EDF (F)
Tamara Horacek "On n'a pas montré notre meilleur visage"

La déception passée, les Bleues et leur coach ont pris le temps de répondre aux médias en zone mixte et ainsi revenir sur la cruelle défaite en 1/2 finale du Mondial face à l'Allemagne. Propos recueillis avec l'aide de la FFHB.
Sébastien Gardillou : Je suis déçu pour les filles, mais je pense qu’on n’a pas manqué de combativité. Les filles n’ont pas reculé dans le gros combat de ce soir. Je pense que l’écart est un peu conséquent au regard de la physionomie du match. On n’a pas réussi à marquer sur grand espace, on arrive à exister défensivement malgré leur base arrière de malade mental. Faut sortir loin, il faut impacter…Les joueuses ont été grandes défensivement, mais on n’a pas réussi à convertir sur grand espace, ce qui est notre force habituellement. Et ça nous aurait aidé. La 1-5 a été bien, la 2-4 n’a pas été très opérante, on n’a pas su provoquer des pertes de balle. Je n’ai pas de regrets sur ce que les filles ont montré. On n’est pas dans la même catégorie handballistique, elles ont de jeunes joueuses mais qui sont très compétitives. Je suis fier de ce que les filles ont fait, parce qu’elles se sont engagées comme pas possible. Si on peut sortir de la meilleure des façons, on le fera. Je crois qu’on a encore des ressources.
Hatadou Sako : Je suis déçue parce que, non seulement on avait à coeur de jouer la finale, mais aussi de continuer à monter en puissance après notre match sur le Danemark. Mais force est de constater qu’on n’a pas fait ce qu’on voulait et qu’on est retombé dans nos travers. On savait que leur base arrière était très puissante, mais on les a trop laissées approcher, on n’a jamais réussi à les contrer. Et forcément, après, on ne monte pas les ballons. Il y a plein de situations où on fait presque ce qu’il faut, et c’est ce qui rend les choses encore plus frustrantes. Parce qu’il y a eu plein d’approximations dans tout ce qu’on a fait. Ce qu’on montre n’est pas tout à fait clair. Maintenant, il y a une médaille à aller chercher. C’est facile de dire qu’on va rebondir, mais il faut d’abord qu’on digère la défaite. Ca reste une médaille dans un championnat du monde, ça n’est pas rien.
Tamara Horacek : Je ne nous ai pas senties dominées physiquement, on a des situations claires en attaque qu’on ne convertit pas. Je ne trouve pas notre défense si dégueulasse que ça, mais on n’a pas su exploiter les situations. Leur gardienne a fermé la boutique, et ça nous a fait beaucoup de mal. On n’a pas montré notre meilleur visage, dans aucun des domaines. On manque un peu de précision dans les détails mais, à ce niveau, c’est ce qui fait la différence. Physiquement, c’est sûr qu’on est monté d’un cran, mais les arbitres n’ont pas toujours été très sympas avec nous. Maintenant, il faut redescendre, respirer un coup et on va repartir pour aller chercher la médaille. Il faut qu’on garde en tête qu’on est là depuis un bout de temps, qu’on a beaucoup bossé et que ce serait une récompense. Pas celle qu’on voulait, mais une récompense quand même
Lena Grandveau : On fait un bon début de match, on est derrière au score mais on est au contact. On arrive à répondre dans l’agressivité. On perd ce match à cause de nous, tout simplement. J’ai un sentiment vraiment compliqué à décrire, je suis très déçue et c’est dur à gérer. On était toutes là, on avait toutes envie. On fait une bonne première mais on rate beaucoup de shoots. On n’est pas très loin, mais ça ne suffit pas. Elles ont été plus fortes que nous sur les détails, elles ont mis énormément d’agressivité. On n’est pas aidé par les arbitres, mais ce n’est pas le problème. Notre efficacité et notre construction du jeu qui ont été mauvaises. En défense, on est en difficulté, on n’a pas aidé nos gardiennes. Elles mettent des shoots de loin, des tirs en appui, et c’est pas ce qu’on a montré depuis le début du championnat. Il y a finalement plein de secteurs où on n’a pas été très bonnes.