Recherche

Pas de résultat

Veuillez taper au moins 3 caractères...

FFHB

Olivier Buy, "l'homme de terrain” écarté de son poste de président de la CCA

, par Lazarov

L’ancien président de la Commission nationale d’arbitrage (CNA), Olivier Buy, a claqué la porte de la Fédération française de handball ce mardi, dénonçant des tensions internes et une perte de confiance. Il témoigne pour HandNews du climat de tension avec la fédération et de la perte de confiance vis à vis du monde de l'arbitrage français. 

« On m’a reproché plusieurs choses, surtout mon côté politique », explique-t-il. « Il paraît-il que je ne suis pas très politique. Je suis plus un homme de terrain. » Selon lui, les accusations de “manque de diplomatie” n’étaient qu’un prétexte à son éviction de son poste de président de la CCA qu'il occupait depuis 2021 et sa nomination suite à l'arrivée de Philippe Bana à la tête de la FFHB.

Olivier Buy affirme avoir tenté de préserver un équilibre entre la CNA et la Direction technique nationale (DTN), mais la collaboration se serait dégradée ces derniers mois, la DTN « voulant tous les pouvoirs. Je n'acceptais pas que des CTS (conseillers techniques sportifs, cadres techniques de l’État) se permettent de nous dire ce que nous devions faire. Ils pensaient qu’ils avaient tous les pouvoirs. »

S’il ne rejette pas le travail conjoint avec la DTN, il refuse d’en être subordonné : « On travaille avec la DTN, ça ne pose pas de problème. Mais de là à ce que je travaille sous ses ordres, il n’en est pas question. »

« Je me sens triste pour l’arbitrage »

L’ancien arbitre international, aux côtés de Gilles Bord, soutien de Philippe Bana lors des élections fédérales de 2021 et 2024, se dit aujourd’hui déçu. « J’ai été voir Philippe Bana. J’ai essayé de lui expliquer plusieurs fois les problèmes, mais j’ai vu que je n’avais plus de soutien. Honnêtement, je n’avais pas vu venir le coup où la DTN allait prendre le pouvoir. Pour moi, on travaillait à l’unisson. J’ai le sentiment d’avoir été trahi. ». Il dit avoir vécu les multiples audits internes comme un signe clair de désaveu : « Quand on a 94 % de satisfaction lors des votes des bilans d'activité à l’assemblée générale et qu’on fait deux audits derrière, on a des messages clairs. »

Aujourd’hui, celui qui se définit comme un homme de terrain exprime surtout sa lassitude : « Je me sens triste pour l’arbitrage. Triste pour tous les gens qui sont investis dans cette commission. Je suis un peu désabusé. » Et quand on lui demande s’il a reçu un message du président après sa démission, il répond simplement : « Non. Il a dit à tout le monde que j’étais son ami… mais je n’ai pas eu de nouvelles. »

Vers une nouvelle présidence à la Commission nationale d’arbitrage

Olivier Buy avait d’abord décidé de se mettre en retrait à la suite d’un conflit avec le vice-président de la FFHB, Rémy Lévy, après que la CNA eut été invitée à suspendre toutes les descentes des arbitres, délégués et officiels de table de marque. Il a finalement choisi de présenter sa démission ce mardi 14 octobre, à la veille d’un conseil d’administration extraordinaire organisé à la Fédération mardi soir. Cette situation est du jamais vu dans le monde du sport français alors que la FFHB traverse depuis plusieurs semaines une crise interne, notamment marquée par une situation financière très difficile.

Le conseil d’administration de la FFHB organisé le 31 octobre prochain à Pau devra désormais se prononcer sur la nouvelle présidence de la Commission nationale d’arbitrage. Deux noms sont pressentis pour lui succéder : Nicolas Marais, président de la Ligue de Normandie, et Michael Boutines, ancien président de la Ligue d’Occitanie. 

Ilann Thuel

Prochain match TV

Orlen Wisla Plock

18:45

Mer. 15 Oct.

PSG Handball

Voir le programme TV
0 0 votes
Évaluation de l'article
1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Aritz
Aritz
55 minutes il y a

Crise de gouvernance autour de la démission d’Olivier Buy.

 La démission d’Olivier Buy, président de la Commission Nationale d’Arbitrage (CNA) de la Fédération Française de Handball (FFHB), révèle une crise de gouvernance au sein de l’institution. Au-delà d’un désaccord personnel, elle met en lumière des tensions structurelles entre autonomie des instances techniques et centralisation du pouvoir fédéral.

Une crise de gouvernance et de légitimité

Le conflit oppose la CNA, organe statutairement autonome sur le plan technique, à la Direction Technique Nationale (DTN), placée sous l’autorité du président fédéral. Olivier Buy dénonce une dérive hiérarchique de la DTN, passée d’un rôle de conseil à un pilotage direct de l’arbitrage, contraire selon lui aux principes d’autonomie garantis par les textes fédéraux et le Code du sport.

La fédération, de son côté, justifie cette évolution par un besoin de cohérence et de coordination au service du « projet politique fédéral ». Ce désaccord met en évidence une ambiguïté fondamentale : où s’arrête la mission de la DTN et où commence l’indépendance des commissions élues ?

 Une réponse fédérale institutionnelle et maîtrisée

Dans son communiqué du 14 octobre 2025, la FFHB adopte une communication maîtrisée, évitant toute confrontation directe. Elle prend acte de la démission et met en avant les conclusions d’une mission d’évaluation pointant des « dysfonctionnements » internes à la CNA. Le problème est ainsi recadré sur le terrain organisationnel, déplaçant la responsabilité du conflit vers la commission elle-même.

La fédération annonce une « réorganisation complète » de l’arbitrage et place la CNA sous l’administration provisoire du bureau directeur. Cette décision, présentée comme une mesure de continuité et d’efficacité, consacre en réalité une recentralisation du pouvoir, confirmant indirectement les inquiétudes de Buy quant à la perte d’autonomie de l’arbitrage.

Des enjeux dépassant le cas individuel

Cette crise s’inscrit dans un contexte plus large ds enjeux dépassant le cas individuele fragilisation de la filière arbitrale française, marquée par des résultats en recul sur la scène internationale et des contraintes budgétaires accrues. Elle révèle un malaise plus profond : la difficulté du modèle fédéral français à concilier gouvernance associative, autonomie des bénévoles et pilotage stratégique par des cadres salariés. Au-delà de la figure d’Olivier Buy, c’est la légitimité même des instances techniques et leur place dans la chaîne décisionnelle fédérale qui sont interrogées.

La nécessité d’une clarification institutionnelle

La réponse de la FFHB, bien que cohérente sur le plan institutionnel, reste insuffisante sur le plan politique. En privilégiant une approche technico-administrative, elle ne répond pas aux enjeux de confiance et de légitimité soulevés par la démission. Sans clarification des frontières entre autonomie statutaire et pilotage fédéral, la fédération s’expose à un double risque : celui d’une démobilisation des acteurs bénévoles et d’un affaiblissement durable de l’arbitrage national. Cette affaire constitue ainsi un révélateur des tensions structurelles qui traversent la gouvernance du sport fédéral en France, entre logique participative et logique managériale.

1
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x