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La nouvelle vie hongroise de Damatrin et Ntanzi
Cet été, deux Français ont quitté le championnat national pour vivre leur première expérience à l'étranger. Baptiste Damatrin et Sadou Ntanzi ont rejoint le club hongrois du MOL Tatabánya. Entretien avec les deux joueurs sur leur nouvelle vie, loin de la pression de l'hexagone, mais proche du haut niveau européen.
Nouveau pays, nouvelle équipe et nouveaux rôles. C’est ce que sont venus chercher Baptiste Damatrin et Sadou Ntanzi dans l’équipe hongroise de Tatabánya. Les deux jeunes Français de 24 ans ont, respectivement, quitté Nantes et Paris, deux cadors européens pour un club assez méconnu à l’autre bout de l’Europe. Pourtant, Tatabánya est la troisième force en Hongrie, derrière les deux intouchables Veszprém et Szeged. « On veut les accrocher le plus longtemps possible, s’accordent-ils. Mais notre objectif, c’est surtout la troisième place. »
Le projet a séduit les deux joueurs. « C’est solide et ambitieux », glissent-ils. Et il y a de quoi. L’entraîneur de l’équipe est Cristian Ugalde, l’ancien ailier gauche espagnol aux 131 sélections. À leurs côtés, il y a de nombreux internationaux hongrois : les gardiens Laszlo Bartucz et Marton Székely, le pivot Petar Topic et l’ailier droit Pedro Rodriguez Alvarez. Mais aussi l’ancien international allemand Christian Dissinger. « L’équipe est plutôt jeune. Mais avec certains expérimentés. Ce groupe a une marge de progression de fou », estime Sadou Ntanzi. Tatabánya va pouvoir s’exprimer aussi en European League. « Déjà, on veut sortir des poules. Et plus si affinités », en rit Baptiste Damatrin.
Une acclimatation réussie
Depuis la reprise du club le 29 juillet, leur nouvelle vie se déroule « vraiment bien ». Ce qui a marqué les deux joueurs, ce sont les infrastructures du club, avec une salle flambant neuve, sortie de terre en 2022 et qui peut accueillir 6 200 spectateurs.
« Le cadre de vie aussi est cool. Budapest est à une heure en voiture. Donc si on a besoin de bouger, on peut retrouver une ambiance similaire à Paris », explique Sadou Ntanzi. Et du côté familial, la décision des deux joueurs a été bien accueillie. « Puis il n’y a que deux heures d’avion entre Paris et Budapest. Donc la famille est déjà venue plusieurs fois », argumente Baptiste Damatrin.
Un nouveau défi nécessaire
La décision des deux Français partait d’une envie de changement. Les deux étaient en manque de temps de jeu à Nantes pour Baptiste Damatrin, et à Paris pour Sadou Ntanzi. L’ex-nantais faisait la paire avec l’inépuisable Valero Rivera (39 ans). « J’ai envie de prouver encore plus et de montrer ce que je vaux. J’estime que cette année va être décisive », explique Baptiste Damatrin. Il a signé pour une saison à Tatabánya.
Du côté de Sadou Ntanzi, la « frustration » du manque de temps de jeu se faisait encore plus ressentir. Lui, l’enfant de Paris, passé par le centre de formation avant d’intégrer l’équipe première, n’a connu que la capitale, excepté ses six mois en prêt à Toulouse. « Je ne prenais plus de plaisir à Paris. J’étais rentré dans une mauvaise frustration que je n’arrivais plus à gérer. » Pourtant, il était la doublure de Luc Steins au poste de demi-centre. « Mais mon temps de jeu était quasi nul. Et je n’avais pas d’explication à ça. Je ne demandais pas de jouer une demi-heure. Mais si mes cinq minutes sur le terrain étaient bonnes, j’espérais en jouer sept le match d’après, puis dix. »
Il continue. « Je trouve qu’il n’y avait pas de suite logique entre mon implication et le résultat final. J’ai trouvé ça blessant. Là, je reprends goût à aller à la muscu, à refaire du hand et à me faire mal sur le terrain. » Le Français de 24 ans peut compter sur son expérience accumulée dans la capitale, pour être le premier demi-centre à Tatabánya, où il a signé pour deux ans. « Malgré tout, j’ai beaucoup appris aux côtés de Luc (Steins), Niko (Karabatic) et Raul (Gonzalez) », nuance-t-il.
Une victoire et une défaite pour commencer
La saison 2024/2025 de Tatabánya vient tout juste de commencer. Après des matchs amicaux plus qu'encourageants (4 victoires pour 2 défaites), l'équipe a été lancée dans le grand bain pour sa première dans le championnat. Face à Szeged, Baptiste Damatrin (auteur de 7 buts) et ses coéquipiers ont livré une grosse bataille avant de s'incliner de six buts (33-27). Puis ils se sont imposés face à l'équipe de NEKA (39-33) avec 6 buts de Sadou Ntanzi notamment.
Les deux Français seront à surveiller cette saison, dans un championnat où Jérémy Toto a débarqué aussi cet été du côté de Szeged.
Hugo Gueritaine