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Sebastien Leriche : "Avoir autant de changements en une intersaison, c’est énorme"
Alors que Cesson pointe à la 14e place du classement, les Bretons préparent la saison prochaine où une large revue d'effectif va s'effectuer. Sébastien Leriche est revenu pour Handnews sur les recrues annoncées tout en justifiant certains départs.
Avec pléthore de fins de contrats dans son effectif à la fin de la saison, les dirigeants de Cesson-Rennes ont eu du pain sur la planche pour constituer une équipe compétitive pour la saison 2025-2026. Pour rappel, le club avait déjà officialisé six départs début janvier (Daniel Mosindi, Youenn Cardinal, Junior Tuzolana, Milos Mocevic, Axel Oppedisano et Ludwig Appolinaire), et les fins de carrière de Romaric Guillo et Romain Briffe viennent encore alourdir ce bilan. Sébastien Leriche, le coach du club bretillien, fait le point sur cette large évolution de l'effectif à venir pour l'été.
Handnews : Les recrues annoncées étaient préparées depuis longtemps ?
Sébastien Leriche : Les départs étaient prévus depuis longtemps. Pour certains, comme Romaric Guillo, la retraite et la reconversion étaient déjà planifiées. Donc par exemple, pour retrouver un pivot qui se projette dans le grand espace comme lui, il faut s’y prendre tôt. C’est quelque chose qu’on doit forcément anticiper, comme on l'a fait.
Aujourd’hui, un club comme Cesson ne peut pas travailler dans l'urgence. On n’a pas des moyens illimités. Il faut toujours essayer d’anticiper et d’avoir un temps d’avance par rapport aux autres.
HN : Sur le poste de pivot, vous avez fait le choix de Simon Ooms, un profil capable de défendre et d'attaquer. C'est ce que vous recherchiez ?
SL : Je voulais un profil similaire à Romaric dans l’utilisation : un défenseur dans la charnière centrale, capable de se projeter et d’attaquer, avec un peu d’expérience. Simon revient au club, il était là il y a sept ans.
D’après ses déclarations, je pense qu’il a conscience que le club a changé et évolué. C’est aussi un atout de récupérer quelqu’un avec de l’expérience. Au-delà de son vécu, il a eu un rôle de leader à Ivry et a pris encore plus d’expérience, notamment avec une dernière année à l’étranger, qui n’est pas anodine et qui lui a été bénéfique.
HN : Sur le poste d'arrière droit, Gustavo Rodrigues est votre recrue phare pour l'année prochaine ?
SL : Quand j’ai appris qu’il était sur le marché, j’ai tout de suite voulu qu’on se donne les moyens de le recruter. J’ai échangé avec lui et le courant est très bien passé. Je lui ai expliqué ce qui m’attirait chez lui, au-delà du fait que c’est un très bon joueur. Dans la construction de l’effectif, je voulais quelqu’un qui s’intègre dans notre projet. C’est un peu notre recrue phare dans ce changement de cycle, notre tête de gondole.
Aujourd’hui, il a prouvé qu’il faisait partie des meilleurs arrières droits du championnat. Maintenant, j’ai envie qu’il aide à faire grandir ce club, et je pense que c’est un challenge qui l’a intéressé.
HN : Le fait qu'il soit cadre en équipe nationale du Brésil pourra-t-il être utile à son leadership ?
SL : Oui, c’est certain. J’aime son tempérament, et plus globalement, j’apprécie l’état d’esprit de l’équipe du Brésil. Leur fighting spirit, j’adore ça.
J’aime l’attitude et le comportement de Gustavo. C’est un compétiteur, un gagneur, même à l’entraînement. Je me suis renseigné auprès de ses anciens entraîneurs : c’est un profil qui tire tout le monde vers le haut, y compris son staff et son entraîneur.
HN : De l'autre côté de la base arrière, un profil différent par l'intermédiaire d'Asier Nieto.
SL : Le fil conducteur de notre mercato a été d’essayer de recruter des joueurs capables de nous apporter une plus-value. Quand on se sépare de très bons joueurs, il faut être capable d’avancer dans le projet.
Asier m’a convaincu tout de suite. C’est un joueur complet, capable de jouer arrière gauche, son poste de prédilection mais aussi demi-centre. Il est talentueux, autant à la passe qu’au scoring. Encore une fois, ce qui a fait la différence par rapport aux autres clubs de Starligue, c’est que ça a bien matché entre nous. Il s’est intéressé à Cesson, il veut grandir et faire grandir le club.
HN : Enfin, au poste de demi-centre, Egon Hanusz, joueur peu connu dans le championnat de France.
SL : Je ne voulais pas trop de joueurs polyvalents. La polyvalence est un atout, mais à un moment, ça peut aussi devenir compliqué à gérer.
On voulait un vrai demi-centre, un véritable animateur de jeu. J’ai aimé son côté percuteur, je sais qu’il maîtrise l’animation et qu’il peut être un vrai relais sur le terrain. J’apprécie aussi sa capacité à accélérer et à mettre du rythme dans le jeu.
HN : Ça fait beaucoup d'étrangers. Comment allez-vous gérer la cohésion du groupe et la barrière de la langue ?
SL : Ça va être un vrai enjeu. C’est même l’enjeu numéro un de la construction du projet. On sait que c’est une véritable fin de cycle. Avoir autant de changements en une intersaison, c’est énorme. Mais je le répète, ce n’est pas uniquement de notre fait : certains joueurs ne voulaient pas rester.
Le défi sera d’intégrer les étrangers et de construire un collectif autour de valeurs partagées, de créer une vraie identité avec cette équipe. D’abord bien jouer ensemble, puis ensuite faire en sorte qu’on soit en capacité de bâtir une équipe solide.
Un autre joueur espagnol, l'ailier gauche Josep Folqués (Istres) rejoindra Cesson pour les 2 prochaines saisons à partir de juillet 2025, tandis que le club breton a également bouclé l’arrivée des Français Jean-Emmanuel Kouassi (gardien, Caen) et Alex Moran (ailier droit, Pontault-Combault).
Un effectif complètement renouvelé pour l'année prochaine où l'enjeu sera avant tout de créer la cohésion d'un groupe, avant même de disputer des matchs de handball.
Félix Landais