Stéphane Plantin retourne en Roumanie avec ambition

Après deux ans et demi passés sur le banc de Toulon, Stéphane Plantin s'est engagé avec le club roumain du Steaua Bucarest.

Sa première expérience en tant qu'entraineur dans le handball féminin ne laissera pas un souvenir impérissable à Stéphane Plantin. Arrivé sur le banc de Toulon Saint-Cyr en février 2021, au relais de Laurent Puigségur, le champion du monde 2021 avec l'équipe de France a déchanté rapidement. Si les résultats sportifs n'ont jamais décollé, c'est surtout les conditions de travail dans lesquelles il a exercé pendant deux ans et demi qui lui laissent un souvenir amer. "Je n'ai rien à reprocher aux filles, j'ai aimé bosser avec elles. Par contre, j'ai eu énormément de difficultés à exercer mon métier d'entraineur, avec plein de dysfonctionnements à l'intérieur du club. Pour dire les choses clairement, j'ai évolué dans un milieu qui n'a pas grand-chose à voir avec le monde du handball professionnel" explique celui qui dit avoir refusé la prolongation de contrat proposé par le club. "Le but, quand tu es entraineur, c'est de tirer le meilleur de ton équipe. Je n'ai pas l'impression qu'on m'en ait donné les moyens."

C'est donc sans regrets que celui qui a passé cinq ans sur le banc de Nancy, de 2014 à 2019, retournera dans quelques semaines en Roumanie. Un retour, oui, puisque Stéphane Plantin tenait les rênes du club de Baia Mare lors de la saison 2019/20 avant que celle-ci ne soit interrompu par la pandémie du Covid-19. "J'avais prolongé avant le confinement, mais à mon retour, le contrat avait été annulé. C'est dommage, on avait réussi à faire passer le club de dixième à troisième au championnat" se souvient-il. Ce n'est que partie remise, puisqu'il remettra le cap à l'Est dans quelques semaines. Cette fois, direction Bucarest et le Steaua, le club sacré à 28 reprises champion national.

Des objectifs personnels et pour le club

"La Roumanie est un championnat intéressant. Désormais, tout le monde connait le Dinamo via la Champions League, mais il y a quatre ou cinq équipes qui auraient largement leur place en Starligue. Et le Steaua en fait partie" explique Plantin, qui s'est engagé pour les deux prochaines saisons. Cerise sur le gâteau, le club s'est qualifié pour l'European Cup. "Il y a des objectifs intéressants sur ces deux ans, comme d'essayer de se qualifier pour l'European League en 2024. La motivation est double : faire progresser le club, mais aussi acquérir une expérience personnelle en plus, en gérant un effectif où se cotoient de nombreuses nationalités."

Car, même s'il ne le crie pas sur les toits, si Stéphane Plantin a fait le choix de s'exiler en Roumanie, c'est aussi car la Starligue à laquelle il aspirait n'a pas toqué à sa porte. Diriger le Steaua, une formation où les attentes sont fortes et qui avait initié les premiers contacts en octobre dernier via l'ancien Dunkerquois Andreï Cian, c'est aussi passer un palier dans sa carrière personnelle. "Je suis super content d'aller à Bucarest, c'est clair dans mon esprit. Mais je veux prouver au milieu que je suis capable de passer un échelon supplémentaire. On verra où on en est au bout des deux ans. Si je me sens bien et que la réussite est au rendez-vous, je ne m'interdis rien. Si un club français m'appelle, je réfléchirai aussi" termine-t-il. Persuadé que l'expérience dans la capitale roumaine ne pourra qu'être enrichissante.

Kevin Domas