-centre, ce n'était pas si compliqué." Bien aidée par un Nikola Karabatic (4 buts) bien plus tranchant que lors de l'ouverture face à la Pologne, où il n'avait pas pris un seul tir, c'est toute la base arrière qui est montée d'un cran pour trouver des brèches dans la défense slovène. Même Thibaut Briet, entré par petites touches mais auteur de trois buts, aura apporté sa pierre à l'édifice.
Au vu des temps de jeu accumulés ce soir, avec plus de 40 minutes chacun pour le trio Mahé-Karabatic-Rémili, Guillaume Gille espère sûrement que Dika Mem récupère de sa contracture aux abdominaux le plus rapidement possible. Mais en attendant, son équipe a donné des gages pour le rassurer. "Quand on perd un joueur de son impact, bien sûr que c'est un manque. Mais on a des joueurs de qualité à tous les postes, et je ne vais pas verser ma petite larme. C'est notre boulot de trouver des solutions" souriait-il, alors que ses hommes ont également eu la mainmise sur la finale du groupe : "On a su avoir un état d'esprit de conquête, on a su empêcher la Slovénie de dérouler son jeu." Il ne faudrait pas que la blessure de Dika Mem traine en longueur. Mais ce soir, les Bleus ont montré qu'ils étaient pleins de ressource.
A Katowice, Kevin Domas