Starligue
Saison 2025-2026 : des salaires en baisse et des profils contrastés

La LNH a organisé ce jour à Paris sa conférence de presse de rentrée pour présenter la saison de Starligue et de Proligue. Derrière des clubs solides et une compétition relevée, les chiffres révèlent une tendance qui frappe les esprits : la rémunération des joueurs et entraîneurs est en léger recul. Décryptage d’un championnat qui mise plus sur l’équilibre collectif que sur l’arrivée de stars mondiales parties en Bundesliga ou en Europe Centrale.
Une formule inchangée, un calendrier dense
La Starligue réunit cette saison 16 clubs en poule unique, avec matchs aller-retour et 30 journées programmées entre le 5 septembre 2025 et le 6 juin 2026. Comme toujours, le premier au classement sera sacré champion, tandis que les deux derniers descendront en Proligue. Les promus proviendront de la phase régulière et des play-offs de deuxième division. Le système de points reste classique : deux pour une victoire, un pour un nul, zéro pour une défaite. Un cadre stable, qui permet à la LNH de s’appuyer sur une formule lisible et installée, au service d’un championnat où l’incertitude sportive est souvent plus forte que la hiérarchie financière.
Des profils variés, entre jeunesse et expérience
Le visage de la Starligue illustre une diversité assumée. Le plus jeune joueur est Reyhan Zuzo (20 ans, Nîmes), quand le vétéran Wassim Helal (43 ans, Dijon) continue de défier le temps. Le plus petit joueur est Romain Giraudeau (1,70 m, Toulouse), alors que Robin Dourte (Istres) et Kamil Syprzak (PSG) culminent à 2,07 m. À l’opposé, le plus léger du championnat est Thibault Garaudet (66 kg, Tremblay) et le plus lourd, Tobias Wagner (137 kg, Limoges).
Chez les entraîneurs, même contraste : Safwann Khoudar (35 ans, coach adjoint Tremblay) incarne la relève, tandis qu’Erick Mathé (54 ans, Montpellier) représente l’expérience. L’âge moyen des entraîneurs principaux est de 46 ans, contre 42 ans pour les adjoints. En moyenne, le joueur de Starligue affiche 28 ans, 1,91 m pour 93 kg, un profil qui illustre la puissance athlétique et la maturité sportive du championnat.
Une ligue ouverte mais encore dominée par les Français
La Starligue conserve une forte identité nationale : 56 % des joueurs sont français. Mais la part d’étrangers reste importante (44 %), avec une richesse unique : pas moins de 32 nationalités différentes représentées. Cette diversité contribue à l’intensité du championnat, même si elle ne suffit pas à hisser la Starligue au niveau d’attractivité de la Bundesliga ou de certains clubs des Balkans, où convergent encore les grands transferts internationaux.

Les salaires : un sujet central et sensible
C’est sans doute le point qui retiendra le plus l’attention. La saison 2025-2026 confirme une baisse des rémunérations dans la Starligue, touchant autant les joueurs que les entraîneurs. Le salaire moyen d’un joueur est désormais de 6 261 € brut par mois, en recul de 3 % sur un an. Le salaire médian, plus révélateur de la réalité pour la majorité, s’élève à 5 000 €.
Autrement dit, si quelques vedettes perçoivent des montants largement supérieurs, une grande partie des joueurs évolue dans une fourchette comprise entre 4 000 et 6 000 € mensuels. Côté bancs, la tendance est similaire : un entraîneur principal touche en moyenne 7 713 € (-9 %), pour un médian de 6 643 €. Les adjoints perçoivent 4 779 € en moyenne, avec un médian à 4 037 €. Ces chiffres rappellent que, contrairement au football ou même au basket européen, les rémunérations du handball restent contenues, y compris au plus haut niveau.
Des disparités fortes entre clubs et profils
Derrière les moyennes, la réalité est contrastée. Les stars du PSG ou de Nantes perçoivent des salaires très supérieurs, quand des joueurs de clubs plus modestes évoluent parfois à des montants proches de la médiane, voire en dessous. Les différences se creusent également par poste : les gardiens expérimentés ou les pivots dominants sont mieux rémunérés que de jeunes ailiers en début de carrière. Cette hiérarchie se retrouve aussi chez les entraîneurs. Si les techniciens confirmés des clubs de haut de tableau approchent ou dépassent les 10 000 € mensuels, d’autres dans des structures plus petites tournent davantage autour du médian.
Un championnat solide mais à un carrefour
En résumé, la Starligue reste l’un des championnats les plus compétitifs d’Europe, grâce à la densité de ses effectifs et à la stabilité de ses clubs. Mais l’analyse des salaires montre bien les limites d’un modèle qui protège ses finances au détriment de son attractivité internationale. Avec des rémunérations en baisse et peu d’arrivées spectaculaires, la saison 2025-2026 s’annonce moins marquée par les paillettes du mercato que par la force collective. Une identité assumée, mais qui pose une question : combien de temps la Starligue pourra-t-elle rester dans le cercle des ligues de référence si elle attire moins de grands noms que ses rivales allemandes ou balkaniques ?