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Le "Grand" Denis Lathoud s'est éteint cette nuit

Denis Lathoud, icône de la bande des Barjots, s’est éteint cette nuit à l’âge de 59 ans. Le handball français perd l’un de ses piliers historiques, un homme qui aura marqué de son empreinte l’essor des Bleus dans les années 90, avant de transmettre sa passion sur les bancs de touche en tant que coach.
Le "Grand", comme tout le milieu du handball aimé tant l'appeler, nous a quitté cette nuit des suites d'une longue maladie. Né le 13 janvier 1966 à Lyon, Denis Lathoud a d’abord brillé sur les parquets en tant qu’arrière gauche puissant et inspiré. Passé par Vénissieux, aux côtés de Laurent Munier et Gaël Monthurel avec lesquels il gagne le titre en 1992, il explose à l’USAM Nîmes Gard avec qui il décroche à nouveau le titre de champion de France en 1993 la Coupe de France en 1994. Il prendra également la 3eme place de la ligue des champions en 1994 toujours avec Nimes. Il évoluera ensuite au PSG Handball du président Gérard Picard aux côtés de Stéphane Stoecklin. Son gabarit impressionnant (1,98 m), couplé à une redoutable intelligence de jeu, en fait une pièce maîtresse des Bleus dans les années 90. International à 164 reprises pour 463 buts inscrits, il participe à l’avènement de la génération des Barjots. En 1992, il décroche le bronze olympique à Barcelone, où il est élu dans l’équipe-type du tournoi. L’année suivante, il devient vice-champion du monde, avant de connaître le sommet de sa carrière en 1995 avec le premier titre mondial de l’équipe de France, en Islande, sous la houlette de Daniel Costantini. Il jouera aussi les Jeux d’Atlanta en 1996, concluant son parcours international par une honorable 4e place. Denis Lathoud fut l'organisateur de la fameuse réunion salvatrice, en plein milieu du Mondial 1995, qui aura permis aux joueurs de Daniel Costantini, mal embarqués dans la compétition, de crever l'abcès et se dire les choses. Dans la foulée de ce moment unique dans la vie d'un groupe, composé de joueurs de l'OM Vitrolles en grande majorité, les Bleus vont tout remporter et décrocher le 1er titre de champion du monde pour un sport collectif francais. Tous les joueurs présents à cette réunion l'avaient reconnu : "Sans cette réunion organisée par le Grand, jamais nous serions devenus champions du monde."
Une carrière exceptionnelle
Après avoir raccroché les chaussures, il enfile très vite la casquette d’entraîneur. D’abord au SMV Porte Normande comme joueur-entraîneur, puis à Limoges, avant de diriger Dijon pendant huit saisons. Il mène à deux reprises le club bourguignon en première division, puis s’exporte en Tunisie où il remporte plusieurs titres avec l’Espérance de Tunis. En 2019, il revient en France pour prendre en main Strasbourg en Proligue, avant de finir son parcours sur le banc de l’US La Crau, en Nationale 1.
Une personne très attachante
Denis Lathoud n’était pas seulement un joueur ou un coach : il était une voix. Un homme franc, parfois rugueux, mais toujours habité par le goût du jeu juste, de l’engagement total. En 2021, il déclarait encore regretter que le handball moderne soit « aseptisé, trop programmé, trop robotisé », appelant à un retour à la spontanéité et au plaisir.
Sa disparition laisse un vide immense. Dans les cœurs de ses anciens coéquipiers en équipe de France, des joueurs qu’il a formés, et de tous les passionnés qui ont vibré à ses exploits. Le monde du handball salue l’un de ses plus fervents bâtisseurs, de ceux qui, à la force du poignet, ont posé les fondations de la grande maison du handball français.
Comme l'a salué ce matin son coéquipier et ami, Stéphane Stoecklin depuis la Thaïlande où il vit, "Un Grand parmi les grands".
RIP Denis 🙏
Nos pensées les plus émues vont à sa famille et notamment à sa fille Joana à qui nous adressons nos plus sincères condoléances.