Mondial U21 (M)
Retour sur le tour préliminaire (2/2)

Après trois rencontres et quatre jours de compétition, les différentes formations jeunes engagées au Mondial polonais ont terminé le tour préliminaire. Tour d'horizon des différentes formations et forces en présence afin de suivre, au mieux, les prochains matchs jusqu'à la finale prévue ce dimanche (première partie à retrouver ici).
Pour rappel de la formule de la compétition :
- Tour préliminaire : 8 groupes de 4 équipes. Les deux premières se qualifient au tour principal
- Tour principal : les premiers de chaque groupe se croisent (A-B, C-D, ...). Les deux premiers se qualifient en quarts de finale, les troisièmes jouent pour la 9ème place, les 4èmes jouent pour la 13ème place.
- En parallèle du tour principal se joue la Coupe du Président visant à répartir les places 17 à 32.
Groupe E : la France 2ème mais pleine d'espoirs
C'est le Danemark qui sort victorieux du groupe de la France. Sixièmes en 2022, la génération 2004-2005 danoise n'a ensuite plus quitté le podium avec une médaille d'argent au Mondial U19 puis le bronze l'été dernier. Toujours aussi solide cette année, les Danois peuvent néanmoins compter deux absences de poids dans leur effectif : le demi-centre de poche Hjalte Lykke, désigné meilleur demi-centre l'été dernier, et les arrières droits Emil Oxenvad Tonnesen qui avait été de toutes les précédentes campagnes et surtout Lasse Vilhelmsen, meilleur à son poste au mondial U19. Néanmoins, l'équipe n'en reste pas moins solide : Frederik Emil Pedersen, MVP en 2023 et encore dans l'équipe-type l'été dernier, est repositionné en demi-centre et le jeu se distribuera davantage jusqu'aux ailes. Ce sont ainsi deux autres Pedersen, Mathias Kragh Pedersen à l'aile gauche et Magnus Storgaard Pedersen à l'aile droite qui se seront déjà régalés sur les trois premières rencontres (18 et 22 buts).
Derrière, la France n'a pas à rougir. Si certains pépins physiques ont amené l'effectif à connaître plusieurs changements importants, la mayonnaise semble bien prendre pour les hommes de Guillaume Joli qui ont disposé sans difficultés du Mexique puis du Maroc. Le véritable test était attendu face au Danemark et, malgré la défaite, les Bleuets n'ont pas démérité en restant à proximité de leur adversaire jusqu'au money time (35-31). Du côté des statistiques individuelles, l'ailier gauche chartrain Naël Tighiouart continue sur la lignée de son excellent euro l'été dernier (22 buts), tandis que les joueurs découvrant leur première compétition s'intègrent bien. On pense à l'arrière gauche chambérien Dimitri Claude (11 buts), ou aux gardiens raphaëllois Noé Rataboul (9 arrêts à 50% contre le Mexique) ou sélestadien Romann Carle (7 arrêts à 35% contre le Maroc). Enfin, toujours au rang des bonnes nouvelles, le côté droit de la base arrière semble disposer de davantage d'options que l'été dernier. Si Henri Kirtz est toujours présent, avec une stabilité rassurante dans les performances (3-4 buts sur chacune des trois rencontres), il se trouve épaulé par le Cessonnais Tristan Michel et l'Aixois Paul Gourdel (8/8 sur les deux premiers matchs).

