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Nikola Karabatic, des adieux sur un dernier titre
Nikola Karabatic jouait le dernier match de sa carrière en club ce vendredi soir. Il a remporté un dernier titre de champion de France grâce à la victoire du PSG sur Aix (39-36), et a eu droit à un bel hommage, dans un Bercy plein pour le voir jouer une dernière fois avec son club.
Il a fini, selon ses mots, sur un "tir de m...". A 30 secondes de la fin du dernier match de sa saison, le Paris Saint-Germain mène de quatre buts contre Aix. Le titre de champion, le onzième de l'histoire du club, est assuré. Nikola Karabatic, la légende du handball français, peut alors conclure sa carrière en club de la meilleure des manières, devant les ultras du PSG, avec un jet de sept mètres que lui a laissé le responsable de l'exercice, Kamil Syprzak, qui a connu trois échecs face à un bon Denis Serdarevic. Et là, un peu à la surprise générale, le ballon arrive dans le visage du gardien aixois... Il préférera en rire, tout comme Serdarevic d'ailleurs. Car l'essentiel était ailleurs, ce vendredi soir.
Le public au rendez-vous pour un match maîtrisé
Pour le dernier match de la carrière de la superstar du handball français des 20 dernières années, Paris avait vu les choses en grand, à la hauteur de la carrière d'un joueur qui aura marqué l'histoire du handball. Bercy avait été mobilisée plutôt que l'habituelle salle de Coubertin, pour répondre à la demande forte de voir une dernière fois "Kara" jouer sous le maillot du PSG. Le public a répondu présent : avec 14840 spectateurs, le PSG a, grâce à sa légende, pulvérisé le record d'affluence pour un match de championnat de France. Les ultras avaient même confectionné un superbe tifo à sa gloire. Chaudement applaudi à son entrée dans la salle par le public, l'arrière l'a été aussi lorsqu'il est entré sur le terrain autour du quart d'heure de jeu.
Le PSG se devait de glaner une victoire pour son dernier match pour assurer son titre, d'autant que Nantes, à un point derrière, a bel et bien gagné contre Nîmes pour son dernier match. Les coéquipiers de Karabatic ont fait en sorte d'assurer ce succès, sans lequel la fête aurait eu un goût sacrément amer. Paris a fait la course en tête au score toute la rencontre, même si Aix a livré une partie de bonne qualité, bien que le PAUC, distancé de la course à l'Europe, n'eût plus rien à jouer sur cette dernière journée ; éternel compétiteur, Karabatic destina au PAUC et au match livré par l'adversaire les premiers mots de ses remerciements.
Le (alors) nonuple champion de France en titre, porté par les réalisations de Kamil Syprzak (12 buts) et d'Elohim Prandi (9), avait réussi à imposer sa supériorité en début de deuxième période en prenant cinq buts d'avance au retour des vestiaires, puis en maintenant les hommes de Philippe Gardent, que l'on voyait lui aussi peut-être pour la dernière fois sur un banc de Starligue, à au moins deux buts de distance. A cinq minutes de la fin, l'affaire était pliée. Jouant lui aussi le dernier match de sa carrière, Jordan Camarero termine sur un penalty réussi, avant que le héros de la soirée ne rate le sien... Nikola Karabatic a néanmoins marqué un but, et réalisé quelques jolies passes décisives pour son dernier match, remporté par son équipe (39-36) et qui lui offre, à titre personnel, un seizième titre de champion de France.
Un bel hommage pour une carrière toute en superlatifs
Ce titre est même son 22e titre de champion national en 23 saisons professionnelles, remportés avec Montpellier, Kiel, Barcelone et donc le PSG - la saison de l'affaire des paris, et de son départ en cours de saison de Montpellier pour Aix, restera l'année "sans" de sa carrière si riche. Un bilan absolument incroyable, auquel il faut ajouter trois Ligues des champions, une trentaine de coupes nationales, et surtout onze titres avec l'équipe de France, dont trois médailles d'or olympiques. Que celui qui est sans conteste l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur joueur du XXIe siècle, termine sa carrière sur un dernier titre national, est finalement à la hauteur du champion, qui a pu une dernière fois exprimer sa joie de soulever un titre national, apporté par une autre légende du sport, le tennisman Novak Djokovic, venu assister lui aussi à la dernière rencontre du géant du handball.
Puis vint, à Bercy, le temps des hommages. Karabatic est passé après les autres partants du PSG à la fin de la saison, Yoann Gibelin, Dominik Mathé, et les deux formés au club Sadou Ntanzi et Adama Keïta. Pour Karabatic, les messages venus d'anciens coéquipiers apparaissent alors sur les écrans, de Stefan Lövgren à Michaël Guigou, de Victor Tomas à Kim Andersson. Les messages de Mikkel Hansen et d'Uwe Gensheimer, anciens Parisiens et qui arrêtent également leur carrière à l'issue de cette saison, ont été particulièrement applaudis par le public de Bercy. Entouré de sa mère, de sa compagne et de ses deux enfants, sous les yeux émus de son frère Luka, Nikola Karabatic pouvait alors remercier toutes les personnes qui l'ont accompagné durant sa carrière et lors de ses dernières années au PSG, avec des mots touchants pour sa famille. Et également des mots pour l'autre amour de sa vie, son sport, le handball, auquel il a tant donné, et auquel il manquera certainement à partir de septembre prochain.
Mickaël Georgeault