EL - Final4 (M)
Y. Lenne : "Un gros coup derrière la tête du club"
Après la défaite lors du match pour la troisième place de l'European League contre Göppingen (29-33), l'ailier de Montpellier Yanis Lenne a fait part de sa frustration suite à cette nouvelle contre-performance héraultaise.
Battu par Göppingen après une deuxième mi-temps pas suffisamment maîtrisée (29-33), Montpellier repart bredouille du Final Four d'European League de Flensburg, avec deux défaites contre des adversaires allemands. En zone mixte, l'ailier international Yanis Lenne a mis en avant les insuffisances collectives de son équipe lors de ce type de matchs couperets.
Yanis, même si le résultat de ce match avait peu de conséquence, perdre fait toujours mal. Quelle est ton analyse sur cette partie ?
Je n’ai pas de mots… je suis dégoûté, je ne pourrais même pas trouver une analyse, je ne pourrais pas trouver une explication. À chaque fois on fait de belles entrées de match, de belles premières mi-temps, aussi bien sur le contenu que sur l’engagement c’est top, et en deuxième on farfouille… Ce sont des individualités qui s’assemblent… Je trouve que ça manque de cohérence collective, de force collective je dirais.
C’est quelque chose qu’on avait déjà un peu vu hier, en demi contre Berlin…
Oui, le scénario est un peu le même. En première mi-temps, collectivement je nous trouve très bons, on respecte ce qu’on avait dit en défense, on est cohérents en attaque, mais en deuxième on s’éparpille, on s’isole, on individualise trop le jeu, et on paie le prix derrière et on perd le match.
As-tu déjà à l’esprit les prochains matchs, et à ce qu’il faudra faire de mieux ? Car vous avez encore beaucoup d’objectifs sur cette fin de saison.
Non, je pense que le seul truc dont a besoin l’équipe, c’est de se ressourcer, c’est de se vider la tête, rentrer chez nous, et profiter de nos deux jours de libre pour penser à autre chose. On est arrivé ici avec beaucoup d’ambitions, et beaucoup d’illusions, et je pense que ça a mis un coup derrière la tête à tout le monde. Il va falloir trouver la meilleure manière de rassembler le groupe pour aborder les prochaines échéances.
C’est donc un peu difficile de se projeter dans l’après…
C’est sûr que c’est compliqué… Comme je l’ai dit, je pense que c’est un gros coup derrière la tête du club, sûrement le plus gros depuis le début de la saison. Ça nous montre bien que le club, l’ensemble de l’équipe, staff, joueurs, on a encore beaucoup de travail devant nous pour trouver la meilleure manière de pouvoir gagner ces matchs à enjeu, parce que si on fait le bilan sur la saison, sur les gros matchs à enjeu, pour le moment… Peut-être Paris à la maison, mais sinon on perd tout. Mais comme dit, on a une fin de saison qui est ultra importante, il va falloir trouver les choses prenables pour pouvoir construire, ou plutôt reconstruire un état d’esprit après ce coup de massue.
"On ne peut pas gagner grâce à des individualités"
Y a-t-il une crainte de finir la saison sans trophée ?
Je pense que pour tout le monde, le plus important est les deux derniers matchs de championnat. On le sait, on veut terminer avec deux victoires chez nous, à domicile. Après, la Coupe de France, pour les supporters, pour les Blue Fox, pour nos familles, pour ceux qui nous suivent, ça pourrait être un beau cadeau, et même pour nous. Mais si on veut aller les chercher, il va vraiment falloir une remise en question sur ce qui nous empêche de gagner ces matchs à enjeu, voir ce qui ne va pas.
Les deux prochains jours, on va déconnecter totalement, et mercredi, il faudra vraiment prendre du recul et trouver pourquoi. Ça vaut pour cette saison, mais aussi pour les saisons passées : qu’est-ce qui fait que, dans les matchs les plus importants de la saison, on n’arrive pas à aller chercher la victoire ? Est-ce que c’est de la tactique, de l’engagement, du mental, le physique ? Honnêtement, aujourd’hui, je n’ai aucune réponse, j’ai juste l’impression qu’on s’éparpille un peu et que ça manque de cohérence, sur la deuxième mi-temps des deux matchs qu’on a fait.
Vous avez aussi eu un gros manque d’efficacité offensive...
C’est rare qu’on ait été autant en échec au shoot. Mais comme dit, dans ces deux deuxièmes mi-temps, il n’y a pas beaucoup de situations claires, pas beaucoup de situations construites collectivement, avec un début et une fin d’action… Les buts qu’on marque, si tu regardes, en deuxième mi-temps, Kyllian [Villeminot] prend la balle et va au tir. On a de fortes individualités, on sait que c’est notre point fort, mais ce n’est pas possible, sur des matchs comme ça et contre des grosses défenses, on ne peut pas gagner grâce à des individualités, ça ne marche pas. C’est un sport d’équipe, et si on n’a pas de force collective, on n’arrivera jamais à gagner ce genre de match.
La fameuse médaille du quatrième, vous n’avez pas dû l’apprécier non plus…
Je vais la donner à mon neveu, il sera content ! Elle n’a pas de valeur, mais on ne va pas râler dessus. Aujourd’hui, il faut plus qu’on râle sur nous-mêmes avant de râler d’avoir une médaille.
Propos recueillis par Mickaël Georgeault, à Flensburg