Derrière, le Maroc s'est logiquement débarrassé du Mexique (38-23). L'arrière gauche Abdella Razgui reste, comme au mondial U19, le principal artilleur (21 buts), mais on notera également les performances de l'arrière droit Amjad Saa (18 buts) ou du Tremblaysien Youness Mansari (15 buts). Pour le Mexique, l'enjeu sera probablement d'éviter les toutes dernières places de la compétition. Un joueur à surveiller pourrait être l'arrière gauche Osvaldo Pascual Maya Pedreza, auteur de 7 buts contre le Danemark et contre la France.
Groupe F : Oli Mittun décidé à réussir sa dernière compet'
Dans le groupe F, ce sont les Îles Féroé qui se sont sortis du groupe qui était probablement le plus homogène. Et ce ne sont d'ailleurs pas les mieux classés qui auront tiré leur épingle du jeu, l'Islande (7ème) et la Macédoine du Nord (9ème) étant éliminées. Les partenaires d'Oli Mittun réalisent ainsi jusqu'ici un parcours quasi sans faute avec un seul point perdu contre les Islandais. L'arrière droitier de Savehöf est reparti sur ses standards habituels avec pas moins de 35 buts sur les trois premiers matchs ! Son partenaire en club et au poste de pivot, Isak Vedelsbøl, bénéficie toujours du danger apporté par son arrière et fait fructifier les ballons qui lui parviennent (20 buts). Condamnés par la France à jouer la Coupe du président l'année dernière, les joueurs des Îles Féroés espèrent réaliser une grande compétition cet été pour les dernières de Mittun et Vedelsbol. Après la génération 2002-2023 d'Elias Ellefsen a Skipagotu et celle-ci, la petite nation de 50 000 habitants n'est pas assurée de trouver de telles pépites les années à venir...
La deuxième formation qualifiée n'est pas celle sur laquelle nous aurions mis une pièce : la Roumanie. Comptant d'excellents éléments dans leur effectif, à commencer par le demi-centre Daniel Stanciuc (30 buts), les Roumains ont parfaitement négocié les duels contre la Macédoine (27-28) et l'Islande (25-29).

L'Islande peut d'ores et déjà s'estimer plus que déçue en se faisant sortir des 16 premières places. C'est désormais la 17ème place qui sera visée, et les demi-centres scandinaves devraient être à la pointe des prochaines batailles. Össur Haraldsson s'est déjà montré bien en jambes (16 buts) tandis que son partenaire de Nordhorn Elmar Erlingsson a su casser ses records contre les Îles Féroé (30 buts en trois rencontres, dont 17/21 contre les Féroïens). Enfin, la Macédoine du Nord, honorable 9ème l'été dernier, termine dernière du groupe malgré la verve de son arrière droit de poche Dimitar Uzunchev (23 buts).
Aussi, au sein du groupe 3, le Danemark et la France croiseront avec les deux qualifiés de ce groupe G. Les Bleuets seront en terrain plus que connu avec deux adversaires affrontés l'été dernier. Mieux que ça, les Bleuets ont littéralement joué les Îles Féroés tous les ans : défaite à l'Euro U18 2022 (26-29), non qualifiée au mondial U19 2023, victoire à l'Euro U20 2024 (34-31). Pour la Roumanie, c'était également une victoire l'été dernier qui reste au bilan des oppositions des deux formations (30-25).
Groupe G : l'Allemagne solide face à forte opposition
Le groupe G s'annonçait également comme relevé et indécis, mais l'Allemagne, favorite, a tenu son rang. Malgré l'absence de l'arrière gauche Connar Batterman et du demi-centre Torsten Anselm, les Allemands ont pu compter sur la bonne intégration de Linus Kutz à la mène (12 buts en 15 tirs). Dans les bonnes formules toujours efficaces, les ailiers David More à gauche et Tim Gömmel à droite sont toujours efficaces, le pivot Jan Schmidt aura été l'un des principaux artisans de la victoire contre les Serbes (10/11) et l'arrière droit Henri Pabst de celle contre les Suisses (8/9). Les gardiens Höler et Buchele, tous deux excellents l'été dernier, ont commencé à monter en températures avec de belles performances chacun de leurs côtés lors des trois rencontres.
En second, c'est la Suisse qui l'a emporté sur les Serbes (28-30). Une très belle opération pour les vainqueurs de la Coupe du président de l'Euro U20 2024, qui peuvent encore et toujours compter sur une solide ossature qui exerce en première division Suisse du côté du Pfadi Winterthur ou de Kriens-Luzern. En l'absence de Valentin Wolfisberg sur les premiers matchs, c'est le facteur X de Luzern Luca Sigrist qui affichera une belle stabilité dans les hautes performances avec pas moins de 26 buts en 3 rencontres. Par ailleurs, plusieurs joueurs de la génération du dessous sont surclassés avec grande réussite. C'est le cas du demi-centre de Winterthur Tiago Cuencas (2007), auteur de 6 buts sur chacune des trois rencontres, ou de Manoy Ugiagbe (2006) en arrière gauche (4 buts contre l'Allemagne).

