LMS - J11
Nîmes, au courage, met fin à sa triste série
En difficulté après 5 défaites de rang, Nîmes est allé chercher un succès précieux à Saint-Raphaël (31-33). Dans un match intense, viril et indécis, l'USAM arrache une victoire qui lui permet de ne pas laisser s'envoler son adversaire du soir et de revenir à un point des Varois.
"Allez les gros, on va la chercher". Les paroles du capitaine Rebichon ont été performatives. Elles concluent le temps mort (bien) posé par son coach Yann Balmossière à une petite minute du terme de la rencontre. L'USAM a la balle en main et mène alors 30-31. Une bonne situation ? Mais, vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation.
Alors qu'ils auraient pu cogiter, penser à leurs 5 défaites de rang, au "cercle vicieux", dont parlait Alexandre Demaille après le match, dans lequel ils étaient coincés, les Nîmois sont allés ajouter un 32e but à leur total grâce à un exploit de Luc Tobie. L'arrière droit, à l'image de beaucoup de ses coéquipiers, est allé très loin dans le don de soi. Ce supplément d'âme a sans doute permis à Nîmes de faire la différence, dans un match très serré, mais qu'ils ont globalement souvent dominé au score.
Les grands hommes de la soirée
Par qui commencer tant les Nîmois ont été héroïques ? Peut-être par Alexandre Demaille dont l'entrée a pesé indubitablement dans le money time. Avec 5 arrêts (45 %), dont une double parade sur Paschal, l'ancien et futur Raphaëlois mérite que son nom soit cité. A l'aile gauche, Guéric Vincent a été très bon. Les chiffres le montrent (6/6). Les chiffres ne mentent pas, mais ils ne disent pas tout. Ils ne disent pas que Vincent a inscrit deux jets de 7 mètres cruciaux dans les 10 dernières minutes contre ce briscard qu'est Mickaël Robin. Ils ne disent pas non plus que c'est toujours Vincent qui, à 21 ans, est allé inscrire seul le dernier but du match. Les responsabilités ne font pas peur à ce jeune homme. Respect.
Guéric Vincent attire peu à peu la lumière par ses buts. Un peu plus dans l'ombre, à l'USAM, il y a des joueurs qui méritent pourtant des paragraphes. Je pense notamment à Quentin Dupuy qui a sorti un match de gladiateur. La deuxième mi-temps du barbu iconique de l'USAM est un modèle d'engagement. Le futur Dunkerquois se jette en défense sur tout ce qui bouge, monte les ballons, joue pivot. Il inscrit même un but, où, déséquilibré, il finit à genou.
Que dire enfin de la base arrière qui a littéralement pilonné la défense de Saint-Raph' ? Tobie, Acquevillo, Sissoko (quel plaisir de le revoir à ce niveau !), Minel, Konradsson sont allés se frotter à la défense centrale varoise. Ils y ont laissé des plumes, souvent, des dents peut-être même. Mais ils ont persévéré, jusqu'au bout, pour aller obtenir les derniers jets de 7 mètres, ou conquérir les derniers buts si précieux. Ce n'était pas toujours beau à voir, ça pouvait même être douloureux parfois d'observer ces contacts fracassants répétés dans les 9 mètres qui s'étaient quasiment transformés en tranchées. Mais ça a été efficace. Puis c'était courageux.
Du côté de Saint-Raphaël...
Le handball est parfois injuste. A une action près, on chante les louanges des visiteurs alors que Saint-Raphaël a fourni un match solide, cohérent. Malheureusement, les Varois ont fait parfois preuve de maladresse. Et notamment dans des moments cruciaux. Les derniers ballons mal négociés par Chema Marquez, le double échec de Drevy Paschal, le peu d'arrêts réalisés par les gardiens dans les instants décisifs... Tout cela ne doit pas faire oublier la puissance de Marescot et d'Henigman, les promesses de Paschal, l'expérience de Vigneron et Dipanda, le bras de Brasseleur...
Mais les vainqueurs écrivent l'histoire et c'est donc Nîmes qui repart soulagé et triomphant de Saint-Raphaël ce soir. L'USAM devra enchaîner avec cet état d'esprit pour regagner des places au classement. Pour Saint-Raphaël, qui sort de 4 matchs contre des adversaires solides, il faudra repartir de l'avant à Chartres puis contre Limoges avant de conclure l'année en recevant Paris et en allant à Chambéry.
Résultats et classement de Starligue ici.
Tristan Paloc