Euro U18 (M) - J3
La France s'incline malgré une remontada extraordiaire
Après un premier acte catastrophique et une remontada légendaire dans le second acte, les Bleuets flanchent finalement dans les toutes dernières secondes contre l'Allemagne (27-23). Au jeu du "meilleur second", la défaite norvégienne n'aura pas été assez importante pour repêcher la France vers le tour principal. Les Bleuets joueront ainsi pour la 9ème place lors du tour intermédiaire.
Nous l'écrivions hier : face à l'Allemagne, favorite de la poule, la France a l'occasion de ravir la première place du groupe B. Dans le cas contraire, l'écart de buts du match comme des chocs Croatie-Slovénie dans la poule A et Danemark-Norvège dans la poule C seraient déterminants.
C'est malheureusement le second scénario qui va rapidement s'imposer dans les têtes des spectateurs français. Prenant l'eau en défense dès l'entame (malgré des premiers arrêts de Timothée Riss dès les premières séquences), les Bleuets sont rappelés par leur entraîneur sur un temps mort avant même la 10ème minute (5-1, 8'). En défense, la France ne trouve pas la solution face aux boulets de canon de l'arrière gauche Jan Mudrow, alors que son ailier Jan Grüner est également chirurgical depuis l'aile ou en contre-attaque (ils marquent à eux deux 9 des 13 premiers buts de leur équipe). De l'autre côté du terrain, ce n'est guère mieux pour des Bleuets qui font face à un bloc central cadenassé et se montrent encore imparfaits tant dans la précision des passes que de leurs tirs qui manquent encore trop souvent la cage (13-5, 22').
Un premier acte catastrophique...
Répondant aux blocages offensifs de ses joueurs, Franck Prouff lance le jeu à 7 à la 22ème minute. La supériorité numérique française fera du bien à l'attaque et les ailiers Yoni Peyrabout à gauche et Gustave Deloye à droite seront trouvés et efficace contre le portier allemand Daniel Guretzky (5/14, 36% sur la première mi-temps). Avec la sortie de Jan Mudrow, tous les espoirs de remontée sont permis (14-8, 25'). Pourtant, la fin de période sera très mal gérée : bien que la défense ait monté d'un ton en intensité, les quelques ballons récupérés sont parfois gâchés sur des contre-attaques mal négociées tandis que l'attaque retrouve ses difficultés alors que les arrières peinent à éviter le bloc allemand. Aussi, avec le jeu à 7, les tirs bloqués du demi-centre Lukas Delattre ou de l'arrière droit Bastien Lafosse donnent autant de munitions aux Germaniques pour mitrailler la cage vide aggravant l'écart à 10 unités à la pause (19-9, 30'). À la pause, les statistiques au shoot de l'ensemble des arrières français est plus que marquante : Léo Gendronneau (1/5) et Alexandre Raix (0/3) à gauche, Lukas Delattre (0/2) au centre, Tristan Gourguechon (0/5) et Bastien Lafosse (1/2) à droite. Seul le demi-centre Mathis Burdet aligné sur les 10 premières minutes, n'aura pas connu d'échec ou de pertes de balle (1/1). Un total de 3 buts en 18 tirs pour les arrières tricolores qui devront impérativement parvenir à écarter le bloc central allemand s'ils veulent espérer un retour en deuxième période.
... avant une remontada légendaire
De retour des vestiaires, les Bleuets vont afficher de bien meilleures intentions. Mathis Burdet retrouve la mène de l'attaque française et parviendra à servir Simon Rebel puis à marquer par lui même sur les premières actions. L'Allemagne va malgré tout garder son avance et pointe toujours à +10 à la 37e (22-12, 37'). Seulement, au 22ème but, la machine allemande s'enraye. La défense française devient bien plus hermétique, récupérant de nombreux ballons face à des arrières germaniques moins en maîtrise et les ailiers gardent leur sang-froid face à la cage. Mieux, en attaque, actant les difficultés face au bloc central, Burdet et ses arrières parviennent à aller chercher les extérieurs mettant leurs ailiers en avant. En y ajoutant les belles parades de Timothé Riss, notamment sur contre-attaque ou pénalty, on obtient la recette d'une remontada pour des Bleuets conquérants qui comptent au minimum réduire l'écart, tant pour l'honneur que pour le classement (23-20, 49').
Les Bleuets flanchent dans les deux dernières minutes
Mais plus que pour réduire l'écart, les Bleuets vont réaliser un money time exemplaire. Avec une défense totalement imperméable, ils obligent l'Allemagne à des tirs désespérés en bout de possession et vont récupérer des balles. Sur deux attaques de suite, les arrêts de Riss - rendus plus simples par la défense - permettent d'envoyer Gustave Deloye en contre-attaque pour se rapprocher à une longueur à moins de 5 minutes du terme (24-23, 56'). Malheureusement pour la suite, le retour de Daniel Guretzky dans la cage allemande fera mal dans les moments chauds. Il arrêtera le shoot d'égalisation de Tristan Gourguechon avant un tir désespéré de Gustave Deloye. Pendant ce temps, Jan Mudrow avait trouvé une solution de loin semblant acter le résultat des débats (25-23, 58'). Et, alors que l'écart de buts s'annonçait importantissime dans l'espoir d'une qualification, les Bleuets vont flancher dans la dernière minute en encaissant un dernier but de Mudrow (il n'aura planté que ces deux buts dans le second acte) et une contre-attaque de Jan Grüner inscrit sa 6ème réalisation (27-23). Le portier allemand Daniel Guretzky termine meilleur joueur des siens avec 9 arrêts à 41% tandis que l'ailier droit français Gustave Deloye est le joueur distingué par l'EHF après un match exemplaire (8/9).
Au même moment, la défaite de la Norvège, de 4 buts face au Danemark, ne permettait pas de repêcher les Français (un match nul au minimum aurait été obligatoire). Les Bleuets basculent ainsi vers le tour intermédiaire où ils joueront pour la 9ème place.
Retrouvez les résultats et classements du tour préliminaire ici et le calendrier du second tour ici.
Antoine Piollat