C'est ainsi la Serbie qui fait figure de déçue, malgré les belles performances de ses Toulousains Vojin Cabrilo (6 buts contre la Tunisie) et surtout Uros Mitrovic (18 buts, dont 7/7 contre l'Allemagne). L'arrière gauche Simo Sijan, qui évolue à Skjern depuis cette saison, a également été l'un des hommes forts avec 12 buts, dont 6 dans le match décisif contre les Suisses.
Logique perdante du duel à 4, la Tunisie aura pu compter sur l'arrière gauche Chartrain Kousay Ben Fraj (21 buts, dont 12 contre les Suisses en ouverture). La formation n'aura pas démérité et pourra nourrir des espoirs dans les matchs de classement.
Groupe H : l'Égypte apparaît taillée pour les médailles
Après son revers contre le Portugal l'été dernier, l'Espagne des frères Cikusa a connu une seconde défaite ! Les responsables sont à chercher du côté de l'Égypte : après une 4ème place au goût amer lors du dernier mondial, les Pharaons ont frappé un grand coup en battant les Espagnols trois fois dorés (30-29). L'effectif se présente dans une vraie continuité avec celui du mondial U19 de 2023, et présente du danger à tous les postes. On saluera néanmoins les 7 buts de l'ailier droit Mohammed Khallaf contre l'Espagne, idem pour le pivot Moaz Azab sur la même rencontre. Dans les joueurs moins en vue, nous garderons un oeil sur le jeune demi-centre, né en 2006, Youssef Laoloua, en formation du côté de l'USAM Nîmes Gard (2 buts sur les deux premiers matchs, sorti du groupe contre l'Espagne).
L'Espagne arrive donc seconde, malgré un effectif stable. Les frères Cikusa sont présents, de même que les ailiers Ian Barrufet (16 buts) à gauche et Xavier Gonzalez Unciti à droite (13 buts), le pivot Victor Romero Holguin (16 buts) et les gardiens Pau Panitti Martinez et Alvaro Pérez Méndez. Il en manque néanmoins un, qui était de toutes les précédentes épopées : le demi-centre de Granollers Ferran Castillo Olivera. Parfois dans l'ombre de Petar Cikusa, le demi-centre n'était pas moins buteur et souvent décisif dans l'organisation du jeu de son équipe. Alors que la star de Barcelone était à la peine contre les Égyptiens (0/3), le meneur de Granollers a sans doute manqué. Une absence à même d'ébranler les espoirs de médaille des Espagnols ? Peut-être pas, le reste de l'armada étant particulièrement solide et bien entré dans sa compétition...

En troisième position, le Bahrein se faisait peu d'illusions quant à ses chances de qualification et aura livré un match plein contre l'Arabie Saoudite. Pour ces derniers, c'est - comme il y a 2 ans - le côté droit qui tente d'alimenter l'attaque avec l'arrière droit Sajjad Al Fardan (17 buts) et l'ailier Hussain Furaij (13 buts).
Au tour principal, ce groupe 4 aura tout du groupe de la mort : Allemagne, Égypte, Espagne et Suisse. Ce sont probablement les Allemands qui auront le plus de souci à se faire. Avec une Espagne à 0 points, les Germaniques se savent dans le viseur de leur adversaire et devront impérativement prendre des points contre les Hispaniques ou Égyptiens s'ils veulent espérer poursuivre leur parcours. Les Suisses, eux, espèreront faire mieux que de la figuration aux côtés des formations les plus costaudes de leur génération.
Retrouvez la première partie du tour d'horizon ici.Antoine Piollat