Mondial
Malgré le chaos, le Cap-Vert a écrit l'histoire
Le Cap-Vert a écrit l'histoire en remportant son premier match dans l'histoire du championnat du monde, hier face à l'Uruguay (33:25). Le tout, après une nuit rocambolesque.
En 2021, le Cap-Vert participait à son premier championnat du monde de handball, mais l'expérience avait rapidement viré au fiasco. Touchée par le Covid, la sélection n'avait pu jouer que son premier match de poule, perdu contre la Hongrie (27:34), avant de devoir se retirer. Seuls neufs joueurs étaient encore négatifs, et les Capverdiens, incapables d'aligner les dix joueurs requis par le règlement, avaient du plier bagage sans disputer leurs deux derniers matchs de poule.
Cette année, leur début de compétition à Göteborg a été tout aussi mouvementé, mais la fin a été bien plus heureuse. La sélection, dont la fédération possède des moyens plus que limités, voit la plupart de ses frais pris en charge par un Capverdien exilé à Göteborg, Nilton Delgado, propriétaire d'un magasin de literie. Avec d'autres mécènes, il parraine l'équipe nationale de son pays natal, comme l'explique le quotidien suédois Aftonbladet.
"Nous payons l'hôtel, la nourriture et un bus pour l'équipe depuis quelques jours" explique Delgado, qui a désormais laissé l'équipe aux mains de l'organisation. Lui et les autres mécènes ont notamment pris en charge la sélection cap-verdienne depuis sa préparation, en Suisse, jusqu'à son arrivée en Suède, avant le début de la compétition.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, avant leur premier match, six joueurs capeverdiens ont eu la mauvaise surprise de voir leurs lits s'effondrer..."Je ne sais pas ce que l'hôtel pensait. Certains joueurs mesurent deux mètres et pèsent plus de 100 kilos. Néanmoins, ils devaient se coucher dans des lits superposés en bois. Ils sont tombés les uns sur les autres, les lits n'ont pas résisté. J'ai donc dû les conduire à un autre hôtel tard hier, ils n'ont pas pu aller au lit avant minuit" dit Nilton Delgado.
Delgado fait partie d'une petite colonie capverdienne installée à Göteborg, employée principalement dans les chantiers navals. Hier, une petite centaine d'entre eux étaient venus applaudir leur sélection, et n'ont pas caché leur joie quand elle a remporté la rencontre face à l'Uruguay (33:25).
Si la sélection a écrit l'histoire hier, et pourrait bien s'ouvrir les portes d'un tour principal inespéré, elle resterait alors quelques jours de plus à Göteborg. En espérant ne plus avoir de problèmes de lits...
A Katowice, Kevin Domas