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Tour de France (11/16) : Toulouse, la sixième place dans le viseur
Depuis plusieurs saisons, le FENIX truste le haut du classement et réussit souvent des coups de maitre en s'offrant les cadors de Starligue. Candidat de plus en plus sérieux à l'Europe, quelles sont les ambitions de la saison ?
Une saison pas si bonne que ça ?
"On a fait une très belle saison, on est très contents de ce que l'on a fait, la sixième place était prévue". Un bilan simple et lucide pour Danijel Andjelkovic. Si l'on se penche de plus près, l'ancien demi-centre n'est pas dans le faux, bien au contraire : tombeurs de Paris, Nantes et Montpellier à domicile, dix victoires à la maison dont 6 en première partie de saison et plusieurs fois récompensés aux trophées LNH : Meilleur buteur pour Nemanja Ilic ainsi que Meilleur ailier et surtout Meilleur entraineur pour la deuxième année consécutive. Les toulousains ont donc réalisé une saison plus que complète.
Malgré cela, un petit quelque chose manqua à l'appel pour parapher une saison plus que correcte : une qualification en Coupe d'Europe. Pourtant celle-ci était aussi dans le viseur de la formation occitane mais la réduction à seulement quatre places qualificatives a rendu les choses plus compliquées pour le FENIX : "Quand la saison a démarré, on a compris qu'il n'y aurait que quatre places et que ça serait très dur d'arriver là. Le niveau de la LNH est très élevée et chaque année plus que la précédente". Une qualification manquée à peu de choses près, notamment avec les courtes défaites contre Nîmes (32-34) et Chambéry (32-28) en deuxième partie de saison.
Un contre-temps mais rien qui ne viendrait réellement gâcher la belle prestation des joueurs toulousains durant la saison : "On a pas eu de gaucher durant les deux premiers mois, mes joueurs ont eu un comportement exemplaire sur et en dehors des terrains. Et en terme de niveau de jeu, on a présenté un jeu agréable en plus de faire des supers performances".
Sixième c'est bien mais est-ce que viser plus haut ça ne serait pas mieux ? La question peut s'envisager mais dans les faits, est-ce un objectif atteignable ? "A mon avis, c'est compliqué. Si on arrive à répéter les mêmes résultats que l'an dernier, ça sera très bien. On va avoir un effectif restreint avec la blessure de Matthieu Marmier, on aura 15 joueurs professionnels pendant quelques mois, donc on va devoir bien travailler. La saison est longue, ce qui va être difficile, ça va être de garder de la concentration tout du long. On a eu un temps faible et les équipes qui n'en ont pas eu, elles sont devant nous".
Un point sur l'équipe
Un joueur pro en moins, des joueurs clés qui partent, une chose est sûre, l'équipe ne ressemblera pas à celle de l'an dernier. Les départs de Tobias Wagner, de Baptiste Bonnefond et surtout celui d'Erik Balenciaga vont peser lourd : "Il nous a fait deux saisons de très haut niveau, il était dans le top 3 des meilleurs demis du championnat, il était notre meneur de jeu. Il est possible que ça nous impacte sur notre jeu mais je pense aussi que Casper saura prendre la suite, il est très performant sur tout ce qui est jeu de transition".
Parmi les quatre recrues estivales, le profil du jeune Casper Kall intrigue. Plutôt inconnu dans le championnat de France, le jeune demi-centre suédois arrive pour remplacer le nouveau meneur de Melsungen : "Il est jeune mais il a déjà de grandes qualités, que ce soit en vitesse ou en transition. C'est la première fois qu'il quitte sa maison, son club, son pays donc il découvre de nouvelles choses. Il va avoir des responsabilités donc il va falloir être patient et lui donner le temps de digérer tout ça".
Autre recrue de choix, l'ancien dunkerquois Gabriel Nyembo amène avec lui toutes ses qualités défensives et offensives qui seront une plus-value évidente, notamment avec le jeu à 7 contre 6 prôné par le club : "C'est quelqu'un qui est confirmé dans le championnat. Défensivement, il est solide et très mobile donc c'est un plus pour nous. Après lui aussi, il a besoin de temps pour digérer le projet de jeu, les détails de ce dernier. Mais avec lui, défensivement on devrait s'améliorer".
Dans les deux dernières recrues, une n'était pas prévu dans l'équation. En effet, le club comptait s'appuyer à la fois sur Ayoub Abdi et sur Matthieu Marmier au poste d'arrière droit. Seul petit problème, ce dernier s'est de nouveau blessé le 4 juin dernier et de nouveau au ligament : "Il a fallu chercher rapidement un gaucher sur le poste, en sachant qu'à ce moment-là, c'est très compliqué. Heureusement pour nous, Uros Mitrovic était disponible, donc on l'a signé pour trois ans. Il est très grand, il tire de loin, il a un gros potentiel à seulement dix-neuf ans. Maintenant, c'est à nous de l'adapter à notre système et de l'améliorer".
Enfin, une recrue fait son retour du côté de la ville rose, à savoir Romain Gireaudeau. Prêté à Frontignan l'an dernier, l'ailier droit aura fait une belle saison en Proligue. Du fait du départ à la retraite de Pierrick Chelle, le joueur de 23 ans revient, lui qui connait bien la maison.
Le sept type de Toulouse
Des objectifs clairs pour la saison à venir
Le 9 septembre marquera la début de la saison pour le Fenix avec la réception de Dunkerque. Punis dans les derniers instants par Samir Bellahcene, les occitans comptent bien démarrer la saison sur une bonne note, mais attention tout de même à l'USDK : "Avec Chambéry, c'est la seule équipe qui nous a battu deux fois. C'est une équipe que je respecte, qui est très vaillante, qui joue bien et qui performe. Bien qu'on ait encore trois-quatre semaines de préparation, on va mettre tous les ingrédients à disposition. Ce serait bien de gagner, ça nous mettrait en confiance mais eux aussi, ils vont vouloir bien démarrer, ils vont venir ici pour gagner".
Une fois ce cap franchi, les objectifs sont clairs et nets pour le coach serbe : la sixième place est la priorité du FENIX. Bien que Chambéry et Nîmes soient les "concurrents directs" du club toulousain, le staff prend chaque match après l'autre : "Il faut aller le plus loin possible, si on fait six, c'est top. On va jouer les match un par un. On gravite entre 5 et 7, donc on aimerait rester ici et si on peut aller chercher plus, on ira. Déjà, il faut performer contre les équipes à notre niveau".
Seule équipe ou presque à avoir recours au jeu à 7 contre 6, le FENIX a fait de ce système offensif sa marque de fabrique, système qui a souvent fait ses preuves et sorti le club toulousain de situations délicates : "On a envie de garder ce système offensif, ça nous apporté pas mal de choses. Ces phases de jeu nous ont bien aidé". Le système offensif, c'est fait. Maintenant, comment organiser la défense ? "On aimerait implémenter la 1-5, afin d'avoir une option tactique supplémentaire selon les matchs".
L'an dernier a été synonyme de réussite pour les joueurs de Philippe Dallard. Avec un mercato des plus prometteurs, un objectif clair en tête et un mot d'ordre précis, à savoir le collectif, le FENIX parviendra-t-il à nous offrir autant de spectacles que l'an dernier ?
Théo Alleaume